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Tag Archives : volonté

Kant et l’éducation, Un rôle fondamental dans le devenir de l’humanité ?

L’enfant doit apprendre à développer son penchant pour le travail, à s’absorber dans ce travail et le but qu’il poursuit.

S’il n’a jamais écrit d’ouvrage sur le sujet, Emmanuel Kant a enseigné toute sa vie et s’est vivement intéressé à l’éducation. Nous verrons dans cet article en quoi elle est, à ses yeux, fondamentale (1).

Pour Emmanuel Kant, l'éducation est fondamentale.

Pour Emmanuel Kant, l’éducation est fondamentale.

Après avoir introduit les idées générales de l’éducation au XVIIIe siècle (2), nous nous sommes intéressés aux idées du philosophe suisse Jean-Jacques Rousseau (1712-1778) (3) avant d’aborder aujourd’hui celles du philosophe allemand Emmanuel Kant (1724 – 1804)

On sait que la publication de L‘Émile de Rousseau est une des deux seules occasions, avec la nouvelle de la Révolution française, qui fit manquer à Kant sa sacro-sainte promenade quotidienne. Cependant, s’il a beaucoup soutenu et promu la pensée de Rousseau, il l’a aussi prolongée et il est des points sur lesquels il ne partage pas son point de vue.

L’homme est à la fois bon et mauvais

C’est un point sur lequel Kant s’oppose à Rousseau pour qui l’homme est bon par nature mais perverti par la société. Le philosophe allemand, quant à lui, considère que l’homme n’est pas par nature moralement bon.
L’être humain est doté d’instincts et de penchants qui se manifestent en lui sous la forme des vices que sont l’ambition, la volonté de domination et la cupidité. Cependant, il est aussi doué de raison, et c’est là ce qui est bon en lui. C’est la raison qui lui permet d’accéder aux notions de loi et de devoir. Et c’est par la vertu ou « force morale de la volonté », en exerçant une contrainte sur lui-même, qu’il devient capable de maîtriser ses impulsions et qu’il développe sa véritable humanité. Et cela grâce à l’éducation.

Autrement dit, l’humanité au sens le plus noble n’est que potentielle en l’homme et le rôle de l’éducation est de la faire émerger dans l’individu.

Concilier liberté et obéissance

L’objectif de l’éducation est d’amener l’être humain à construire sa propre liberté, en passant de la liberté anarchique à la liberté raisonnable. Car « dans l’enfant, la liberté est plus une tentation qu’une dignité. » (4)
« Comment unir la soumission sous une contrainte légale avec la faculté de se servir de sa liberté ? Car la contrainte est nécessaire ! Mais comment puis-je cultiver la liberté sous la contrainte ? Je dois habituer mon élève à tolérer une contrainte pesant sur sa liberté, et en même temps je dois le conduire lui-même à faire un bon usage de sa liberté. Sans cela tout n’est que pur mécanisme et l’homme privé d’éducation ne sait pas se servir de sa liberté. » (5)

Un certain nombre de règles sont pour cela à respecter :

  • Laisser l’enfant libre dès sa petite enfance sauf en cas de danger pour lui-même, d’une part, à condition de ne pas s’opposer à la liberté d’autrui, d’autre part.
  • Lui montrer qu’il ne peut parvenir à ses fins qu’à condition de laisser les autres atteindre les leurs.
  • Lui prouver que la contrainte qu’on exerce à son égard lui permettra de construire sa propre liberté et son autonomie par rapport à autrui
  • « Ils doivent apprendre à substituer… la crainte de leur propre conscience à la crainte des hommes et des châtiments divins, l’estime de soi et la dignité intérieure à l’opinion des hommes… » (6)
    « Ils doivent apprendre à substituer… la crainte de leur propre conscience à la crainte des hommes et des châtiments divins, l’estime de soi et la dignité intérieure à l’opinion des hommes… » (6)

Le travail est le propre de l’homme

L’enfant doit apprendre à développer son penchant pour le travail, à s’absorber dans ce travail et le but qu’il poursuit.

L’enfant doit apprendre à développer son penchant pour le travail, à s’absorber dans ce travail et le but qu’il poursuit.

C’est par le travail que l’homme donne un sens à sa vie et atteint le bonheur. Aussi l’enfant doit-il apprendre à développer son penchant pour le travail, à s’absorber dans ce travail et le but qu’il poursuit. On ne doit pas l’habituer à tout considérer comme un jeu, même si sur le moment il ne comprend pas pourquoi on le contraint. Pour Kant, cela est l’affaire de l’école.
Cependant, si l’éducation implique contrainte et discipline, elle ne doit pas devenir un esclavage.
« La chose la plus importante est de fonder le caractère. Le caractère consiste dans la fermeté de la détermination avec laquelle on veut faire quelque chose et aussi dans sa mise à exécution réelle. […] Il est moins grave d’avoir, par tempérament, de mauvaises dispositions que d’en avoir de bonnes mais sans caractère, car le caractère peut toujours prendre le dessus de mauvaises dispositions. » (7) Le caractère se conquiert.

L’éducation joue un rôle fondamental dans le devenir de l’humanité

Kant a mis clairement en évidence le fait que l’éducation de chacun est à faire non seulement en ayant comme finalité sa formation individuelle mais dans une perspective bien plus vaste, qui permet de comprendre qu’en œuvrant à la formation de l’individu, c’est toute l’humanité à venir que l’on construit. La finalité de l’éducation de l’individu n’est pas de l’adapter au monde présent mais de l’inclure « dans le progrès général de l’humanité ». Elle doit se fonder sur « une idée de l’humanité et de sa destination ». Si l’individu s’appartient à lui-même, il appartient aussi à l’humanité et son éducation doit se situer dans la succession des générations : s’appuyer sur les générations passées et se placer dans la perspective des générations à venir.

En synthèse, l’éducation permet à l’enfant d’accéder à l’habileté, c’est-à-dire à la compétence dans divers domaines, à la prudence pour pouvoir vivre en société, à la morale pour acquérir le sens du devoir. Elle s’exerce par ailleurs à un triple niveau : l’éducation physique du corps, l’éducation intellectuelle qui ne consiste pas tant à instruire l’élève qu’à fortifier ses facultés intellectuelles et l’éducation morale, dont les facultés couronnent le tout.

(1) Kant a remis à un disciple, en fin de carrière, les notes concernant quatre cours de pédagogie qu’on lui avait demandé de donner à l’Université
(2) Article de Marie-Françoise Touret, Un peu d‘histoire : l‘apport de Rousseau et de Kant dans l‘éducation au XVIIIe siècle, paru dans la revue Acropolis N°296 (mai 2018)
(3) Article de Marie-Françoise Touret, Rousseau et l’éducation, paru dans la revue Acropolis N°297 (juin 2018)
(4)Kant réflexions sur l’éducation, A. Philonenko, Éditions Vrin, édition de poche, 2004, page 48
(5) Ouvrage cité, page 118
(6) Idem, page 190
(7) Idem,page 181
par Marie-Françoise TOURET

À lire :

Mon incroyable vie d’instit
Par Florence Saint Hilaire
Éditions Balland, 2017, 176 pages, 15 €
Robert Laffont, Collections Bouquins, 1056 pages, 32 €
Le récit d’une institutrice qui a connu une multitude de postes et de classes des ZEP aux classes primaires retirées en passant par des classes de cités sensibles. Elle tente d’apporter son aide aux élèves en difficultés, partout où elle passe. Elle est actuellement enseignante au sein d’un réseau d’aide pour les élèves en difficultés (RASED) dans l’Oise. Se lit comme un roman dans un style très simple.
Dictionnaire de pédagogie et d’instruction primaire
Par Ferdinand BUISSON
Préface de Pierre NORA
Éditions Robert Laffont, Collections Bouquins, 2017, 1056 pages, 32 €
Ce livre répondait à l’origine à l’exigence de rendre, sous la IIIe République, l’instruction gratuite, laïque, obligatoire pour tous les enfants afin d’en faire des citoyens. Il rassemblait tous les savoirs encyclopédiques et pédagogiques utiles aux instituteurs. On y trouve 250 textes des meilleurs spécialistes de l’époque, des articles majeurs de la politique scolaire républicaine sur les thèmes des méthodes d’apprentissage, de la discipline, de l’exercice de l’autorité et de la formation de la liberté ainsi que des biographies sur les grandes figures du patrimoine intellectuel. Une référence dans le domaine de l’enseignement depuis sa première parution en 1880, et qui a été réactualisé à plusieurs reprises.

 

  • Le 30 août 2018
  • Éducation
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Comment ils sont faits, les gens ? Notre Maison

Schéma plan du corps humain

Avec ce 3e volet sur la constitution de l’être humain, nous franchissons un pas supplémentaire dans la complexité. Nous explicitons les volets précédents (1), en le présentant structuré en cinq plans, à l’image d’une maison comportant cinq étages : Notre Maison.

Cet article est un commentaire explicatif du schéma ci-joint, que nous présentons généralement aux jeunes à partir de 11 ou 12 ans.

Présentation de Notre Maison

Schéma plan du corps humain

Schéma plan du corps humain

Les quatre premiers étages représentent les quatre plans ou « corps » de la personnalité. Chacun d’entre eux est associé à une couleur de l’arc-en-ciel. Le grenier correspond à la partie céleste en nous, l’âme immortelle, le propriétaire et habitant de la maison.
Chacun de ces corps relève d’un élément à qui il emprunte ce qui le constitue. C’est pourquoi, sur le schéma, chacun d’eux est inclus dans le « monde » correspondant :
le corps physique dans le monde de la Terre, le corps énergétique dans le monde de la vie ou de l’énergie, le corps affectif dans le monde des émotions et des sentiments, le corps mental dans le monde de la pensée. Et l’âme immortelle dans le monde de l’Esprit.

L’intérêt de cette présentation est de permettre aux jeunes de constater qu’ils sont intimement reliés, dans tout ce qui les constitue, à l’univers qui les entoure et à qui ils appartiennent car il leur prête les matériaux dont est fait tout ce qui existe dans la Nature, eux-mêmes y compris.

Ce schéma est une explicitation de la constitution ternaire présentée précédemment (1) :
les deux premiers étages, le corps physique et la vitalité, correspondent au corps (soma) ; les deux étages suivants, les émotions et les sentiments (qu’on apprend à distinguer) et la pensée à la petite âme (psyché) ; et le grenier à la grande Âme (noüs)

Du plus dense au moins dense, le rez-de-chaussée, abrite le corps physique ; avec les ouvertures sur le monde extérieur (porte et fenêtres) que sont les cinq sens. Au 1er étage, réside le corps vital, celui qui donne vie au corps physique. Au 2e, les émotions et les sentiments (corps affectif). Au 3e, la pensée (corps mental). Au grenier, l’âme immortelle.

De haut en bas de la maison, se déplace la conscience (le petit personnage stylisé), en fonction des besoins ou exigences des habitants de chaque étage, à volonté si elle est assez forte et autonome pour prendre soin d’eux sans être esclave de l’un ou de l’autre, ou selon les circonstances.

Dessiner sa Maison

L’objectif est de faire prendre conscience au jeune des différentes facettes qui le constituent, de les identifier en lui-même, de les explorer, de déterminer dans lequel se situe la conscience (ce qui en nous dit « je »), lors des séances collectives puis en fonction de ce que chacun vit au long de la journée. Et d’expérimenter, avec un peu de patience et d’introspection, le fait qu’on peut aussi la déplacer d’un étage à l’autre, plus ou moins temporairement, en fonction d’une décision propre, sans toujours s’identifier au corps sollicité sur le moment.

Il est intéressant, dans un premier temps, de faire repérer aux jeunes chacun des corps à partir d’une observation de soi-même puis de l’autre.

Chacun dessine sur une feuille avec des crayons de couleur, au fur et à mesure qu’il est identifié, chaque étage de sa maison.

On identifie les principaux composants de chaque étage. Au rez-de-chaussée, la sensation de faim ou de satiété, de froid ou de chaud, etc ;  au 1er étage, le fait d’être en forme (d’avoir la pêche), la fatigue… ;  au 2e étage,  les émotions (peur, tristesse, colère, joie), qu’on aura appris à distinguer des sentiments (le beau, le bon, le juste, le vrai) ; au 3e , la pensée (l’attention, l’imagination, la mémoire, la réflexion…).

Puis, on situe la conscience (c’est elle qui dit « je »), et on fait constater qu’elle se déplace fréquemment. Chacun choisit un mode de transport qui lui permet de passer d’un corps à un autre, escalier, ascenseur, échelle, etc. Nous avons même eu l’avion, la fusée, la corde, à nœuds ou pas !

Un plateau de jeu pour explorer sa Maison

Un plateau de jeu (voir schéma) sera distribué à chacun. Sachant que le dessin de chacun peut aussi en tenir lieu.
Une fois le premier travail de repérage fait, pour représenter les habitants de chaque étage, on fait modeler par chacun des participants de petites figurines de quelques centimètres de haut, en pâte auto-durcissante à l’air. Chacune aura une couleur distincte, la même pour tous les joueurs afin que tous puissent reconnaître par exemple la peur (verte), la tristesse (grise), la colère (rouge), la joie (jaune), la vitalité (orange), etc.
Une figurine plus grande, qu’on pourra faire blanche, symbolisera la conscience.

Au long de la journée, en fonction de ce qui sera vécu, collectivement ou par chacun, on posera la question : où est ta conscience en ce moment, pourquoi ? Et on ira placer sur son plateau de jeu la figurine la représentant sur l’étage correspondant ainsi que l’élément déclencheur. Ce sera l’occasion d’échanges variés et éclairants.

Ainsi, en cas de conflit, en cas de réussite, d’échec, de bonne entente, etc., chacun des participants concernés, sans exclure éventuellement les témoins, après identification, ira placer les figurines représentant sa conscience et l’émotion ou l’état qui l’habite à l’étage correspondant sur son plateau.

Au bout d’un certain temps, on pourra se demander s’il convient des les déplacer à nouveau. Et à terme, essayer de déplacer volontairement sa conscience pour qu’elle cesse au moins un peu et un instant de s’identifier par exemple à la colère ou à la douleur. Et découvrir quels moyens on peut trouver pour le faire.
Nombre d’activités peuvent être inventées y compris par et avec les jeunes à partir de ces données de base et constituer une incitation ludique efficace à l’introspection (on regarde à l’intérieur), à la connaissance de soi et à la vie intérieure.

(1) Lire les articles sur « Comment ils sont faits les gens  » parus dans les revues Acropolis n° 289 (octobre 2017) et 290 (novembre 2017)
par Marie-Françoise TOURET

  • Le 3 décembre 2017
  • Éducation
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Volontariat humanitaire au Népal : une mission d’action et de cœur

lFrappé par le drame, j’ai recherché des contacts en vue de réaliser une action humanitaire au Népal

Suite au tremblement de terre qui secoua la région de Katmandou en 2015, l’association R.A.P.I.D. France décida d’envoyer une mission humanitaire sur place, composée de onze volontaires bénévoles pour aider une école d’enfants pauvres dans la banlieue de Bhaktapur, à 12 km de Katmandou. Une mission d’action et de cœur.

Le 25 avril 2015, un séisme d’une magnitude de 7,9 frappa la région de Katmandou au Népal. Il fut suivi de plusieurs répliques de forte intensité (dépassant 7 sur l’échelle de Richter (1)), occasionnant plus de 8000 morts.
Une cellule d’urgence de RAPID fut prête à partir au secours de victimes dans des zones effondrées. Mais les options de vol pour se rendre sur place étant tardives, et en l’absence de contact locaux, la cellule préféra envoyer du matériel médical via les avions affrétés par le Ministère des Affaires étrangères.

lFrappé par le drame, j’ai recherché des contacts en vue de réaliser une action humanitaire au Népal

Frappé par le drame, j’ai recherché des contacts en vue de réaliser une action humanitaire au Népal

Après cet épisode, frappé par le drame (un an après le séisme, 4 millions de personnes vivaient toujours dans des abris temporaires) j’ai commencé à rechercher des contacts en vue de réaliser une action humanitaire au Népal. L’été 2015 j’ai rencontré Geneviève Dhainne, bénévole de l’association «La maison des Himalayas» une ONG finançant l’association népalaise TOIT enregistrée en 2000 qui a pour vocation de combler l’écart grandissant au Népal entre riches et pauvres, alphabétisés et analphabètes. Le nom «TOIT» fut donné en hommage au couple Français à l’origine du projet, aujourd’hui géré par Indra Prasad Khaitu et sa femme Sanchita.

Un îlot de civilisation dans l’ombre du capitalisme

En allant reconnaître les lieux, j’ai été touché par la gentillesse et le calme de ce peuple népalais, qui semble accepter des conditions de vie difficile, alors que nous sommes parfois anxieux avec des moyens et un confort dix fois plus important !

Aller au Népal c’est aussi regarder une vérité en face, celle de la pauvreté, le manque d’infrastructures, les ombres du capitalisme

Aller au Népal c’est aussi regarder une vérité en face, celle de la pauvreté, le manque d’infrastructures,
les ombres du capitalisme

Car oui aller au Népal c’est aussi regarder une vérité en face, celle de la pauvreté, le manque d’infrastructures, les ombres du capitalisme… Pas de protection de santé, des routes en mauvais état, des espaces publics rarement propres , beaucoup d’enfants qui travaillent, des animaux qui vivent sans contrôle (les chiens aboyant toutes les nuits en ville, et les vaches « sacrées » chassées à coup de pierre finissant par errer), un enfer de pollution qui fait tousser et bouche un horizon pourtant fait de montagnes d’une beauté si prisée par les trekkers.

Dans ce désordre généralisé, j’ai trouvé un îlot de civilisation et de bonne volonté à travers l’école Saras Pathshala, gérée par TOIT. Elle compte une centaine d’enfants de 4 à 15 ans. Les responsables du lieu récupèrent l’eau de pluie qu’ils filtrent, utilisent l’énergie solaire, fabriquent leur papier et apprennent aux enfants les bases du vivre ensemble, et des moyens nécessaires pour espérer un avenir meilleur.

Chantier et enseignement

La mission humanitaire visait à donner des cours de matières essentielles et avancer dans la construction de l’école, pour agrandir et améliorer l’existant

La mission humanitaire visait à donner
des cours de matières essentielles et avancer dans la construction de l’école, pour agrandir et améliorer l’existant

La mission humanitaire de Rapid, composée de 11 personnes,  partit du 16 au 30 décembre 2016 sur place. Elle visait à donner des cours de matières essentielles et avancer dans la construction de l’école, qui est en chantier permanent pour agrandir et améliorer l’existant. Après 2 réunions préparatoires, 2h de taxi, 17h d’escale dans des conditions difficiles, nous retrouvâmes Indra, le fondateur et président actuel. Celui-ci fut inspiré par Albert Schweitzer (2) dans sa jeunesse. Il a choisi d’écouter son cœur d’idéaliste et non le respect des traditions, en épousant une femme d’une caste inférieure, et en dédiant sa vie et tous ses moyens pour l’éducation des enfants. Il nous expliqua l’importance pour les enfants d’être au contact avec des volontaires, là ou leur vie familiale est souvent difficile, avec des problèmes d’alcool, de famille éclatée, de pauvreté. Nous étions symbole d’espoir, du lien avec un Occident riche. Plus que tout, notre présence auprès d’eux comptait. Penser les cours, les travaux, le prévisible et l’imprévisible, se projeter dans un monde de potentialités. Il y a toujours quelque chose d’utile à faire pour que le volontaire exerce sa volonté et amène de son âme quelque chose de nouveau et meilleur à naître, comme un enfant en gestation.

Le visage d’un enfant rayonnant de joie vous inonde, chaque jour

Le visage d’un enfant rayonnant de joie vous inonde, chaque jour

À l’arrivée dans la terre de naissance du Bouddha, il m’apparut clairement que loin des sentiers de montagne, le Népal de demain ne se ferait pas sans une philosophie de l’action altruiste, comme l’enseigne la Bhagavad Gîtâ (3) chère aux Hindouistes : « Tu as droit à l’action mais jamais à ses fruits ; n’accomplis pas l’action pour le fruit qu’elle procure »(II,47) « … sans attachement, fait constamment l’œuvre qui doit être faite ; en accomplissant l’œuvre sans attachement, en vérité l’homme atteint le bien suprême » (III,19).

Les actions de Rapid près de Katmandou

Namaste ! Le visage d’un enfant rayonnant de joie vous inonde, chaque jour. Les cours se déroulent entre dialogue et créativité artistiques, chacun cherche et trouve sa place. Il faut un traducteur en anglais, deux ou quatre personnes au chantier, les volontaires français s’adaptent.
« La méditation ne se pratique pas que assis ! » dit (Indra). Chaque jour est une invitation à être présent, à respirer, à être plus concentré. Le téléphone, les médias et tant de chose nous distraient de ce que nous faisons. Restons positifs, « se mettre en colère n’est pas bon pour la santé » ! Nous avons besoin d’énergie positive, d’encouragement, pour notre équipe comme pour les Népalais. « Si vous pensez que la politique est pour les gens mauvais, seuls les gens mauvais vont y aller ! » Si nous pensons notre vie positivement, elle sera ainsi.

Sur place, notre équipe vécut une grande épreuve : qui restera gravée dans nos cœurs : une de nos membres fit un malaise cardiaque sévère. Nos prières se mêlèrent aux énergies des médecins népalais qui firent un miracle de statistiques, et le cœur de Nadine fut sauvé. Nous relayant jour et nuit à ses côtés, nous sommes restés un seul cœur.

L’ombre et la lumière, la mort et la vie

Comment expliquer les millions de Dieux et la dévotion des millions de Népalais envers les Dieux ? Qui peut expliquer le sadhu (4) qui semble heureux ? Pourtant il n’a rien : une cabane et la cendre dont il se couvre. La mort est là, d’une rive à l’autre du fleuve. La mort que nous avons frôlé sans y plonger. C’était pour mieux savourer la vie sur Terre, si fragile et si belle, une vie qui demande des efforts. Le volontaire met sa volonté, son amour et son intelligence au service des autres et retrouve le chemin du sourire qui se dessine spontanément sur le visage des enfants. « Celui qui se donne à la cause de la fraternité trouvera une force et une inspiration sans fin. » Sri Ram.

Au Népal, nous avons trouvé l’ombre et la lumière. La misère humaine et la richesse des temples, la joie des enfants et la peur de perdre un être cher, nos frustrations de ne pas avancer autant que nous l’aurions voulu et nos victoires sur nous-mêmes contre nos impatiences ou nos attentes. Nous avons trouvé un parcours de conscience : Dhana, le don, qui nous met en mouvement, qui donne l’énergie et fait germer toutes les graines qui sommeillaient en nous, union ou séparativité, force et faiblesse, tout s’accélère et se développe. Quelles sont les bonnes et les mauvaises graines ?

Nous sommes devenus plus conscients de l'importance de vivre ensemble

Nous sommes devenus plus conscients de l’importance de vivre ensemble

Nous sommes devenus plus conscient de l’importance d’apprendre à vivre ensemble, de trouver sa liberté dans la contrainte, de se détacher de nos désirs de succès pour tirer profit du présent.

Nous avons honoré un vieux pacte, celui de faire un pont entre Orient et Occident, entre tradition et modernité, entre la pauvreté et la richesse, mais reliés par un même cœur d’idéalistes sans frontières.

(1) Échelle de Richter : outil de mesure mis au point par le sismologue américain Charles-Francis Richter (1900-1985) qui permet de définir la magnitude de moment d’un tremblement de terre (ou séisme), et non pas son intensité
(2) Médecin, pasteur et théologien protestant, philosophe et musicien alsacien (1875-1965). Il effectua des missions en Afrique
(3) Poème épique traduit du sanscrit par Chant du Bienheureux ou Chant du Seigneur. Partie centrale du poème épique Mahabharata. Un des écrits fondamentaux de l’hindouisme. La Bhagavad Gîtâ est composée de 18 chapitres qui raconte la lutte de deux familles pour conquérir Hanistapura, la ville céleste ou la conquête de soi-même
(4) Moine-ascète ou saint homme
Par Antoine ROCHEFORT

  • Le 5 février 2017
  • Volontariat
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