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Tag Archives : Education

Journées européennes du Patrimoine à la Cour Pétral « L’éducation et l’apprentissage pour la vie »

Comme chaque année, l’ancienne Abbaye de La Cour Pétral a ouvert ses portes au public les 19 et 20 septembre 2020. La cité artisanale a permis au public de découvrir son savoir-faire et de mettre les mains dans la matière.

Depuis 1984, le ministère de la Culture française a institué les Journées du Patrimoine, permettant au public la découverte de nombreux édifices et autres lieux qui ne sont qu’exceptionnellement ouverts au public, ou de musées dont l’accès devient alors exceptionnellement gratuit ou à prix réduit. En 1991, avec le soutien de l’Union européenne, elles sont devenues Journées européennes du Patrimoine et ont lieu le troisième week-end de septembre.

L’association Nouvelle Acropole s’associe également à cet événement chaque année par l’intermédiaire du ministère de la Culture DRAC (Centre Val de Loire). En 2020, l’ancienne abbaye de la Cour Pétral a ouvert ses portes au public sous le signe de « l’éducation et l’apprentissage pour la vie ».

La découverte du savoir- faire artisanal

Les nombreux visiteurs (près de 200) sont venus admirer la beauté de ses bâtiments et de son cadre bucolique. Des visites guidées leur ont permis de découvrir l’histoire du lieu et de connaître les projets en cours. Une cité artisanale au sein de l’abbaye a invité le public à découvrir le savoir-faire artisanal et à participer de ses mains.

Au début, tout le monde paraît intimidé par le travail de la matière. Puis, progressivement, les mains acceptent l’outil qu’il sera finalement difficile de lâcher par la suite. Il se joue là quelque chose d’ancestral entre l’homme et la matière. Allez savoir pourquoi, en travaillant de leurs mains, grands et petits ont leurs yeux qui brillent ! L’éducation et l’apprentissage à vie, sont une voie essentielle de régénération humaine. « L’éducation est un élément essentiel des JEP depuis le lancement de cette initiative et elle est intimement liée à tout ce que nous entreprenons, que nous nous adressions à des enfants, ou à des adultes. Notre objectif est le même : laisser une trace qui illustre tout le potentiel que recèle le patrimoine en tant qu’outil d’apprentissage et source d’inspiration pour l’avenir. L’ambition est de nous reconnecter aux connaissances, aux traditions, aux savoir-faire qui définissaient jadis notre lieu de vie, et, ce faisant, de réinventer ce que signifie l’éducation pour le XXIe siècle.»

Reportage vidéo sur le thème « Patrimoine et éducation : apprendre pour la vie », avec le concours des associations « Les amis de la Cour Pétral », « Nouvelle Acropole « et « Les ateliers d’Héphaïstos : https://youtu.be/YwzebJB2rTQ

https://news.nouvelle-acropole.fr/les-journees-europeennes-du-patrimoine-a-la-cour-petral/

  • Le 27 octobre 2020
  • Actualité
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En quête de sens, La philosophie comme mode de vie

Aujourd’hui, la philosophie est considérée comme une discipline universitaire, abstraite, complexe, réservée à une élite intellectuelle. Mais il n’en a pas toujours été ainsi. Comme l’explique Pierre Hadot, la philosophie a d’abord été un mode de vie, une certaine manière de vivre bien, en accord avec les idées philosophiques.

Pour les Anciens, la philosophie consistait à réfléchir, bien entendu, à connaître, mais cette connaissance n’était pas la finalité de l’exercice. À quoi peut bien servir une connaissance si elle ne nous est pas utile dans la vie quotidienne ?
« Les philosophes de l’Antiquité grecque et romaine, écrit Pierre Hadot, n’étaient pas avant toute chose des faiseurs de livres. En écrivant, ils travaillaient en fait à changer leur regard sur le monde, sur eux-mêmes et sur leurs sentiments, afin de modifier leur propre existence.
Même leurs spéculations les plus abstraites (en physique, en métaphysique, en astronomie) étaient destinées à comprendre pour mieux agir et non pas à connaître pour connaître. »

Philosopher ou vivre avec philosophie

Ainsi il s’agissait moins de philosopher que de vivre avec philosophie. Il n’y avait pas de philosophie sans vie philosophique. Les stoïciens ou les épicuriens avaient chacun des règles de vie qui consistaient à mettre en pratique les vertus ou les principes qu’ils enseignaient. On reconnaissait un philosophe à sa façon de vivre, de se conduire conformément à une éthique de l’existence.
Comme le dit Plutarque, « c’est la pratique de vie quotidienne de Socrate qui est sa vraie philosophie »

« Philo-sophia »

Rappelons l’étymologie du mot philosophie. Amour de la sagesse.
On raconte que terme aurait été inventé par Pythagore lorsqu’un de ses disciples lui aurait dit : maître, vous êtes un sage… Il aurait répondu : non je ne suis pas sage, j’aime la sagesse, philo sophia. Il n’a pas dit : « j’aime la connaissance », mais « j’aime la sagesse ». Il y a une différence importante qui n’a que très peu été commentée par les philosophes.
La sagesse est une mise en pratique de la connaissance, une manière sage de penser, mais surtout une manière sage de vivre, de se comporter.
La philosophie est alors une transmutation de la connaissance en sagesse pratique.

321.Philosophie mode de vie.discours.jpg

Rupture entre vie philosophique et discours philosophique

Que s’est-il passé pour que la philosophie se soit réduite à un pur exercice de pensée et de langage et non plus à une pratique de vie en accord avec le discours philosophique ?
Pierre Hadot, en tant qu’historien de la philosophie antique, nous explique l’histoire de la rupture entre la vie philosophique et le discours philosophique.
« Avec le Moyen-Âge, on assiste à une séparation radicale du mode de vie philosophique (qui fait partie désormais de la spiritualité chrétienne), et du discours philosophique, qui devient un simple outil théorique au service de la théologie. […] La philosophie se réfugie dans les universités où il ne s’agit plus, comme dans l’Antiquité, de former des hommes, mais des professeurs qui formeront à leur tour d’autres professeurs. »
« Aujourd’hui, dit-il, sans l’aide de la philosophie comme art de vivre, la conduite humaine n’est plus guidée par la vertu, mais par les appétits et les intérêts. Un homme qui a la science mais qui vit mal n’est pas un philosophe ».

 Jeanne Hersch, éminente philosophe genevoise, constate une autre rupture encore, celle entre le langage et la réalité :« Par delà l’expression verbale, il n’y a pas de réalité et, par conséquent, les problèmes ont cessé de se poser. », dit-elle. « Dans notre société occidentale, l’homme cultivé vit la plus grande partie de sa vie dans le langage. Le résultat est qu’il prend l’expression par le langage pour la vie même », dit-elle encore.

Repenser la philosophie

Comme le dit Roger-Pol Droit en parlant de Pierre Hadot : « Depuis une quarantaine d’années, il transforme en profondeur notre conception de la philosophie. »
Il n’est pas le seul à remettre en question la philosophie, mais il reste que réactualiser la philosophie comme mode de vie aujourd’hui n’est pas une chose évidente.
En effet changer pour un mode de vie plus respectueux de la nature, de la nature profonde de l’être humain, des valeurs humaines et spirituelles implique au moins deux choses : un, ce n’est pas notre personnalité mondaine avec ses désirs, ses passions, ses intérêts, qui réalisera un changement, ou alors il s’agit du changement de modèle de voiture, de téléphone portable, des moyens d’un plus grand confort et d’une plus facile satisfaction de nos désirs.

Prendre contact avec son être essentiel

Il s’agit de prendre contact avec son être essentiel, avec la véritable conscience de soi, pour changer ses habitudes pour d’autres habitudes plus en adéquation avec certains principes et certaines valeurs, changer ses priorités, prendre de la distance par rapport au stress de la vie quotidienne, se libérer de la tyrannie du système qui nous aliène, nous utilise à son profit et nous robotise. Cela implique de restituer à la philosophie son rôle éducatif, sa vocation première à transformer radicalement l’homme, à le rendre plus libre, plus autonome et responsable…
Là, la philosophie est une aide inestimable, à plusieurs titres. Elle nous amène à penser par nous-mêmes, à découvrir et à comprendre, à nous comprendre et à comprendre le monde, à lever petit à petit les voiles du mystère de l’existence, à élever notre niveau de conscience… Elle nous aide en nous transmettant l’héritage des civilisations, les réponses déjà formulées par les philosophes de tous les temps…

Changer notre vision du monde

C’est notre vision du monde, la conception que nous avons de la nature mais aussi de l’être humain et de sa place dans l’univers qui déterminent nos actions, nos préoccupations, nos finalités existentielles. En effet, si la nature n’est qu’un objet de prédation, sans vie, sans âme, sans finalité, nous ne sommes alors, nous-mêmes, que des consommateurs de biens matériels voués uniquement à rechercher un maximum de confort, à nous reproduire et à mourir à la fin sans que tout cela n’aie aucun sens transcendant.
Il est donc essentiel d’élargir notre représentation du monde, de notre place ici et de notre destinée… C’est le rôle de la philosophie.

Les enseignements des philosophies

Les philosophies d’Orient et d’Occident nous transmettent des enseignements précieux sur ce que nous sommes en tant qu’êtres humains, d’où nous venons, où nous allons, sur notre constitution, nos pouvoirs, nos outils potentiels, notre évolution possible…
Notre culture nous a rendus amnésiques. Comme le pense Jeanne Hersch, la philosophie moderne porte une lourde responsabilité pour ne pas nous avoir alertés sur les dangers des choix que nous avons faits.

La philosophie comme mode de vie

Changer notre façon de vivre, c’est introduire des valeurs dans nos préoccupations intellectuelles, c’est qualifier nos émotions et nos sentiments, c’est, finalement, pouvoir exprimer le meilleur de soi, avoir des comportements qui révèlent une présence intérieure. Ce meilleur de soi provient de notre intériorité, de notre « être intérieur », de notre conscience supérieure.
Il y a là une notion importante que relèvent toutes les philosophies : nous « avons » un corps, des émotions et des pensées, mais nous ne sommes pas seulement notre corps, nos émotions et nos pensées. Tout cela est en grande partie le produit de l’éducation que nous avons reçue, ce que la société a fait de nous… Nous pensons ce qu’il convient de penser, nous opinons, nous réfléchissons – plutôt comme des miroirs  – les opinions en vogue, nous réagissons conformément aux modèles à la mode et, ce faisant, nous oublions d’être ce que nous sommes, de vouloir ce que nous voulons vraiment, en bref, comme disait Goethe, nous oublions de vivre.
Rappelons-nous Voltaire qui disait : cultive ton jardin intérieur. Ou Plotin : l’objectif est de sculpter sa propre statue. La statue préexiste dans le bloc de marbre et il suffit d’enlever le superflu pour la faire apparaître.

La philosophie devient un exercice de transformation et de qualification morale de soi-même et chaque situation de la vie quotidienne est prétexte à exercer une manière philosophique de vivre.

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« Connais-toi toi-même »

Lorsque les Grecs proposaient le « connais-toi toi-même », ils faisaient référence à cet être intérieur, prisonnier de la personnalité mondaine. Les philosophies orientales sont extraordinaires de clarté sur cette question. Elles font la différence entre la personnalité, terme qui vient de persona en latin qui signifie masque, et l’individu, de individuum, indivisible et par conséquent immortel. Pour faire court, nous sommes des âmes immortelles incarnées momentanément dans des personnalités éphémères. Et la grande question existentielle est de savoir qui sert qui ?
La personnalité est constituée de quatre outils que sont le corps physique, les énergies, l’affectif avec les émotions, les désirs et les instincts et finalement, le mental analytique ou l’intellect. Cette personnalité est l’habitat ainsi que le véhicule de l’individu, de l’être intérieur, de ce que nous sommes essentiellement.
L’individu, l’être essentiel a pour qualités l’intelligence supérieure aidée de l’intuition et de la volonté d’être.
En principe, la personnalité est prévue pour être le canal d’expression de l’âme, de l’individualité, de l’être. L’éducation philosophique avait pour fonction de former cette personnalité de manière à ce qu’elle puisse servir au mieux les aspirations de l’âme, à ce qu’elle ait la transparence nécessaire à la manifestation de l’être intérieur.

Priorité à l’éducation

Sans éducation, la personnalité, le véhicule prend lui-même les commandes de l’existence laissant l’être intérieur impuissant. Le conducteur est l’otage de son véhicule  qui décide lui-même de la direction à prendre.
Nous avons donné la priorité à l’évolution de nos machines pour satisfaire les besoins matériels de nos personnalités et nous avons délaissé l’éducation dont l’objet est l’évolution intérieure de l’homme, l’élévation de la conscience, la liberté, la réalisation de son propre potentiel, de ses aspirations profondes. Nous avons promu des sociétés de survie.
Ne nous étonnons donc pas de l’état du monde. Il est temps de réfléchir et de nous réapproprier notre destin individuel et collectif.

Nouvelle Acropole et la philosophie comme mode de vie

Depuis plus de 60 ans, l’association internationale Nouvelle Acropole s’emploie à réhabiliter la philosophie comme mode de vie, fondé sur la pratique des valeurs universelles et atemporelles.
Pour ce faire, elle promeut l’étude comparée des philosophies d’Orient et d’Occident, favorise le dialogue philosophique et offre à travers des projets de volontariat la possibilité de mettre en pratique les valeurs au profit de chacun et de la société.
Oui, la philosophie comme mode de vie est non seulement possible aujourd’hui, mais elle est devenue incontournable pour affronter les défis à venir et pour, simplement, poursuivre le chemin ascendant de notre évolution intérieure.

Citations extraites de :
– Jeanne Hersch, L’étonnement philosophique – Une histoire de la philosophie, Éditions Gallimard, 1993, 464 pages
– Pierre Hadot
. La philosophie comme mode de vie, Éditions Albin Michel, 2001, 288 pages
. Qu’est-ce que la philosophie antique, Éditions Gallimard, collection Folio, 1995, 464 pages
. Exercices spirituels et philosophie antique, Éditions Albin Michel, 2002,
416 pages

Par Jean-François BUISSON

À lire
Platon, Œuvres complètes
sous la direction de Luc BRISSON
Éditions Flammarion, 2020,2202 pages, 49 €

Cette édition réunit sur du papier bible les œuvres complètes de Platon et ravira autant les spécialistes que le grand public. Elle réunit les traductions de l’édition de 1980 avec 16 traductions inédites de dialogues dites douteux et apocryphes.  Elle comporte en outre une introduction générale, des notices de présentation pour chaque dialogue, des annexes, un index des noms propres et des notions, et un répertoire des citations, qui permettent à tous, néophytes ou familiers, de redécouvrir Platon. Par un spécialiste de la philosophie antique, professeur de philosophie.

  • Le 26 août 2020
  • Philosophie
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Rite de sortie de l’enfance

Ce rite, qui fait suite au rite d’accueil sur terre et du passage des 7 ans, est vécu dans le cadre d’un séjour estival qui réunit chaque année un groupe d’enfants, de 7 ans – à la fin du cours préparatoire – jusqu’à leur treizième année incluse.

La première fois que nous avons fait vivre ce rite, alors que nous cherchions à lui trouver un nom, un des garçons concernés avait une sœur aînée, connue de tous, qui passait le bac. Par analogie, suggestion a été faite de l’appeler le BAP (Bon À Passer), puisque cela marquerait le passage des participants, l’année suivante, dans le groupe des adolescents. Le nom, adopté, est resté.

Un double objectif

  • Différencier les âges : La différenciation facilite la relation entre les enfants et évite les difficultés entre plus grands et plus petits. La solution à l’hétérogénéité n’est pas dans une uniformisation (séparer en petits groupes aussi homogènes que possible), de toute façon impossible à atteindre, mais dans la la règle d’or dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises : une place pour chacun, chacun à sa place.
  • Donner aux enfants envie de grandir : aider les plus grands d’une part à prendre conscience de leurs capacités (physiques, affectives, mentales, morales) et le leur faire toucher du doigt en les mettant à l’épreuve ; leur permettre d’autre part de commencer à développer une appartenance consciente au groupe. Et les responsabiliser par rapport à cela. Leur permettre de comprendre qu’ils se préparent à quitter l’enfance, qu’ils entrent dans l’adolescence et leur donner envie de vivre cette nouvelle étape, et de rejoindre, s’ils le désirent, le groupe des ados.

Permettre aux plus petits de constater en voyant ce que font les plus grands qu’ils le feront aussi un jour, et de vivre le côté un peu mystérieux de quelque chose qui leur sera ouvert plus tard.

Le passage se prépare pendant les deux derniers séjours, avec les enfants qui sont dans leur douxième et treizième année.
Les « pré-BAP » participent seulement à certains apprentissages. Cela permet à la fois des apprentissages plus efficaces, mieux maîtrisés, plus nombreux et plus variés et une différenciation supplémentaire au niveau des âges.

Les étapes et leur contenu – Mise en route

Le premier jour du séjour (les enfants sont arrivés la veille), les animateurs qui vont les encadrer leur présentent ce qui les attend : ils sont les plus âgés, auront 13 ans dans l’année, participent pour la dernière fois au séjour du groupe des 7-12 ans. Nous mettons en perspective leur groupe d’âge dans le cadre des 3 groupes qui se réunissent chaque année en fonction de leur âge.
Nous allons leur apprendre plusieurs choses, d’une part parce qu’ils sont assez grands et assez habiles pour cela, ce qui n’est pas le cas des plus jeunes. D’autre part, parce que savoir faire quelque chose, c’est acquérir un pouvoir, et qu’un pouvoir peut s’utiliser en bien ou en mal (nous parlons des incendies de forêt en été, des utilisations possibles d’un couteau). Eux sont capables de comprendre cela et donc d’appréhender les conséquences de la manière dont ils les utiliseront : ils sont assez grands pour être responsables.  En effet, un pouvoir sur quelque chose suppose un pouvoir sur soi, celui de contrôler l’usage qu’on en fera.
Nous allons aussi leur donner des responsabilités par rapport à la collectivité car ils sont désormais assez grands pour se rendre compte de ce que demande la vie d’une collectivité, et pour y participer à leur niveau.
Ils vont sortir de l’enfance et entrer dans l’adolescence.

Lorsque nous avons lancé ce rite, la première fois, un participant s’est empressé de répondre aux questions des plus jeunes et de les mettre au courant. Le lendemain, nous leur avons expliqué qu’ils n’étaient pas obligés de rien raconter aux plus jeunes. Que c’était leur activité propre en tant que grands et que les autres la découvriraient lorsqu’ils seraient en âge. Nous n’avons jamais eu à intervenir à nouveau par la suite à ce niveau.
Rien n’est fait en cachette mais dans un lieu un peu isolé et les plus jeunes, qui ont leurs propres activités dans le même temps, savent qu’il n’y ont pas leur place.

Apprentissages

Nous avons choisi un certain nombre d’apprentissages pratiques qu’ils pourront mettre en œuvre dans leur vie de tous les jours et leur seront utiles dans leur vie à venir. Apprentissages qui peuvent varier et ne sont pas limitatifs.
Savoir allumer (et éteindre) un feu ; savoir faire de la purée et de la vinaigrette, savoir faire un ourlet et coudre un bouton ; savoir faire deux nœuds utiles différents. Savoir se servir d’un marteau et pouvoir enfoncer un clou…
Chaque apprentissage donne lieu à plusieurs séances, en fonction des problèmes rencontrés, à raison de 1 ou 2 par jour.

Responsabilités

Les « BAP » font chaque soir, à tour de rôle, une ronde approfondie de rangement et de sécurité avec l’animateur responsable, pour s’assurer que tout est en ordre et que les portes sont bien fermées. Et, en alternance, lorsque le lieu s’y prête, une ronde quotidienne d’entretien des plantes en pots : ils les arrosent, et font ce qu’il faut pour qu’elles ne soient pas endommagées pendant les jeux. On leur explique, à l’occasion de ces rondes, ce que veut dire protéger, tant pour les garçons que pour les filles. L’avant-dernier jour ou les deux derniers jours, les « pré-BAP » se joignent à ces rondes de sécurité et d’entretien de la vie. Ils font aussi, à deux, sous la houlette de l’animateur responsable de la logistique, le service du déjeuner, en plus de la participation de tous  par équipe, en fonction des âges, au travail quotidien.

Par ailleurs, à travers la présentation de leur « Maison » qu’ils dessinent, ils apprennent comment sont constitués les êtres humains et par conséquent eux-mêmes (1).

Passage du rite

L’avant-veille du départ, chacun choisit  deux des apprentissages pratiqués. Ils peuvent consacrer le temps nécessaire à s’exercer selon les besoins de chacun, avec l’aide de l’animateur responsable de l’apprentissage concerné. Selon les participants, lors du passage lui-même, est vérifiée leur maîtrise d’un, de deux ou de tous les différents apprentissages.
La veille du départ a lieu le passage des épreuves. Un rattrapage est possible à condition que la deuxième réalisation soit bonne. (C’est le rôle de l’animateur concerné de faire en sorte que cela soit possible, l’objectif étant que chacun réussisse légitimement.)
Pour finir et avec une certaine solennité, le jury (ceux qui ont fait passer les épreuves)se réunit pour apprécier les prestations de chacun. Chaque candidat est convoqué individuellement. 0n lui pose quelques questions et on lui donne un conseil sur une qualité qu’il lui serait utile d’acquérir ou de travailler.
Les candidats sont alors réunis et on leur annonce les résultats : ils ont obtenu le BAP (Bon À Passer

Au repas de fête, le dernier soir, les résultats sont proclamés et on célèbre les héros du jour. Instants toujours émouvants pour tous car c’est le dernier moment qu’ils passent dans le cadre de ce séjour. Et une nouvelle étape s’ouvre pour eux.

(1) Voir l’article, Comment ils sont faits, les gens : notre Maison, paru dans la revue Acropolis N°291, décembre 2017
par Marie-Françoise TOURET

  • Le 26 mai 2020
  • Éducation
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