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Tag Archives : beauté

L’ Âme de la femme

D’un long texte sur l’Âme de la femme, nous extrayons ce passage dans lequel l’autrice présente ce qu’elle considère comme le travail de fond à faire par les femmes pour retrouver leur identité et être en paix avec elles-mêmes et avec les hommes.

Qu’est-ce que l’Âme de la Femme ? En quoi consiste cette âme qu’elle doit conquérir pour retrouver son véritable rôle non seulement dans la société, mais aussi dans l’histoire ? Presque toutes les civilisations anciennes, celles qui se sont le plus intéressées au rôle de la femme, ont décrit l’âme de la femme selon quatre caractéristiques parfaitement valables pour l’époque actuelle.

Les quatre caractéristiques de l’Âme de la femme

On peut parler de l’âme de la femme en tant que Vie, en tant qu’Énergie, en tant qu’Amour et en tant que Sagesse. Avec ces quatre caractéristiques qui sont ses véritables armes, la femme est l’héroïne idéale pour venir à bout de sa propre guerre. L’âme de la femme est Vie dans tous les sens du terme, non seulement parce que la femme peut donner le jour, mais encore à cause de sa capacité à aider à vivre, elle est la grande éducatrice. Elle peut créer, inciter, inspirer… entre ses mains se trouve le don de la vie et son maintien. Un grand spécialiste des mythes modernes, Joseph Campbell, a dit que l’essentiel réside dans le fait que la femme peut donner vie à un corps, à une âme, à une société, à une civilisation, mais que si on ne lui donnait pas l’opportunité de donner la vie, elle perdait sa raison d’être. Elle a besoin d’insuffler cette vie avec sa forme particulière d’énergie, autre caractéristique de son âme. Cette énergie ne pousse pas à l’action, mais est plutôt une résistance, une constance ; la femme peut supporter des choses incroyables, tout comme sa patience est incroyable. Ceci est une grande arme pour elle, non parce qu’elle est opprimée, mais parce qu’elle est résistante. Elle n’a peut-être pas une grande résistance physique, mais elle possède une énorme résistance psychologique ; là est son énergie propre, qu’elle peut transmettre sous forme de sérénité, sous forme de force, face aux difficultés, face à la douleur.

La femme est Amour

La femme est Amour. Je sais que nous aimons tous, hommes et femmes. Mais l’homme aime de telle façon qu’il inclut l’amour dans sa vie, alors que la femme fait de l’amour sa vie. Qu’est-ce que l’amour chez la femme ? Une arme à double tranchant : si l’amour est petit, avec un « a » minuscule, il se change en un amour égoïste, possessif, en peur de ne pas être aimée quand elle aime, de ne pas être estimée quand elle a de l’estime. Mais si l’Amour s’éveille en la femme en tant qu’âme, il est alors une grande capacité d’union, il est le feu du foyer, le feu du centre de la terre, du centre du temple. La femme unit, elle a le pouvoir de rapprocher, d’assembler, de faire sympathiser les personnes entre elles, les âmes, de mettre d’accord ceux qui ne le sont pas : son amour est une grande générosité. Son amour est la capacité de percevoir la beauté, l’harmonie, de lutter pour la justice. Pour cette raison l’âme de la femme est amour et aussi Sagesse, avec un mental pratique et ordonné, mais avec le discernement qui la caractérise. Car si on lui demande pourquoi elle fait les choses, elle saura toujours répondre. Et, par dessus tout, elle possède une grande force qu’elle ne doit jamais gaspiller : son intuition. Elle pense en ressentant les choses. Je sais que parfois on déprécie cette façon de penser, néanmoins chez la femme, l’idée, unie au sentiment, se change en intuition et anticipe sur les choses, elle les pressent avec un grand talent : c’est sa force, c’est sa sagesse. Nous parlons d’intuition plus que de divination parce que nous croyons qu’elle ne s’abaisse pas à une simple divination, elle « sait » simplement.

Conquérir sa propre Âme

Dans les civilisations anciennes on parlait d’initiations féminines et aujourd’hui à force d’informations confuses, on imagine cela comme des rites étranges, pleins d’images diaboliques ; cependant, la grande initiation féminine a toujours été la conquête de sa propre âme. Tous les grands mythes de toutes les religions le reflètent aussi : le héros conquiert son âme masculine, l’héroïne conquiert son âme féminine.

Le moment est arrivé pour la femme de demander non seulement un jour international pour elle, mais encore qu’elle puisse être maîtresse d’elle-même tous les jours de tous les mois de toutes les années de sa vie. L’heure est arrivée pour qu’elle se sente l’actrice de sa propre vie et sente qu’elle possède des forces et des capacités pour faire beaucoup de choses par elle-même, avec ses propres caractéristiques, et surtout qu’elle se sente héroïne avec ce qui la fait plus grande, plus haute, plus noble ; avec générosité, car la femme demande pour donner et exige car elle sait avoir toujours les mains ouvertes. Si la femme sait donner la Vie, donner l’Énergie, donner l’Amour et partager sa forme particulière de Sagesse, alors elle sera véritablement protagoniste et il y aura tous les jours une place où l’on pourra en référer à la femme, un endroit où la femme pourra vivre de façon harmonieuse avec l’homme. Il est peut-être possible alors que nous ayons un jour international de l’Humanité et que nous profitions de cette paix et de cette sérénité que nous devrons conquérir, hommes et femmes, si toutefois nous conquérons avant l’Âme de la Femme et pourquoi pas, l’Âme de l’Homme.

 Traduit de l’espagnol par M.F Touret
par Délia STEINBERG GUZMAN

Activités organisées dans les centres de Nouvelle Acropole en France
dans le cadre de la Journée Internationale de la Femme

Lundi 8 mars 2021

Nouvelle Acropole Toulouse
19h 30
Femmes inspiratrices de sagesse au temps de Socrate
Par Anne-Marie Magri, formatrice en philosophie pratique
Atelier en ligne, par Zoom
Trois femmes ont profondément influencé Socrate. Phénarète, sa mère, lui transmet l’amour de la vie. Aspasie, la courtisane érudite, lui insuffle l’amour de la pensée et de la réflexion. Diotime, la prêtresse, lui apprend l’amour comme Union des contraires.
https://www.eventbrite.fr/e/billets-femmes-inspiratrices-de-sagesse-au-temps-de-socrate-139978049113
Nouvelle Acropole Lyon
19h 30
Colloque en ligne à l’occasion de la Journée internationale de la Femme
Les femmes remarquables d’aujourd’hui
Hommage à Vandana Shiva, Alexandre David-Néel, Catherine Johnson et Clara Zetkin
Ces femmes remarquables qui marquent leur temps par leur exemple de lucidité, de courage, de dignité et de générosité.
Contact : Adeline : Tel : 06 84 74 83 53
E mail : lyon@nouvelle-acropole.fr

Mardi 9 mars 2021 à 20 heures

Sur Nouvelle-Acropole France Facebook live
Organisé par Nouvelle Acropole Paris 15
Conférence
Olympe de Gouges, une humaniste engagée
par Sophie Pons
Guillotinée à la Révolution, Olympe de Gouge fut une féministe avant-gardiste et audacieuse.
mettre photo
Organisé par Nouvelle Acropole Paris 15

Mardi 23 mars 2021 à 20 heures

Conférence
Femmes, filles de déesses
par Laura Winckler, écrivain, philosophe, spécialiste de la mythologie et du symbolisme.
Derniers ouvrages parus Dieux intérieurs et L’alchimie du couple.
Et si en chaque femme vivait une déesse ? Cette conférence vous invite à l’exploration de la féminité et de la personnalité profonde de la femme.

Samedi 27 mars 2021 de 14h à 18 h

Atelier pratique
Quel dieu/déesse êtes-vous ?
Comment identifier votre archétype personnel
Par Laura Winckler
À la découverte de nos archétypes à travers l’étude des mythes au cœur de notre psyché et des tests ludiques
Atelier limité à 15 participants

  • Le 23 février 2021
  • Philosophie
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La neuvième symphonie de Beethoven, un chant à l’humanité

La Neuvième Symphonie composée par Beethoven (1770-1827) – dont on célèbre le 250e anniversaire de sa naissance –, est une œuvre monumentale considérée comme l’une des plus grandes symphonies musicales de tous les temps. Elle marque le triomphe de la joie et de la fraternité sur le désespoir, et prend la dimension d’un message humaniste et universel.

Wagner raconte dans ses mémoires que ce qui l’a décidé à devenir musicien fut d’entendre la Neuvième Symphonie de Ludwig van Beethoven (1777-1827) au cours d’un concert lorsqu’il était jeune homme. L’impact émotionnel que cela lui provoqua fut tel qu’à partir de ce moment il ne voulut plus être – selon ses propres mots – que « Beethoven ou rien ».
Pour lui, Beethoven représentait « le modèle idéal du musicien qui a élevé l’esthétique au rang du sublime, la libérant des anciennes formes conventionnelles et créant une musique valable pour tous les temps, puisqu’elle exprime les aspirations les plus hautes et intemporelles du genre humain ».
Pour Schopenhauer, qui considérait la musique comme la forme pure du sentiment, Beethoven représentait le plus haut sommet de la pensée musicale, au-dessus même de Bach et de Mozart.

Un jour, Beethoven avoua à Johann A. Stumpff, son ami, et constructeur de piano : « Lorsqu’à la tombée de la nuit je contemple le ciel avec étonnement, mon esprit s’envole au-delà des étoiles vers la source d’où jaillit toute œuvre créée et d’où doit encore couler toute nouvelle création … Ce qui doit atteindre le cœur doit venir d’en haut. Si ça ne vient pas de là, ce ne seront que des notes, un corps sans âme ».

Se transformer par la musique

Pour Beethoven, l’art, la musique, devaient avoir un caractère moral et transformateur. C’est pourquoi, lorsque Gœthe fond en larmes d’émotion en entendant sa musique, Beethoven lui écrit : « Mon cher ami, les vrais artistes ne pleurent pas. La musique doit mouvoir les esprits des hommes, pas les émouvoir ».
Beethoven lui-même a écrit dans son journal : « La musique ne change-t-elle pas quelque chose chez l’homme, quelque chose qui le fait se sentir différent, qui le rend plus humain ? Certainement, c’est ce qui se passe pendant le concert, mais, lorsqu’il sort dans la rue, la vie quotidienne l’engloutit à nouveau. Peut-être que le sentiment de sublimation que provoque la musique pousse cet homme à vouloir ressentir à nouveau la même chose dans sa vie quotidienne ; et il y parviendra tant qu’il agira avec compassion en suivant des normes morales. »

Avec sa musique, au-delà de l’impact émotionnel, non seulement il cherchait la beauté, mais à travers la beauté il essayait d’atteindre la vérité, la bonté, le côté le plus noble et le plus élevé de l’esprit humain, même si pour cela il a dû créer de nouvelles formes qui pouvaient exprimer ce qu’il ressentait au plus profond de son être, subordonnant la forme à l’idée, mais sans jamais rompre avec la tradition, qu’il respecta toujours et utilisa comme un socle solide sur lequel construire sa propre œuvre.

À l’ombre d’un géant

Aucun autre compositeur que Beethoven n’a peut-être suscité autant d’admiration et de respect, tant durant sa vie qu’après sa mort. Brahms a dit qu’il était très difficile pour lui de composer de la musique avec l’ombre d’un géant comme Beethoven derrière lui. Et dans l’œuvre gigantesque de Beethoven, aucune de ses créations n’a atteint une telle universalité que sa Neuvième Symphonie. Wagner la considérait comme la sublimation de l’art de Beethoven et le début d’un nouveau chemin dans l’histoire de la Musique et de l’Art.

La Neuvième Symphonie est le testament spirituel de Beethoven, le dernier message qu’il a voulu transmettre à l’Humanité, à ses semblables. Et même si, lorsque nous parlons de la Neuvième Symphonie, l’Hymne à la Joie vient immédiatement à l’esprit, c’est en fait le dernier mouvement, le point culminant de l’œuvre. Afin d’exprimer avec le plus de clarté possible le message qu’il voulait véhiculer, l’idéal d’une fraternité universelle entre tous les êtres humains au-delà de toute différence, il a utilisé la parole et la voix humaine, quelque chose d’inédit jusque-là dans une symphonie, comme s’il voulait concentrer l’attention sur l’être humain et pas simplement sur la musique comme quelque chose d’abstrait.

 La genèse de la Neuvième Symphonie

La genèse de la Neuvième Symphonie est peut-être la plus longue de toute la production du musicien. Beethoven a toujours admiré la poésie de Schiller et de Goethe. Il a utilisé ce dernier dans certaines de ses œuvres, mais il y avait un poème de Schiller qui l’avait fasciné dès son plus jeune âge: son Ode à la Joie.
Pendant trente ans, la pensée de Beethoven a tourné autour de ce poème et sur la manière de lui donner une forme musicale appropriée, digne des idées qu’il contient.

En 1817, la Société royale philharmonique de Londres, par l’intermédiaire du disciple de Beethoven, Ferdinand Ries, le chargea de composer une nouvelle symphonie. À ce moment-là, il avait déjà composé huit symphonies, mais certaines notes et croquis qu’il utilisera plus tard dans sa neuvième symphonie datent déjà de l’époque où il travaillait sur la septième et la huitième, en 1811.
Beethoven se mit à l’ouvrage et reprit l’idée de l’Ode à la joie de Schiller. En 1823, il avait déjà terminé les trois premiers mouvements, mais le quatrième fut celui qui lui coûta le plus et celui qui lui causa le plus de cassements de tête, surtout pour la manière d’introduire la voix humaine dans une symphonie, une chose totalement nouvelle et révolutionnaire, et pour lui donner une forme appropriée qui exprimerait vraiment la grandeur et la profondeur du message qu’il voulait transmettre avec le poème de Schiller.
Pour ce faire, il retoucha, d’une certaine façon, le poème original, puisqu’il ne l’utilisa pas dans son intégralité. Il fit une sélection et, de plus, il mit au commencement trois lignes de sa propre plume en guise d’introduction au propre texte de Schiller. Voici un petit extrait du texte utilisé par Beethoven :

 Joie, bel éclair des dieux,
Fille de l’Elysée !
Ivres d’enthousiasme, nous entrons,
Déesse céleste, dans ton sanctuaire !
[…] Tous les hommes deviennent frères
Là où ton aile douce se pose.
[…] Joyeux comme les corps célestes
Qui transitent par leurs orbites
À travers l’immense espace sidéral,
Allez ainsi, frères, sur votre chemin,
Heureux comme le héros vers la victoire !
Embrassez-vous, millions de créatures !
Et que cette étreinte enveloppe le monde entier !
[…] N’aperçois-tu pas, monde, ton Créateur ?
Cherche-le au-dessus de la voûte étoilée,
Car il habite sur les étoiles !

 Les nombres de la Neuvième symphonie

L’œuvre commence mystérieusement avec des intervalles de quinte. Le cinq est un nombre lié symboliquement aux êtres humains. On le voit, par exemple, chez l’homme de Vitruve, encadré dans une étoile pentagonale, que Léonard a également utilisée. Ce mouvement se sert d’un rythme binaire, comme s’il voulait représenter la dualité, l’affrontement entre forces opposées qui se produit dans la vie de tout être humain. On voit cette dualité se refléter aussi dans les deux accords qui apparaissent soudainement, avec une connotation tragique, et qui se répètent tout au long du mouvement. Mais, à un moment donné, des groupes de trois accords apparaissent également, mais pas avec autant d’insistance. Le trois a toujours été symboliquement lié avec le spirituel. On le voit, par exemple, dans les triades de nombreuses religions comme l’égyptienne, l’hindoue ou la religion chrétienne elle-même avec la Sainte Trinité. C’est comme si le supérieur, le spirituel, voulait se frayer un chemin dans le monde, mais rencontrait une vive résistance. C’est la lutte éternelle de l’être humain.

Le deuxième mouvement utilise un rythme ternaire et commence par un groupe de trois accords qui se répète trois fois et qui se répétera à plusieurs reprises tout au long du mouvement. C’est comme si Beethoven voulait présenter une réalité différente, élevée, qui puisse nous inspirer dans notre lutte quotidienne dans le monde de la dualité, du manifesté, du concret. C’est comme s’il voulait que nous élevions notre regard au-dessus des petites choses du quotidien et de notre propre égoïsme, vers un monde supérieur. Tout ce mouvement a un caractère plus lumineux et optimiste que le précédent.

Le troisième mouvement a un caractère plus intime, plus lyrique, plus méditatif. C’est comme une réflexion profonde et sereine sur la vie, sur le destin, sur l’être humain lui-même, avec ses petitesses et ses grandeurs. Au milieu de cette méditation tranquille apparaît, à un moment donné, le groupe de trois accords, qui se répète plusieurs fois et de façon énergique, comme pour nous rappeler notre destin et comme s’il voulait élever nos pensées dans un chant d’espoir et de confiance dans ce monde supérieur.

Le quatrième mouvement commence sous la forme instrumentale et sur un mode un peu sombre, avec les violoncelles et les contrebasses. Aussitôt après, avec quelques brèves mesures de chacun des mouvements précédents, mais dans cette ambiance sombre, il fait un rappel et une récapitulation des idées qu’il a présentées jusqu’à présent, en préparation du message final qu’il veut transmettre. Soudain, apparaît la voix humaine, le baryton, qui nous dit : « laissons ces tons et entonnons des chants plus agréables et pleins de joie ». Et il crie « Joie ! » Et le refrain répond: « Joie ! » Et l’Ode à la joie commence, d’abord avec la voix soliste à laquelle s’ajoute ensuite le chœur.

Dans ce dernier mouvement, Beethoven a atteint les sphères du sublime comme peut-être aucun autre compositeur n’a pu le faire dans toute l’histoire de la musique. Et le plus curieux, c’est que lorsqu’il a composé cette symphonie, il était déjà complètement sourd. Ce fut peut-être l’un de ces paradoxes du destin pour qu’il puisse ainsi écouter une musique intérieure que les oreilles des hommes n’avaient jamais entendue; une musique immatérielle débordante de joie, de foi, de confiance dans les valeurs supérieures de l’être humain et d’espoir en un destin et un monde meilleur, plus beau et plus juste, où tous les hommes se sentent frères au-delà de toutes leurs différences.

Transcendance et universalité de la Neuvième Symphonie

L’œuvre fut exécutée le 7 mai 1824 et fut un succès absolu, même si Beethoven, déjà dans un état de santé très délicat et complètement sourd, n’a pas pu pas entendre les applaudissements du public, mais a pu ressentir son enthousiasme. Depuis lors, sa signification a été transcendée à un tel niveau qu’elle est non seulement devenue l’hymne officiel de l’Union européenne, mais qu’elle s’est transformée en un authentique symbole mondial utilisé par des personnages publics de toute idéologie.

Qu’il y-a-t-il dans la Neuvième Symphonie, qui a fait que des personnages aux idées si différentes et pour des raisons si disparates, aient été fascinés par elle, aient projeté sur elle leurs utopies et voulu se l’approprier ?
C’est peut-être l’universalité de son message qui transcende toutes les idéologies, parce que c’est un message qui s’adresse à l’essence même de l’être humain, aux valeurs intemporelles. Wagner lui-même était prêt à détruire toute la musique du passé à l’exception de la Neuvième Symphonie, convaincu que c’était le seul chant d’amour fraternel pour toute l’Humanité.

À l’occasion du 250e anniversaire de la naissance de Beethoven, je crois que le meilleur hommage qui puisse être rendu au compositeur est de dépouiller la Neuvième Symphonie et son Hymne à la Joie de toute connotation idéologique ou politique et d’aller à l’essence de son message, qui n’est rien d’autre qu’un hymne à la paix et à la fraternité universelle entre tous les êtres humains sans distinction, unis, non par des valeurs particulières ou égoïstes, mais par des valeurs supérieures et intemporelles, des valeurs spirituelles qui le dignifient en tant qu’être humain et le font rêver d’un monde meilleur, plus beau et plus juste.
Si cela pouvait s’accomplir, même dans une petite mesure, Beethoven sourirait depuis sa tombe, convaincu du pouvoir transformateur de l’Art dont il a toujours rêvé.

Extrait de la Revue espagnole Esfinge, octobre 2020
Site internet de la Revue Esfinge : https://revistaesfinge.com/
Lire l’article sur l’exposition Bourdelle devant Beethoven, page 21
par Fernando GEA

Sur Nouvelle Acropole France Facebook live

Beethoven, un destin héroïque (250e anniversaire de sa naissance)
par Benjamin Borhani, violoniste professionnel et formateur en philosophie pratique
Youtube : https://youtu.be/gK3CJn7mRgk
Facebook : https://www.facebook.com/nouvelle.acropole.france/live/

Un hommage à Beethoven, homme mystérieux et solitaire qui a marqué à jamais l’histoire de la musique. Sa musique a bouleversé son époque et continue à intriguer les compositeurs d’aujourd’hui. Elle a évolué de la virtuosité au tragique. Elle ose soulever des sujets comme la mort, l’héroïsme, et même le sens de l’existence de l’homme et du destin.
Des extraits de ses musiques seront diffusés pour mieux comprendre ce qu’il vivait à l’intérieur de lui, malgré sa surdité :
– Sonate pathétique pour piano, 1er mouvement (cette sonate qui montre la virtuosité de Beethoven dans sa jeunesse)
– Sonate Clair de lune, 1er mouvement (à ce moment, Beethoven se rend compte qu’il perd l’audition)
– Symphonie N°5, 1er mouvement (c’est l’appel de son destin)
– Quatuor à cordes opus 135 N°16, 3e mouvement, (Testament de Beethoven, une de ses dernières œuvres)
– Concerto pour piano N°5, appelé Concerto de l’empereur, 2e mouvement (un incontournable !)

 

  • Le 23 novembre 2020
  • Art
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Le confinement : vivre avec philosophie !

Le moment que nous vivons est incroyable, dans le sens fort du terme. Il y a quelques semaines à peine nous regardions d’un œil vaguement indifférent l’arrivée d’un virus venu de Chine, avec un étonnement à peine voilé devant l’ampleur des mesures prises en Asie, incertains sur l’opportunité de confiner chez eux tant de millions de gens. Et maintenant, nous y voilà, les confinés c’est nous, par dizaines de millions !

Comment la philosophie peut-elle nous aider à donner du sens à ces temps difficiles ?
Arrêtons-nous pour réfléchir aux leçons clés que cette pandémie nous enseigne.

Tout peut arriver

« Demain ne nous appartient pas », est la première leçon de COVID-19 qui nous rappelle que nous sommes vulnérables à la maladie et à la mort. Bien que le taux de mortalité de cette maladie particulière soit considéré comme relativement faible, des milliers de personnes ont déjà perdu la vie, et bien d’autres à venir.
Cette confrontation à la maladie et à la mort nous rappelle que l’idée prométhéenne de contrôler la vie est non seulement une illusion, mais cause de souffrance. Car la vie est imprévisible, incertaine, et incontrôlable.

L’impermanence de la vie est un sujet particulièrement mis en avant par le bouddhisme.
L’impermanence exprime à la fois le caractère éphèmère et précieux du vivant sous toutes ses formes avec en conséquence le besoin de vigilance et d’attention pour saisir la valeur de l’instant présent.
Devant l’impermanence, suivons le conseil des Égyptiens, qui préconisaient une attitude totalement flexible devant la vie. Ils disaient : « tu dois recréer le monde chaque matin ». En changeant de posture et en acceptant l’éphémère, l’impermanence n’est plus une source de souffrance.

Cela n’arrive pas qu’aux autres

« La nature ne connaît pas les frontières humaines » est le deuxième enseignement de la pandémie.
Nous prenons conscience à travers cette épreuve commune que l’humanité est une. « Nous sommes les vagues de la même mer, les feuilles du même arbre, les fleurs du même jardin » écrivait poétiquement le stoïcien Sénèque.

Avec cela, notre interdépendance en tant qu’humains devient soudainement évidente. Notre santé n’est plus la seule à protéger, car le comportement de notre voisin détermine notre probabilité de contracter le virus. Nous sommes donc tous dépendants les uns des autres.
Comme le disent les philosophes, la manifestation est le produit d’un tissage qui rend toutes les choses interdépendantes les unes des autres. Ignorer ou nier l’interdépendance, le fait que nous soyons intimement reliés, produit le séparatisme et l’isolement, propres de l’individualisme dont nous voyons combien il peut être dangereux pour la collectivité.
Acceptons donc notre solidarité intrinsèque et interrogeons-nous sur ce que notre attitude peut apporter de positif aux autres dans cette période. Comment pouvons-nous être source de soutien pour les autres ?

Accepter l’inévitable

Face à l’anxiété que nous pouvons ressentir dans la situation présente, écoutons les conseils des bouddhistes : « Quel est le secret de la sérénité ? Coopérer inconditionnellement avec l’inévitable. »
En effet, non seulement nous ne pouvons pas changer les choses qui sont, puisqu’elles sont déjà là, mais il est également difficile de juger la valeur des choses sur l’instant.
« Un homme qui pense ne devrait pas être spécialement troublé par l’adversité. Il y a beaucoup d’événements qui semblent mauvais au premier abord, mais qui finalement se révèlent bénéfiques. Chacun devrait toujours mettre un frein à sa joie et son mécontentement, et tenir éloignées ses réactions émotionnelles. » écrit le philosophe juif Maimonide (1138-1204).
En effet, il existe aussi des avantages à la situation présente, comme la diminution de la pollution dans le monde. Et qui sait si cet épisode ne pourra pas nous amener à rebattre les cartes et envisager un paradigme différent pour l’avenir ?

Alors cessons de nous focaliser sur les problèmes et tentons de calmer nos réactions émotionnelles en tenant la liste de tous les bénéfices qui découlent ou découleront de cette situation pour nous-mêmes et pour les autres.

Remercier

La perspective d’une maladie grave nous rappelle d’être reconnaissants pour notre santé, et nous permet de reconnaitre notre dépendance aux autres pour ceux qui luttent pour nous protéger, pour nous servir.
Vivre la gratitude, en remerciant la vie et les héros du quotidien, ouvre notre cœur, ce qui nous permet de sortir de l’anxiété et nous donne une force et une joie intérieure insoupconnées.
Car comme le dit Platon « en cherchant le bien dans nos semblables, nous rencontrons le nôtre ».

Cultiver la beauté

Coupés du futile nous pouvons de nouveau contempler la beauté du monde, la poésie de la vie, le merveilleux de la nature, la force du vivant.
La philosophe Simone Weil recommandait une éducation qui fasse une large part « à l’art roman, au chant grégorien, à la poésie liturgique et à l’art, à la poésie, à la prose des Grecs de la bonne époque. Là on peut boire à flots de la beauté absolument pure à tous égards. »
C’est l’occasion de (re) découvrir l’art classique, qui n’est pas classique parce qu’il est ancien, mais parce qu’il est atemporel, au-delà des modes et des cultures, parce qu’il s’adresse à ce que nous avons d’universel en nous.
Dans ces temps de confinement on nous offre de magnifiques musées virtuels à visiter, des concerts gratuits des plus grands artistes et mille autres expressions artistiques. Alors profitons-en.

Regarder à l’intérieur de soi

Bien sûr, beaucoup soulignent que ces temps de confinement nous ramènent à l’essentiel. Les philosophes nous enseignent que dans la solitude, l’esprit acquiert de la force et apprend à se reposer sur lui-même.
La vie intérieure est indispensable au bonheur. Bouddha disait : « La paix vient de l’intérieur, ne la cherchez pas à l’extérieur. »
Cultiver la vie intérieure c’est avant tout prendre le temps, le temps de lire, de réfléchir, de se poser des questions sur soi-même, ses réactions, son comportement ; des questions sur sa vie, les choses essentielles, celles qui nous manquent et celles qui ne nous manquent pas ; des questions sur les événements, comment en est-on arrivé là, les véritables causes.
Prenons le temps de méditer, d’écrire, d’écouter de la musique,… pour se relier à nous-mêmes, à la personne que nous sommes vraiment et/ou que nous voulons être, loin des représentations sociales.
Ainsi, comme le disait Sylvain Tesson, ce coronavirus «S’il épargne l’intégrité de notre organisme, révélera la solidité de notre âme.»

Par Isabelle OHMANN

  • Le 29 mars 2020
  • Actualité
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