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Tag Archives : amour

Fanchon Pradalier-Roy, La loi mystérieuse de l’Amour 

    Dans son dernier livre « L’amour au-delà de la rencontre », l’astrologue Fanchon Pradalier Roy, fait l’éloge de l’amour.

    La revue Acropolis a voulu en savoir un peu plus sur l’amour, celui qui, au-delà de la rencontre, prend de multiples visages, de la naissance à la mort et nous « tombe dessus » pour nous réveiller, nous donner l’occasion d’évoluer.

    Laura WINCKLER : Qu’est-ce que l’amour, loi d’attraction, force supérieure, comment peut-on le définir ?

    Fanchon PRADALIER ROY : Il y un certain temps, on voyait l’amour comme loi d’attraction, ce qui de mon point de vue n’est pas une bonne manière. L’amour est tellement autre chose ! C’est une loi d’union. À travers l’amour, on recherche l’union.
    L’amour n’est pas un sentiment, ni une émotion. C’est une force supérieure qui guide les mondes et qui nous guide, à travers notre expérience humaine.
    Certes l’amour agite les sentiments, les émotions, il nous agite du haut vers le bas, c’est comme un courant électrique qui nous parcourt, d’où la raison du coup de foudre.
    Il est intéressant de ne pas voir l’amour seulement comme une loi d’attraction, mais plutôt de le voir comme une force de guidance, qui nous tombe dessus chaque fois qu’il y a une opportunité de nous faire grandir, d’évoluer.

    L.W. : Qu’est-ce que le coup de foudre ?

    F.P.R. : L’amour tombe comme un éclair vertical et se traduit par une attirance envers quelqu’un, qui devient notre centre d’intérêt. Mais nous oublions que l’amour vient d’en haut et notre tendance est d’en faire un jeu horizontal et de projections. On perd alors sa véritable valeur.
    L’amour n’est pas là pour nous faire tourner autour d’un être extérieur et inversement. L’amour est là pour nous faire évoluer. Ce que j’ai remarqué et qui est mon hypothèse, l’amour nous tombe dessus, quand l’univers, ou Dieu ou ce qu’on pense des instances supérieures, nous met en relation avec tel ou tel être, parce que cette rencontre offre à chacun une opportunité d’évoluer.
    L’attraction paraît jouer sur l’horizontale, mais, en réalité, cela vient d’en haut : c’est le mécanisme d’évolution de la croix, l’impulsion vient bien d’en haut et il doit se produire des changements sur l’horizontale. L’amour est de la même nature que l’intuition.

    L’amour tombe comme un éclair vertical et se traduit par une attirance envers quelqu’un, qui devient notre centre d’intérêt

    L’amour tombe comme un éclair vertical et se traduit par une attirance envers quelqu’un, qui devient notre centre d’intérêt

    L.W. : Il y a trois étapes qui traversent l’amour, l’amour passion, l’éclosion de l’âme, l’amour créateur.

    F.P.R. : Dans une vie humaine, il y a trois étapes qui sont de la naissance à l’âge adulte ; puis l’âge adulte proprement dit et le troisième âge qui est celui de la sagesse. D’une certaine manière, l’amour traverse ces trois étapes. On parle d’amour entre parent et enfant, d’un amour inconditionnel exclusif, une nourriture nécessaire aussi bien que la nourriture terrestre. Il aide l’enfant à grandir, à évoluer, à devenir adulte. Mais on oublie qu’à l’inverse pour les parents, élever, éduquer les enfants, c’est un chantier d’expérience d’amour qui est extraordinaire. La première étape, apprendre à aimer. Parce que c’est difficile de ne pas être passionné, de savoir laisser à son enfant la liberté, de ne pas avoir des idées à sa place, de ne pas vouloir l’amener là où on pense qu’il faudrait qu’il aille, mais de l’aider à aller là où s’est bien pour lui. Le parent apprend ce qu’est l’amour et à ne plus être dans la passion, l’exclusivité, mais peu à peu à laisser son enfant aller dans la vie, devenir adulte, autonome.

    L.W. : Quelle est la première étape ?

    F.P.R. : La première étape de deux jeunes amoureux commence par une totale exclusivité, on ne pense qu’à l’autre, on ne veut voir que l’autre, tout tourne autour de lui, un peu comme une lune et un soleil, un jeu de projection complet. Mais si on aime vraiment l’autre, on commence à être désintéressé, à le laisser s’épanouir, donc à sortir de l’exclusivité ; parce que la passion est exclusive.
    Un amour exclusif, c’est un amour qui exclut tous les autres et qui n’inclut que l’objet de l’amour à proprement dit. C’est un amour peu évolué, où l’on apprend à grandir, par souci de ne pas perdre celui ou celle que l’on aime. Évoluer c’est apprendre à grandir en incluant les autres. La passion est la première étape de l’amour, au sens où tout nous appartient et où tout doit répondre à nos besoins et envies, c’est un peu comme un enfant qui a besoin de l’amour exclusif de ses parents pour survivre puis grandir.

    La deuxième étape est celle où l’on devient adulte, chacun, par amour a sincèrement envie d’évoluer. Et heureusement car chaque protagoniste se trouvé confronté à sa plus grande difficulté. Chaque fois qu’il y a une attirance d’amour entre deux êtres, on peut être sûr qu’ils vont être, chacun, mis au défi d’évoluer. Souvent des couples se quittent parce qu’ils se trouvent confrontés à un défi qu’ils ne se sentent pas capables de relever, mais en fait ils retrouveront le problème ailleurs, d’une manière ou d’une autre. Passer de la passion à l’amour, c’est passer de l’adolescence à l’âge adulte.

    C’est par l’amour qu’on évolue, et l’amour créateur se rencontre à toutes les étapes. Dès que l’on est capable de sortir de la passion, on devient un individu créateur de sa propre vie, non plus un individu objet.

    L.W. : Chacun se crée soi-même et entre les deux on crée quelque chose en commun.

    F.P.R. : Chaque fois qu’il y a une relation d’amour, on pense qu’il n’y a qu’une relation horizontale, c’est-à-dire dans le quotidien, dans la vie. Mais la relation d’amour est entre deux êtres qui avancent, mais qui ne se portent pas, elle est davantage dans un accompagnement, d’où le terme de compagnonnage. Dans la passion, comme dans le cas d’un parent qui dirige son enfant pour qu’il soit comme il le pense, on est dans le jeu des projections. Or, les projections nous amènent dans une impasse douloureuse qui finit par nous montrer ce qui ne va pas et pour nous inciter à grandir sur la verticale, à nous élever.

    L.W. : Peut-on éduquer à une nouvelle vision de l’amour ?

    L’amour doit être le plus présent, dans les corps de métier qui travaillent pour le bien commun.

    L’amour doit être le plus présent, dans les corps de métier qui travaillent pour le bien commun.

    F.P.R. : Lorsqu’on comprendra le rôle de l’amour dans notre vie, on assumera mieux notre rôle de parent et l’on sera de meilleurs éducateurs pour nos enfants et adolescents. On sera meilleur politique, parce que là où l’amour doit être le plus présent, c’est dans les corps de métier qui travaillent pour le bien commun. Il est important que nous ayons une nouvelle vision de l’amour et que nous essayions de l’élucider, parce que nous sommes encore totalement aveugles à ce qu’il est et à son rôle comme loi d’évolution.
    Il faut montrer ce qu’est l’amour, apprendre à repérer là où il est absent. En comprenant ce qu’est l’amour, on comprend mieux le monde et son fonctionnement.
    Par exemple, la guerre est un acte d’amour, taper sur l’autre aussi, parce qu’il s’exprime d’abord par le physique y compris dans le rejet et dans le conflit. Les guerres sont des conflits nationalistes, d’exclusivité, exprimant la volonté de s’emparer de l’autre, c’est un acte d’amour de degré zéro (celui de la haine et de la passion) que de vouloir s’emparer de l’autre, le posséder. C’est l’aspect primitif. En séparant le bien du mal, on revient à une vision exclusive de l’amour, alors que l’amour est, par essence, inclusif.
    L’amour agit à tous les degrés de notre échelle d’évolution et s’exprime différemment selon les niveaux, dans un continuum : un enfant qui donnerait un coup de pied à ses parents est en train de vouloir impatiemment attirer leur attention, leur amour, en quelque sorte il demande de l’aide. Et c’est aux parents d’apprendre à l’enfant à s’exprimer autrement.

    L.W. : Quel est le nouveau paradigme de lumière de l’amour (Verseau) qui remplace la lumière de la raison ?

    F.P.R. : Depuis la Renaissance et le siècle des Lumières ce qui a été mis en avant est la raison. Parce qu’elle serait une vision inclusive et positive du monde. Mais la raison vient de l’intellect qui est exclusif, égoïste, parce que tel est le fonctionnement de la personnalité. Actuellement il ne s’agit pas de se limiter à être dans la raison, mais il faut être dans un positionnement d’ouverture pour faire acte d’amour. En essayant d’être au-delà de l’intellect, on accède à une autre dimension, celle de l’amour.

    Aujourd’hui la politique est guidée par des raisonnements de nature économique et rationaliste et tant qu’on reste dans ce paradigme purement matérialiste, on fait rentrer l’humain dans des contraintes insupportables et justement « inhumaines ». Ce fonctionnement épuise les ressources matérielles de la planète et en même temps les ressorts psychologiques de l’être humain. Car l’humain a besoin d’une autre dimension, celle humaine et inclusive de l’amour, qui est celle de son âme. Et toutes les âmes sont reliées au monde unitaire de l’esprit qui incite à œuvrer au bien de l’ensemble.

    L.W. : Au niveau collectif ce paradigme se résume en somme à des valeurs de fraternité.

    Les valeurs du Verseau, liberté, égalité, fraternité, ont été exprimées par la France à la Révolution française, à travers la Déclaration des droits de l’homme.

    Les valeurs du Verseau, liberté, égalité, fraternité, ont été exprimées par la France à la Révolution française, à travers la Déclaration des droits de l’homme.

    F.P.R. : Les valeurs du Verseau, comme le dit Sri Aurobindo (1), ce sont les trois idées sœurs : liberté, égalité, fraternité, Elles ont été exprimées par la France à la Révolution française, à travers la Déclaration des droits de l’homme. La fraternité est de l’amour au niveau collectif, c’est une valeur christique, puisqu’elle a déjà été amenée par le Christ par ses paroles : « aimez-vous les uns et les autres » et : « tu aimeras ton prochain comme toi-même ». C’est pour cette raison que j’affirme que la Révolution française a sécularisé les valeurs d’amour déjà proposées par le christianisme et que, si la Révolution française est bien l’évènement source de l’ère du Verseau, celle-ci avait déjà été annoncée par le Christ en son temps.
    Alice Bailey (2) dit : « L’ère du Verseau est une ère où la raison et le mental n’opèrent plus et dont les valeurs sont la vie et l’amour ». On a un exemple avec le souci écologique qui prend en considération tout le monde du vivant. Nous devons nous réapproprier la conscience de l’âme au-delà de la personnalité temporelle.

    L.W. : Comment favorise-t-on ce passage, est ce que cela se fait d’une manière violente, par des prises de conscience ?

    F.P.R. : On ne peut pas forcer les individus à évoluer, cela se fait progressivement à l’échelle de chacun. Mais il y a probablement déjà un certain nombre d’individus qui ont intégré une conscience d’âme et l’évolution collective dépend d’un certain seuil. Chaque fois que l’on change de paradigme, il y a une idée apocalyptique qui arrive en même temps. Le sens du mot apocalypse est « révélation ». Coline Serrault (3) dit : « Quand le vieux monde s’effondrera, on verra le nouveau monde qui a déjà poussé ». Le nouveau monde est déjà là, mais il n’y a pas encore assez d’êtres en proportion qui ont accédé à une conscience d’âme pour qu’il s’impose. Pour le moment ce que l’on voit dans les médias, c’est l’ancien monde. C’était pareil à la Renaissance, il a fallu 150 ans pour prendre conscience qu’on vivait une Renaissance. Nous sommes dans un cycle analogique a la Renaissance qui a commencé en 1892. À la Révolution, on disait : « la fraternité ou la mort ». Sans fraternité on meurt, il faut être fraternel !
    C’est la révélation d’un monde écologique à la place d’un monde purement économique. Le premier est un monde qui inclut l’humain avec la nature. Nicolas Hulot expliquait qu’il n’avait pas pu combler la faille entre l’économie et l’écologie. L’une est rationnelle et l’autre est de nature humaine.
    On est dans un moment apocalyptique, au sens où on attend la révélation du nouveau paradigme, qui viendra par l’intelligence du cœur. L’intuition est de même nature, car qu’est-ce que l’amour, l’intuition ? C’est une énergie, une lumière qui nous vient des mondes supérieurs et qui nous éclaire puis rayonne à travers nous lorsque nous la laissons pénétrer. Nous devons passer du « je » exclusif et opaque au « nous » intégratif et lumineux de tous les rayonnements réunis.

    (1) Aurobindo Ghose dit Sri Aurobindo (1872-1950) philosophe, poète, écrivain, mystique indien qui a développe le yoga intégral. L’Un des leaders du mouvement pour l’indépendance de l’Inde. Lire articles de Lionel Tardif dans revue 250 (mars 2014), 253 (juin 2014), 256 (octobre 2014), 257 (novembre 2014), 259 (janvier 2015)
    (2) Écrivain britannique, auteur d’ouvrages sur l’occultisme et l’ésotérisme
    (3) Actrice, réalisatrice, scénariste, compositrice et chef de chœur française, née en 1947
    par Laura WINCKLER

    Site de Fanchon Pradalier Leroy : http://fanchonpradalieroy.fr/

    Ouvrages de Fanchon PRADALIER ROY
    – L’amour au-delà de la rencontre
    Éditions Amalthée, 2018, 216 pages, 20 €
    Vidéo de présentation du livre L’amour au-delà de la rencontre
    https://www.youtube.com/watch?v=J42WgeDBqbA&feature=youtu.be
    – La destinée de la France, Essai sur une astrologie des civilisations
    Éditions Amalthée, 2013, 678 pages, 25,90 €
    Vidéo de présentation du livre L’amour au-delà de la rencontre

    Vidéo de présentation du livre La destinée de la France
    https://www.youtube.com/watch?v=BEj0bOVUlJY
    Fanchon Pradalier Roy est une ancienne productrice d’émission de télévision en Côte d’ivoire, créatrice et responsable d’un chaîne éducative en France pour les réseaux câblés, Educable (expérimentée à Montpellier) ; spécialiste de formation à distance et multimédias par les nouvelles technologies (satellite, réseaux, Internet,…). Et astrologue après le décès de Germaine Holley qui l’a formée pendant de nombreuses années à l’astrologie. Elle a dirigé les éditions Alphée (appartenant au groupe Jean-Paul Bertrand/éditions du Rocher) jusqu’en 2010. Plus de 400 ouvrages ont été ainsi publiés sous sa direction. Depuis, elle se consacre pleinement à ses activités et recherches astrologiques qui, à travers consultations, séminaires, conférences et articles sur son blog, touchent l’astrologie planétaire et l’évolution des consciences individuelles en relation avec l’évolution de la conscience collective.

    • Le 26 février 2019
    • Rencontre avec
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    Le couple, une alchimie et un parcours initiatique de tous les jours

    Le premier Adam serait un modèle d’humanité androgyne, porteur des deux genres : « mâle et femelle il les créa ».

    Une meilleure compréhension des similitudes et des différences entre hommes et femmes, peut nous permettre d’apprendre à construire une relation plus riche et la conduire vers sa plénitude en toute conscience.

    Le couple est cet autre dont on se sentira le plus proche, en partageant notre intimité et en dévoilant notre vulnérabilité. Apprendre à créer ce troisième terme entre soi et l’autre par la relation est une expérience unique et enrichissante qui nous permet d’inclure peu à peu toutes les formes de l’Autre dans sa richesse et sa diversité, si nous ne faisons pas du couple une entité fermée sur elle-même et trop protectrice.

    La tendance qui guide aujourd’hui le couple est de vivre ensemble tout en préservant l’autonomie de chacun.

    La tendance qui guide aujourd’hui le couple est de vivre ensemble tout en préservant l’autonomie de chacun.

    Une nouvelle vision du couple

    Si dans notre société la notion du couple a évolué, on veut toujours constituer un couple, tout en faisant évoluer la façon de vivre à deux. On est davantage attaché à la vie à deux mais dans de bonnes conditions, plutôt qu’à la personne avec laquelle on s’unit.
    Si le couple concentre de fortes attentes en matière d’épanouissement sexuel et de liberté individuelle, il est aussi source de tensions et de conflits nés de la gestion du quotidien. Donc, si le couple en soi n’est pas menacé en tant que valeur, on cherche de nouvelles manières de le construire, dans la répartition des rôles conjugaux et la satisfaction des besoins masculins et féminins qui ne mettent pas l’accent sur les mêmes choses.La tendance qui guide aujourd’hui le couple est de vivre ensemble tout en préservant l’autonomie de chacun.

    Semblables mais différents

             Sur le plan biologique

    La différence biologique entre les hommes et les femmes est gérée par le processus hormonal qui différencie les caractères sexuels primaires et secondaires chez l’homme et la femme et également la manière de gérer le stress.
    Les hommes gèrent la pression en alternant les prises de décision pour régler les problèmes et les temps de repos et de détente. La femme trouve son équilibre entre le don aux autres et les moments pour elle, où elle reçoit le soutien d’autrui. La détente aide à restaurer le taux de testostérone et le soutien procure des montées d’ocytocine.
    De plus, l’ocytocine est l’hormone de l’amour et la testostérone celle du désir sexuel. Ces hormones ont par ailleurs un effet bénéfique sur la santé.
    Sur le plan du cerveau, on constate aussi des différences qui conduisent l’homme plutôt vers la compétition et la femme vers la coopération.
    Pour améliorer leurs relations, les femmes et les hommes doivent apprendre à parler deux langages et comprendre que les besoins de l’autre ne sont pas les mêmes que les leurs.

              Sur le plan psychologique

    Les valeurs masculines et féminines en tant que telles peuvent être symbolisées par les images du logos, la raison et la pensée, associées au masculin, et de l’eros, le sentiment et la relation associés au féminin.
    Le psychiatre Carl G. Jung expliquera les caractéristiques du masculin (logos) et du féminin (eros) et, d’autre part, comment en chacun de nous existent des images de l’âme (archétypes) (1) complémentaires de notre polarité sexuelle.
    Donc, si l’homme manifeste sa nature masculine dans son conscient, son inconscient comportera une figure du féminin qu’il a nommée l’anima. Si la femme manifeste sa nature féminine dans son conscient, son inconscient comportera une figure du masculin qu’il a nommée l’animus.

    L’homme maîtrise la vie par l’entendement mais la vie vit en lui par le truchement de l’anima. Elle correspond à la vie relationnelle et affective (l’eros). L’anima est comme une médiatrice ou guide de l’homme, comme une muse inspiratrice.
    La femme maîtrise la vie, elle vit habituellement à travers l’eros, mais la vie réelle, qui va jusqu’à entraîner son sacrifice, parvient à la femme à travers la raison, qui est en elle incarnée par l’animus. L’animus correspond à l’intelligence, à l’esprit. Sa principale caractéristique est le rationalisme créatif.

    On choisit son couple en fonction des images projetées de l’autre sexe. Au cours de notre vie, ces images évoluent, car elles doivent nous aider à réaliser la totalité de notre potentiel.

    Le premier Adam serait un modèle d’humanité androgyne, porteur des deux genres : « mâle et femelle il les créa ».

    Le premier Adam serait un modèle d’humanité androgyne, porteur des deux genres : « mâle et femelle il les créa ».

              Sur le plan symbolique

    Dans de nombreuses traditions, de l’unité primordiale naît une dualité, polarisée en deux principes émetteur et récepteur qui gardent, malgré leurs différences, cette « nostalgie » des origines et d’une unité perdue qu’ils cherchent à reconstruire par leur union.
    La Bible aussi parle d’une première création où masculin et féminin sont unis, avant la première division et tout ce qui s’en suivra.Tant que le premier anthrôpos était un, il ressemblait à son niveau, par son unicité, au monde et à Dieu. « L’égalité partagea l’anthrôpos en homme et en femme, deux portions, inégales dans leurs forces mais tout à fait égales pour le but vers lequel se hâte la nature, la génération (genesis) d’un troisième être semblable. Il est écrit en effet, « Dieu fit l’anthrôpos ; il le fit selon l’image de Dieu ; il le fit mâle et femelle », non plus « lui », mais « eux », ajoute-t-il au pluriel [GN I, 27], passant du genre aux espèces qui comme je l’ai dit, furent divisées par la loi d’égalité » (2).

    Le Zohar soutient une lecture dite « androgyne » de la création de l’homme. (3) Le premier Adam serait un modèle d’humanité androgyne, porteur des deux genres : « mâle et femelle il les créa ». Un homme à deux visages et à deux genres aurait été créé en un seul corps (à la manière de l’androgyne du Banquet de Platon). D’après cette lecture, le deuxième chapitre décrirait une séparation ultérieure, ce que la tradition juive appelle la césure originelle. De l’être à deux genres du premier chapitre surgissent les deux êtres sexués et différenciés par leurs tâches et leurs lots, et destinés à évoluer côte à côte. La conception de la femme dans le judaïsme évolue entre l’appréciation flatteuse et une vision péjorative. Mais, il ne développe pas la théorie du « pêché originel » dont la femme aurait été l’origine. L’acte d’Ève introduit du désordre dans le projet divin pour l’homme (le « paradis »), mais à travers l’histoire – qui débute alors – le couple humain se voit reconnaître la possibilité de se racheter par ses actes.

    L’alchimie de la relation

    Construire un couple c’est se confronter à l’héroïsme au quotidien. Le mariage est un parcours initiatique, un combat et une aventure.  Comme dit le philosophe Alain de Botton : « On devrait vivre sa vie de couple comme un roman d’amour écrit à deux. Un roman d’apprentissage. Car aimer, ça s’apprend, ça n’est pas inné. L’amour est un talent à cultiver et pas seulement une émotion. Il nait d’un enthousiasme, mais pour durer et se fortifier, il requiert du savoir-faire, comme une œuvre d’art. (…) Si deux personnes qui s’aiment pensaient qu’elles sont cocréatrices de leur couple, de leur amour, elles en tireraient de la fierté et du courage. C’est ainsi que l’amour peut faire grandir les deux protagonistes. » (4)
    Aimer quelqu’un, c’est avoir la générosité et l’énergie d’aller au-delà des paroles blessantes, pour identifier l’ancienne douleur qui les fait naitre et aider à y remédier. Tout le monde, a fortiori son conjoint, mérite d’être compris et pardonné. Il faut cesser d’exiger l’amour parfait, pour se mettre à le prodiguer sans calcul.

    L’amour vrai est réciprocité, il stimule et donne le sentiment d’être reçu, d’être accueilli, d’être amplifié.

    (1) Formes ou images de nature collective universelle qui constituent le fondement des mythes. Ces formes primordiales se chargent de contenus particuliers par le vécu de l’individu
    (2) Philon d’Alexandrie, Commentaire allégorique, in Eros enchaîné, André Paul, Éditions Albin Michel, Paris, 2014
    (3) Lire En tenue d’Ève, féminin, pudeur et judaïsme, Delphine Horvilleur, Éditions Points, 2018, 194 pages
    (4) L’odyssée du couple, article d’Astrid de Larminat, Le Figaro, 29 septembre 2016
    Par Laura WINCKLER
    Philosophe, écrivaine et conférencière, licenciée en lettres classiques et en philosophie, Laura Winckler s’est spécialisée dans l’étude de la pensée symbolique à travers de l’œuvre de Mircea Eliade et de Carl Gustav Jung. Elle est l’auteur de plusieurs ouvrages, parmi lesquels Comprendre les âges de la vie, Femme, fille des déesses, les Dieux intérieurset de très nombreux articles sur la philosophie et le symbolisme. Son dernier ouvrage est L’alchimie du couple, paru aux éditions Cabedita, 2017, 168 pages

    • Le 25 novembre 2018
    • Psychologie
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    Erato, muse de la poésie amoureuse

    Erato chante un amour sublime, qui échappe totalement à notre à notre temps et à notre espace.

    Une des neuf muses, filles du dieu grec Zeus, Érato représente la muse de la poésie lyrique et amoureuse. Elle chante l’amour et la beauté.

    Érato, muse de la poésie amoureuse

    Érato, muse de la poésie amoureuse

    J’ai vu aujourd’hui une autre des muses, généreuses créatures qui descendent de temps à autre dans le monde aride des humains pour verser une goutte de leur éternelle inspiration. Et, au milieu de ce monde étrange dans lequel nous vivons, au milieu de ce monde sec et torturé, j’ai vu devant moi la douce Erato, reine de la poésie, génie de la poésie lyrique, fontaine de l’amour.

    Cédant à ma première impulsion, j’ai vu d’elle son apparence et, comme cela m’est toujours arrivé, je suis restée absorbée dans sa présence, essayant de chercher un peu plus loin le contenu interne des nombreux symboles qui la paraient. J’ai vu sa simplicité, sa modestie et sa délicatesse, j’ai vu sa tête couronnée de roses ; j’ai vu les plis de sa mante, qui dans leur chute étaient un chant d’harmonie, j’ai vu sa lyre et sa flèche, et le petit Éros tournant autour à ses pieds, cherchant lui aussi — bien que petit dieu — l’appui de la muse pour avoir plus d’impact sur les hommes.

    Et, après la vision, est venu le rêve… rêve qui amplifie l’énorme différence entre l’environnement qui a vu naître la muse et celui qui nous entoure aujourd’hui. Rien apparemment de plus dissemblable que ces temps anciens, héroïques et passionnés, et ces autres, veules et malveillants, entre ces époques de poèmes et de sentiments raffinés et ces autres, de bruit et d’instinct. Et ceux qui, aujourd’hui, aspirent au bon et au juste, ce qui doit vivre au fond de tout être humain, portent en plus la douleur que suppose devoir le cacher, le dissimuler, le taire ou pleurer seul à seul, puisque la mode ne permet pas ces « faiblesses ».

    Erato chante un amour sublime, qui échappe totalement à notre à notre temps et à notre espace.

    Erato chante un amour sublime, qui échappe totalement à notre à notre temps et à notre espace.

    Des chants d’amour accompagnés par la lyre

    C’est ainsi que parmi des vagues de douleur est venu le rêve… J’ai entendu des vers, pure merveille au sein d’un rythme suave, avec de vieilles paroles oubliées, si simples et si pures qu’elles n’ont aucun sens si elles ne sont pas chargées de sentiments concordants. J’ai entendu les sons lyriques qui réunissent toute la Nature en un seul chant à la beauté. La lyre de la muse s’exprimait en mélodies ténues pour accompagner ces vieux poèmes d’amour.

    Alors, j’ai vu prendre vie le petit Éros. Le tendre enfançon divin fixait ses yeux espiègles sur la flèche que la muse tenait à la main, et tout acquérait une couleur plus profonde, plus intense.

    J’ai compris — une fois de plus — qu’Erato chante un amour sublime, qui échappe totalement à notre à notre temps et à notre espace. J’ai su que la muse ne vit plus parmi nous, parce que très peu nombreux sont les hommes qui veulent connaître cet amour sans limites qui s’appuie à peine sur le corps, pour s’élever vers des strates subtiles où se trouve la racine même de la vie. J’ai vécu l’intense nostalgie de ces vagues cadencées où la poésie prend le même rythme que l’écoulement du sang, où les mots ont la même exubérance que les eaux de la mer, et où le sentiment est matrice de visions célestes.

    Belle et chaste Érato : ton lyrisme n’est pas mort avec le temps, ton antique mythe n’est pas le mensonge qu’on nous conte aujourd’hui. Ton existence est aussi réelle que l’impérieux besoin que ressentent les hommes de ce que tu représentes. Mais, comme tes autres sœurs, personne ne te comprend par peur de te comprendre ; personne ne te suit du fait de l’immense travail que signifie s’extirper de la boue. Peur de voler comme toi, de chanter comme toi et de ressentir comme toi, parce que tout cela équivaudrait à  vivre l’âme propre, ouverte et à nu. C’est pourquoi aujourd’hui, les corps se dénudent et les âmes se couvrent de guenilles sales… C’est pourquoi la poésie est morte, c’est pourquoi meurent peu à peu les paroles amoureuses et c’est pourquoi le geste de douceur de ton royaume a été remplacé par la brutalité et l’ironie…

    Mais je t’ai vue et je sais que tu existes… Bien que ta vision soit fugace, j’ai été avec toi un instant et, depuis mon humble condition de mortelle, je fais désormais l’effort nécessaire pour perpétuer ta gloire et ta beauté. Laisse-moi chanter pour toi, laisse-moi me servir de la lyre et inspire mes cris, couvre-moi de ta tendresse et fais que ce que je dis aujourd’hui — ce que j’ai vu aujourd’hui — soit réalité pour tous ceux qui, muets et désespérés, rêvent de toi sans le savoir.

    Traduit de l’espagnol par Marie-Françoise TOURET
    N.D.L.R. Le chapeau et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction
    Par Délia STEINBERG GUZMAN
    Présidente internationale de Nouvelle Acropole

    • Le 2 mai 2018
    • Philosophie
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