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Categories : Philosophie

Festival national de Nouvelle Acropole France : Hommage à Gandhi , le guerrier pacifique du XXe siècle

Dans le cadre du festival national « Hommage à Gandhi », et pour le 150e anniversaire de sa naissance, l’association Nouvelle Acropole France, sous le haut parrainage de l’Ambassade de l’Inde en France, a organisé en 2019 et dans 9 villes de France, 11 évènements, autour de ce grand guerrier pacifique qui a marqué le XXe siècle de sa pensée et de son action.

Gandhi pensait que pour changer le monde, il fallait d’abord se changer soi-même. Il posa les fondements d’un processus politique et historique basé sur la force intérieure et sur la non-violence. Il inspira, entre autres, Martin Luther King et Nelson Mandela, et laissa à la postérité l’exemple d’un guerrier pacifique, celui qui mène le combat à l’intérieur de lui-même pour faire régner la paix et construire l’histoire.

L’origine de ce festival a commencé en Inde, en décembre 2018.

 

Rendre possible un changement véritable

Le 15 décembre 2018, l’association Nouvelle Acropole en Inde a organisé un colloque à Mumbaï sur le thème Rendre possible un changement véritable, Gouvernance pour un monde meilleur. Différentes personnalités indiennes et étrangères ont partagé leurs expériences de changements positifs et leurs approches complémentaires dans les domaines de l’éducation, de l’économie, du social, de l’écologie et de la philosophie, pour induire des changements durables. Fernand Schwarz a évoqué le guerrier pacifique à travers la personne de Gandhi.

« Je n’ai pas cessé de croire, tout au long de ma route, que ce que peut faire un homme, tous le peuvent…. ». « Soyez le changement que vous voulez voir dans le monde » « Plus vous cultivez la force de la non-violence en vous, plus contagieuse est son influence, jusqu’au jour où plus aucun obstacle ne l’empêchera de rayonner à travers le monde entier. »  a écrit Gandhi.

Le festival « hommage à Gandhi » s’est déroulé en France, notamment à la journée mondiale de la philosophie, organisée chaque année le 3e jeudi du mois de novembre, sous l’égide de l’Unesco. Une occasion pour les 11 centres de Nouvelle Acropole de rendre hommage à Gandhi sous différentes formes : cafés philo, conférences, spectacles artistiques, débats…

Devenir un guerrier pacifique

Le centre de Rouen a proposé une conférence Devenir un guerrier pacifique, qui a fait découvrir la philosophie de Gandhi. Une diplomate, de l’ambassade de l’Inde, Anjali S était présente.  La soirée s’est prolongé par le partage de mets indiens, naan au fromage et de gulab jamun.

Gandhi et la non-violence

À Bordeaux, un café philo a été animé autour du thème de Gandhi et la non-violence.

Le centre de de Paris 11 a proposé une table ronde sur le thème de Gandhi et la non-violence avec la participation de Fernand Schwarz, fondateur de Nouvelle Acropole en France et Pierre Poulain, philosophe et photographe international.
Fernand Schwarz a développé trois concepts clés dans la philosophie et l’action de Gandhi : Swaraj, l’auto-gouvernance, à titre individuel et collectif, Satyagraha, servir une cause juste avec l’énergie, la puissance de ce qu’est la vérité, et Ahimsa, la non-violence, ou le fait de ne pas nuire à ce qui est vivant.
Pierre Poulain a relevé cinq concepts qui apparaissent à la fois dans la philosophie de Gandhi et dans la démarche photographique de Cartier Bresson, lequel fut par ailleurs le dernier à avoir pu photographier le Mahatma de son vivant : la libération par la simplicité, la recherche de l’authentique, aller au-delà des limites de l’intellect, ne pas projeter son égo, ne pas avoir peur.
Ms. Megha Arora, 3e secrétaire de l’ambassadeur de l’Inde en France était présente et a inauguré Gandhiva, « L’olivier de la Paix » devant le centre.

À Strasbourg, l’hommage à Gandhi s’est déroulé d’abord par une très belle prestation de danse traditionnelle de Bharata nathyam accompagnée de récitants et de musiciens. Ensuite, il a été rappelé à quel point la pensée de Gandhi s’est forgée sur les principes de non-violence pour modifier l’environnement et comment ces principes de non-violence pourraient inspirer davantage les nouveaux mouvements sociaux actuels.
La pratique de la non- violence requiert une très grande force morale pour affronter la violence et l’adversité. L’une des réponses apportées par la philosophie est d’encourager et de promouvoir l’éducation, celle qui vise à faire émerger le meilleur de chacun, celle qui permet  de se connaître pour mieux se dominer. Enfin, un mandala commencé précédemment à l’occasion d’une conférence sur le Tibet a été officiellement clôturé et  nous a rappelé que le plus important n’est pas tant le résultat que l’état d’esprit dans lequel on œuvre. Cette offrande collective éphémère a été déposée aux pieds de la statue de Gandhi, place de l’Étoile.

À Marseille, un cycle de trois conférences sur les sagesses indiennes a permis de mieux faire connaître au public cette philosophie multimillénaire d’une richesse exceptionnelle : l’hindouisme à travers les Veda, les Upanishad, la Bhagavad Gitâ ; les spiritualités bouddhiste, jaïn et sikh ; Gandhi et ceux qui le précédèrent, comme Râmakrishna, Vivekananda ou Tagore.

Aujourd’hui, dans le contexte de crise morale et spirituelle que traversent les sociétés, les principes millénaires d’action, de dépassement, de détachement, de non-violence de la philosophie hindoue qui inspirèrent Mahatma Gandhi, dessinent le modèle d’un guerrier de la paix plus que jamais pertinent pour les générations à venir. Comment appliquer aujourd’hui les principes de non-violence, d’émancipation, de recherche inconditionnelle de la vérité  de Gandhi décrits dans son livre Hind Swaraj ? Au-delà de son aspect politique et historique, la pensée de Gandhi renvoie en effet à la responsabilité de chacun, pour un monde moins violent, plus spirituel, qui donne à la dignité de l’individu et des peuples sa véritable place.

Lire les articles de Gandhi parus dans la revue Acropolis
– Revue n°303 (janvier 2019) : éditorial de Fernand Schwarz 2019, L’année de la responsabilité ?
– Revue N° 306 (avril 2019) : article de Dominique Béchu, Mahatma Gandhi, héros universel, guerrier de la paix
– Revue n° 307 (mai 2019) : article de Sylvianne Carrié Colloque à Mumbaï, rendre possible un changement véritable, Gouvernance pour un monde meilleur
– Revue n° 310 (septembre 2019) : article de Isabelle Ohmann « Hind Swaraj », le livre révolutionnaire de Gandhi
– Revue n° 311 (Octobre 2019) : article de Virginie Dujour, Gandhi, un guerrier de la paix des temps modernes
Conférence Gandhi et la non-violence. Entre Gandhi et Cartier Bresson sur You tube :https://www.youtube.com/watch?v=bfrHa-F1Su4
Hind swaraj
par Gandhi
Traduction du goujarati, de l’anglais et du hindi (Inde) par Annie Montaut.
Édition établie par Suresh Sharma et Tridip Suhrud.
Préface de Charles Malamoud. Introduction par Suresh Sharma
Éditions Fayard, collections Poids et mesures du monde, 2014, 222 pages
par Marie-Agnès LAMBERT

  • Le 27 novembre 2019
  • Actualité Philosophie
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La philosophie, s’étonner ou se souvenir ?

Y a-t-il plusieurs manières de faire de la philosophie ? Y a-t-il plusieurs écoles ?

Qu’est-ce qu’un philosophe ? Est-ce celui qui enseigne la philosophie, celui qui passe sur les plateaux de télévision et à qui on demande de donner son point de vue sur à peu près tout sujet, celui qui écrit des livres ? Est-ce celui qui la pratique ?

La vision antique du philosophe est plus proche du sage méditant et parfois militant comme Socrate que de l’intellectuel diplômé. Bien que l’un, bien sûr, n’empêche pas l’autre.

Être philosophe hier et aujourd’hui

Socrate parcourait les rues de l’Agora en interpelant les jeunes Athéniens : « Ô mon ami ! Comment, Athénien étant citoyen de la plus grande ville, renommée pour sa sagesse et sa puissance, n’as-tu pas honte de ne penser qu’à amasser des richesses, de la réputation et des honneurs, sans t’occuper de la vérité et de la sagesse, ni du perfectionnement de ton âme ? »

L’histoire de la philosophie nous montre comment l’homme s’est toujours cherché lui-même, comment il a toujours recherché la sagesse pour conduire sa vie. La philosophie a existé dans toutes les périodes historiques, en prenant des visages différents selon les besoins du temps, des visages parfois plus mystiques, parfois plus rationnels, parfois plus moraux. Nous voyons bien qu’à notre époque qui cherche tant de repères, la philosophie prend essentiellement un visage moral.

Littéralement, dans le sens antique, au moins pour Platon, le philo-sophe est celui qui aime (philo) la sagesse (sophia). On pense souvent la philosophie comme étant uniquement une discipline de la pensée, permettant de définir des concepts, d’argumenter, de développer une logique du raisonnement. Elle est cela, mais la définir ainsi est largement insuffisant pour un philosophe antique, disciple de la sagesse. Qu’il soit d’Orient ou d’Occident, il lui manquerait l’essentiel de la philosophie : un savoir-être et un mode de vie qui amène un savoir plus intérieur qu’extérieur.

La voie de l’étonnement et la voie de la réminiscence

On peut rentrer sur le chemin de la philosophie par deux voies : la voie de l’étonnement et la voie de la réminiscence. Ces deux voies peuvent être complémentaires mais elles ne poursuivent pas les mêmes buts ni n’utilisent les mêmes pratiques.

La voie de l’étonnement, qui est plutôt celle d’Aristote, nous fait nous interroger sur l’origine des choses, « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ? »
Platon, lui, pense que l’homme entre sur le chemin de la philosophie par la réminiscence, par la nostalgie de l’origine, la tristesse d’avoir perdu  quelque chose d’essentiel dont il a l’intuition. Il pense que l’homme devient philosophe quand il s’éveille à l’intérieur et pas seulement quand il s’interroge sur le mystère de l’origine des choses. Pour lui la philosophie va chercher ce qu’il y a derrière les phénomènes. C’est un chemin ascensionnel pour retrouver une connaissance perdue mais qui est profondément ancrée dans notre âme.

« Logos » et « mythos »

Ces deux voies vont mettre en jeu des fonctions et des pratiques différentes et complémentaires dans l’homme, le logos et la raison, le mythos et l’imagination.

La voie de l’étonnement, du questionnement veut comprendre les choses et travaille avec le mental et la raison, ce que les Grecs vont appeler le Logos. La raison cherche à prouver si une chose existe ou non, avant de dire si elle est vraie ou fausse. Elle permet de définir de différencier, d’analyser, de décrire. Elle utilise le langage conceptuel. Elle crée une distance entre l’observateur et ce qu’il observe, la Nature et moi, le monde et moi. C’est une voie qui permet de comprendre mais pas de vivre. L’homme uniquement rationnel est distancié et empli de doutes, parce qu’il ne vit pas ce qu’il comprend intellectuellement. Il souffre d’une grande solitude intérieure et métaphysique car il n’a aucune possibilité de s’intégrer à la nature qu’il raisonne mais qu’il ne vit pas.

La voie de la réminiscence veut connaître, reconnaître, et travaille avec la voie de l’intuition, la voie du mythos. Elle cherche à éprouver et privilégie le vécu intérieur, la captation. Cette voie travaille avec les sentiments supérieurs et l’intuition. Elle utilise le langage du mythe, qui porte les grandes vérités, du symbole et du rite. Elle ouvre la compréhension par le vécu. Elle raisonne à partir du vécu intérieur, ce qui lui donne une grande stabilité et une forte affirmation, ce que l’on peut observer dans tous les livres de sagesse d’Orient ou d’Occident.

L’homme mythique raisonne à partir de son vécu intérieur. Les lois de la nature ne sont pas pour lui des définitions ou des formules, mais des certitudes intérieures et des convictions profondes. Il s’unit à ce qu’il veut connaître.

L’homme mythique ne doute pas de l’existence des choses. Le monde, l’univers entier est pour lui chargé de vie et de sens et il cherche à vivre de la façon la plus juste possible par rapport à ce qu’il connait. Platon est un philosophe remarquable de cette voie qui sait allier la passion du raisonnement et la connaissance initiatique nécessaire pour vivre les enseignements et développer l’intuition.

Et surtout n’oublie pas de vivre !

Aujourd’hui nous constatons que l’homme est fatigué et désemparé par l’unique voie de la raison, qu’il aspire à se réintégrer à l’univers qui l’entoure. On parle beaucoup de ré- enchantement du monde, c’est-à-dire du retour nécessaire du mythe, de l’importance de donner de la valeur aux choses, de les vivre et pas simplement de les penser.

Alors oui il y a plusieurs façons de faire de la philosophie. Chaque système philosophique est valable dans la mesure où il possède une part de vérité. Dans aucun nous ne trouverons la vérité absolue.

Apprenons à être plus éclectique, cherchons ce qu’il y a de valable dans chaque système, et, tel Socrate, faisons confiance et écoutons plus notre daimon, l’homme mythique qui est en chacun de nous et qui nous fait pressentir ce qui est vrai. C’est le chemin que propose dans cette rentrée notre École de philosophie Nouvelle Acropole à tous les chercheurs de sens et de vie.

Par Françoise BÉCHET
Nouvelles morales provisoires
par Raphael ENTHOVEN
Éditions de l’Observatoire, 2019, 480 pages, 21 €
Après la parution de Morales provisoires, ce nouvel ouvrage, reprend les idées parues dans ses articles de Philosophie magazine ou encore dans les chroniques d’Europe 1, et passe au crible un certain nombre de sujets, à la lumière de la philosophie, de l’héritage de Johnny aux suite de l’affaire Weinstein ou à la laïcité en passant par des sujets tels le Bien, la haine, le port du voile, l’excision, la désinformation, le terrorisme, la croyance en Dieu… à la lumière de la philosophie, celle qui nous apprend à réfléchir et à penser par nous-mêmes, utilisant les références des philosophes, les citations pour étayer son discours qui peut paraître acéré.

 

  • Le 31 août 2019
  • Philosophie
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Journée Mondiale de la Philosophie 2019, Nietzsche, un philosophe hors norme

Instituée en 2005 par l’UNESCO, la Journée mondiale de la philosophie est célébrée chaque année le troisième jeudi du mois de novembre. Pour l’année 2019, le thème choisi « Le jardin des philosophes » permet de découvrir les philosophes qui constituent depuis des millénaires la sagesse ancestrale et atemporelle. Parmi eux, Friedrich Nietzsche (1844-1900), philosophe hors norme qui a suscité les interprétations les plus diamétralement opposées.

Vivre mieux ensemble est l’un des objectifs de la philosophie, mais jamais il ne doit être atteint au détriment de l’accomplissement de chacun des individus, libres et autonomes, qui composent nos sociétés humaines. Friedrich Nietzsche est un philosophe hors norme dans ce sens qu’il ramène toujours son lecteur à sa propre vérité. C’est une pensée qui ne se laisse pas érigeren système, une panoplie de fulgurances où chacun peut trouver « son Nietzsche ».

Nietzsche est un penseur qu’on peut servir à toutes les sauces. C’est lui, assurément, de tous les philosophes, qui a suscité les interprétations les plus diamétralement opposées. En fonction de l’angle sous lequel on prend ses textes, il y a matière à se nourrir d’un bout à l’autre de l’échiquier politique, de l’extrême droite : Nietzsche vantant la morale des maîtres contre celle des esclaves, Nietzsche hostile aux valeurs de l’humanisme et à la démocratie, à l’extrême gauche, Nietzsche le rebelle, le briseur d’idoles, opposé au nationalisme et à l’antisémitisme. Il inspire aussi bien les athées libertaires (Nietzsche l’antéchrist, appelant à libérer la vie dionysiaque qui est en nous) que les croyants en quête du divin (Nietzsche dénonçant le nihilisme et prévoyant les conséquences funestes de la mort de Dieu)

Un philosophe qui n’entre dans aucune case

On veut en faire un précurseur du monde de la technique, de la recherche de la puissance pour la puissance ? – En fouillant un peu, on trouve aussi bien dans ses textes des appels à se réenraciner, à vivre la puissance non pas comme un débordement de forces, mais comme la création d’une harmonie.

Quand Nietzsche critique les idéalistes, on se rend compte au bout du compte qu’il en est paradoxalement le plus grand défenseur.
Quand Nietzsche se moque des ascètes qui meurtrissent leurs corps en fuyant dans des arrières-mondes de l’esprit fantasmés, il finit par nous expliquer qu’il n’y a rien qui ait rendu l’homme plus intéressant que l’ascétisme. Dès qu’on veut le ranger dans une case, il s’échappe dans une autre. S’il nous présente une perspective, trois pages plus loin il renverse le tableau !

La pensée de Nietzsche est tout le contraire d’un système. Elle accueille la multiplicité créatrice de la vie. Ceux qui ont lu ses œuvres en long et en travers finissent tous par se construire une vision de « leur Nietzsche ». Et c’est très bien comme ça. Nietzsche est le philosophe des « esprits libres », et ce serait folie d’élaborer à partir de ses idées un projet politique, une morale dans le cadre d’une religion nouvelle, un ensemble de commandements pour diriger sa vie. Nietzsche n’est pas un sage. C’est un génie. Au fil des années, lecture après lecture, on laisse tomber les figures de catalogue : Nietzsche le chantre des jouisseurs, le roi des dandys ou le parangon des durs à cuire ; Nietzsche le révolutionnaire, le facho ou l’anarchiste ; Nietzsche le penseur de la tradition, de la modernité ou de la postmodernité !… Ses formules parfois si inhumaines (« Périssent les faibles et les ratés ! ») ne doivent pas faire oublier qu’il était, d’après ses amis les plus proches, le plus civilisé et poli des hommes.

La recherche de la vérité

Tout ce qu’on peut retenir de sa posture, si l’on ne veut pas tomber dans les clichés, c’est que Nietzsche est avant tout un philosophe dans la lignée de tous les philosophes qui l’ont précédé (bien qu’il les ait abondamment critiqués !). Ce qu’il veut, c’est la vérité. Son entreprise généalogique visant à identifier, au-delà des idéaux de façades, les pulsions vitales et mobiles psychologiques qui ont conduit, de tous temps, à échafauder de belles et hypocrites visions du monde, est précisément la marque de son exigence extrême de probité. Les philosophes eux-mêmes se fourvoient souvent quand il croit toucher à quelques vérités universelles ; lorsqu’ils trouvent « l’être », ils ne font le plus souvent que projeter leurs états affectifs sur une idée. Nietzsche ne démarque pas du lot sur ce point, mais il a, sans doute plus que les autres, oser le feu d’artifice. Ses pensées sont des fulgurances qui réveillent, émerveillent, choquent, étourdissent. Et pourtant, derrière l’image du pyromane qui met le feu aux enseignes du prêt-à-penser se cachent un amoureux de la vérité qui, tel un chercheur d’or, passe au tamis tous les systèmes de valeurs afin de trouver les rares pépites que charrient les flots de l’histoire de la pensée humaine.

Pour agir ensemble, nous avons besoin de systèmes de pensée, de visions mentales du monde, même simplistes et trompeuses, mais lorsque le cadre qui circonscrit nos esprits nous étouffe, rien ne vaut une bonne cure de Nietzsche ! Démolir et rebâtir plus grand, jusqu’à atteindre l’éternité – voilà peut-être le seul leitmotiv du philosophe au marteau. Comme il l’affirme lui-même dans Ainsi parlait Zarathoustra : « J’aime les églises et les tombeaux des dieux, quand le ciel regarde d’un œil clair à travers leurs voûtes brisées ; j’aime à être assis sur des temples détruits, semblable à l’herbe brillante et au rouge pavot. – Ô comment ne serais-je pas ardent de l’éternité, ardent du nuptial anneau des anneaux – l’anneau du devenir et du retour ? Jamais encore je n’ai trouvé la femme dont j’aimerais avoir des enfants, si ce n’est cette femme que j’aime : car je t’aime, ô éternité ! »

Dans notre société hantée par le mythe de l’effondrement, peut-être la lecture de Nietzsche, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Philosophie, peut nous aider à changer notre regard, non pas pour éviter l’inéluctable, mais pour nous tenir joyeusement au milieu des ruines – et ne pas perdre des yeux le ciel étoilé !

Nietzsche, la quête d’éternité
Fabien AMOUROUX
Éditions Ancrages, 2017, 90 pages, 8 €

Par Fabien AMOUROUX

 

 

Journée mondiale de la philosophie 2019
« Le jardin des philosophes »

Instituée en 2005 par l’UNESCO, la Journée mondiale de la philosophie est célébrée chaque année le troisième jeudi du mois de novembre. Toutes les écoles de l’association internationale Nouvelle Acropole (410 écoles) s’associent à cet événement pour proposer des activités en relation avec la philosophie comme moyen d’éduquer tous les êtres humains sans distinction, afin que tous puissent vivre dignement et comprendre leur utilité dans la société et dans le monde : conférences, expositions, café-philo, spectacles artistiques…

En France et pour l’année 2019, les 13 écoles de Nouvelle Acropole France ont choisi d’exprimer sous toutes ses formes le thème Le jardin des philosophes.« Il faut cultiver votre jardin » disait Voltaire. Car la philosophie nous aide à cultiver notre jardin intérieur, pour vivre la sérénité et nous ré-enchanter.

Activités de la Journée mondiales de la philosophie : www.nouvelle-acropole.fr

 

 

 

 

 

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