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Archives de mars, 2020

Les métiers d’art en fête à la Cour Pétral

Les 29 février et 1er mars 2020, s’est déroulée la Fête des Métiers d’Art à l’Ancienne Abbaye de la Cour Pétral, située près de Boissy-Lès-Perche.

Cette fête à rendu hommage au dieu Héphaïstos, dieu du feu, de la forge, de la métallurgie et des volcans.
Pendant deux jours, des artisans de métiers différents se sont réunis pour faire des démonstrations publiques

Le samedi soir, un bal folk, animé par le groupe de musiciens les Routiniers du Perche a fait danser plus de 60 personnes heureuses d’apprendre les danses traditionnelles.
La musique a été présente sur l’ensemble de la Fête des Métiers d’Art scandant ainsi les travaux des artisans, rythmant l’arrivée du public souvent attiré par l’odeur des bonnes crêpes et des boissons proposées à la buvette. Ce fut un moment de grande convivialité.

Le savoir-faire des artisans d’antan

À cette occasion, des artistes et artisans ont donné de leur temps pour partager leur savoir-faire souvent ancestral avec le public. Ce public qui, bravant les intempéries, est venu nombreux et a été très touché par la générosité de cette transmission. Voulant sensibiliser leurs enfants à l’art, des parents sont venus avec eux dans l’espoir que peut-être un jour, ils reprendraient le flambeau de cet artisanat aux applications multiples dans le quotidien.

Le savoir-faire en matière de travail du bois, du verre, de la pierre, de la forge, de la vannerie, de la bougie, de la poterie a particulièrement séduit le public en quête d’authenticité.

Tous ces artisans d’art doivent faire preuve d’une grande technicité pour réaliser leur œuvre. Ils jouent avec les matières naturelles, les couleurs, les formes. Ils montrent une grande dextérité et la plupart de ces métiers exigent de la patience et même de la force physique (comme la poterie et la taille de pierre).

L’hommage à Héphaïstos

Tout particulièrement, la description du forgeron, depuis les temps immémoriaux, exprime l’effort vigoureux et le travail avec le rouge du feu et de la flamme. Le forgeron évoque tout naturellement Héphaïstos. Ce dieu de la mythologie grecque forgeait des armes magiques et des objets précieux pour les autres dieux. Cette force mythologique a perduré depuis l’Antiquité et, au siècle dernier encore, le forgeron était un métier d’une grande importance dans nos campagnes françaises et percheronnes.

Noble métier que celui d’artisan !

Les personnes venues ont souvent témoigné qu’elles ont été touchées par l’amour du métier et le feu sacré qui se dégageaient de chaque artisan.

Le poème ci-dessous illustre bien cette force de création à l’œuvre :

Poème pour l’Artisan
par Yvonnne BLOT

Je te regarde faire, artisan de toujours
Travaillant ton ouvrage avec zèle et amour.
Tes gestes sont précis, ton regard infaillible,
Prêt à apercevoir quelque défaut possible.
Tu manies la matière, ton art au bout des doigts
Que ce soit le métal, le tissu ou le bois.
L’objet que tu façonnes pourrait-être une femme
A laquelle tu te donnes, passionné, corps et âme.
Sa peau serait l’étoffe ou tu promènes tes mains,
S’arrêtant, ici ou là, pour en tisser le grain
Ton empreinte se voulant tout à coup plus violente
Afin de mieux sentir ce que toi seul inventes.
Tu passes ainsi des heures sans voir courir le temps,
Le parfait du fini étant seul important.
Nul ne pourra jamais te voler ce savoir
Appris au fil des ans et qui est ton histoire.
Ne trouve pas excessifs ces éloges ou propos
Mais permets-moi, veux-tu, d’ajouter deux mots :
Je t’admire, ô combien, artisan que tu es
Et le feu qui t’anime me fascine à jamais.

par Louisette BADIE

  • Le 29 mars 2020
  • Art
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500e anniversaire de la naissance de Raphaël, « L’école d’Athènes »

Le 500e anniversaire de la mort de Raphaël (1483-1520) est l’occasion de redécouvrir un peintre majeur de la Renaissance italienne (également nommé Raffaello Sanzio ou Raffaello Santi). Formé par Le Perugin (1448-1523), peintre de l’école ombrienne de la Renaissance italienne, Raphael exerça à Florence puis à Rome. Il rencontra Léonard de Vinci et Michel Ange qui l’inspirèrent dans son art. Le pape Jules II le nomma peintre officiel du Vatican. Il mourut à 37 ans et fut enterré au Panthéon de Rome. Il laissa derrière lui de nombreuses œuvres dont « L’École d’Athènes ».

Raphaël exprime à la perfection le classicisme de la Renaissance à travers l’harmonie et la grâce présentes dans toutes ses œuvres aussi quantitatives que qualitatives. L’atelier qu’il dirigea imposait un tel niveau d’exigence que sa peinture fut reconnue de son vivant et le peintre prit une dimension mythique. Il fut considéré comme un être intermédiaire entre l’humain et le divin. Giorgio Vasari (1511-1574), peintre, architecte et écrivain toscan (1), écrivit de lui : « La nature fit ce présent au monde lorsque, vaincue par le génie sublime et terrible de Michel-Ange Buonarroti, elle voulut l’être aussi par l’art et l’amabilité de Raphaël… ».

Le projet de « L’École d’Athènes »

Le Pape Jules II demanda à Raphael de peindre des fresques au Vatican. À l’époque, peindre pour le Pape était une reconnaissance officielle et la réalisation entre autres de la fresque de L’École d’Athènes fut la validation d’une carrière déjà florissante de l’artiste qui n’avait que vingt-cinq ans. L’œuvre répondait parfaitement à la volonté de la Renaissance de faire découvrir et renaître la pensée antique en Europe.

L’École d’Athènes est une fresque décorant la salle appelée Camera della Segnatura (Chambre de la Signature ou Stanza) des musées du Vatican à Rome. La Stanza était l’endroit, où le pape signait ses brèves et ses bulles. Cette salle devint ensuite la bibliothèque privée du Souverain Pontife puis la salle du Tribunal des Signatures Apostoliques de Grâce et de Justice et plus tard, celle de l’instance suprême d’appel et de cassation.

La construction et la distribution de la chambre s’inscrivirent idéalement dans la tradition des bibliothèques de l’époque. La tradition voulait que sur chaque mur de la pièce, soient représentées les idées platoniciennes. Sur le premier mur fut réalisée la fresque de L’École d’Athènes, sur le mur opposé, La Dispute du Saint-Sacrement. Le troisième mur fut consacré à la Justice et le quatrième à la Poésie.

À travers lLÉcole d’Athènes, le Pape Jules II, convaincu d’être investi de missions temporelles et spirituelles, voulut célébrer l’accord entre la Foi et la Raison ou la victoire de la Foi sur la Raison.

Le thème de la fresque fut inspiré de la vision néo-platonicienne de Marcile Ficin (1433-1499), traducteur de Platon au sein de son Academia de Careggi et médecin et astrologue de Cosmo de Médicis (1389-1464). Le programme philosophique des fresques avait prévu que le Vrai, le Beau et le Bien devraient cohabiter, selon la doxia platonicienne : le VRAI, sous les deux forme, la Théologie, la vérité révélée et la Philosophie, la vérité naturelle ; le BEAU, sous l’égide du Parnasse, par l’entremise de la poésie et de la musique ; le BIEN, sous les vertus du Droit et la Justice…

L’école d’Athènes symbolise la philosophie à la recherche du Vrai par les philosophes, les mathématiciens et les astronomes de l’Antiquité. Elle montre la place centrale de l’Homme et de la Connaissance, caractéristique de la Renaissance italienne. Raphaël utilise ici des regroupements de personnages qui symbolisent différents aspects de l’histoire de la philosophie et des croyances grecques.

L’École d’Athènes a été peinte de 1509 à 1512. Elle représente 58 figures majeures de la pensée antique. Elle possède des dimensions impressionnantes : 770 X 440 cm, dont une partie arrondie de 770 X 250 cm. L’utilisation de la lumière et de l’ombre était, à l’époque, une particularité.

Un décor antique reconstitué à l’identique

L’école d’Athènes se passe à l’époque classique comme l’indiquent les vêtements des personnages ainsi que le cadre architectural majestueux : un temple parfait, inspiré du projet de Bramante (2) pour la réalisation de la basilique de Saint-Pierre à Rome, des arcades puissantes sous une voûte à caissons, des murs troués de niches qui abritent des statues antiques, et une coupole centrale percée de fenêtres. Raphaël voulait faire de la Rome moderne l’équivalent de la Grèce antique.

Raphael a relevé le défi en créant un vaste catalogue de croquis préparatoires pour toutes ses fresques. Ces croquis seraient ensuite transférés à grande échelle sur le plâtre humide. Travaillant en même temps que Michel-Ange, on pense que cela l’a aidé et inspiré en stimulant sa compétitivité.

Dès 1550, Giorgio Vasari décrivit cette fresque d’une façon très détaillée.

Les personnages se regroupent aux premier et deuxième plans.
On peut diviser cette fresque en cinq grandes parties : trois niveaux horizontaux et deux verticaux.
À gauche, les Théoriciens, véhicules de la mathématique spéculative, de Pythagore jusqu’à Platon de gauche à droite, dominés par la statue d’Apollon.
À droite, les empiristes, disciples de la mathématique pratique, d’Euclide à Aristote surplombés par la statue de Minerve.

Le premier plan : le groupe des « Théoriciens »

Au premier plan, du centre de la fresque vers l’extrémité gauche, se trouve le groupe des «Théoriciens » :
Héraclite (VIe siècle av. J.-C.), philosophe pessimiste, isolé des autres (à cause de son mauvais caractère) s’appuie sur un bloc de marbre, pour écrire son nouveau traité. Il est représenté sous les traits de Michel-Ange, connu également pour son caractère brutal et changeant.
Parménide, dressé derrière Héraclite semble contester la démonstration de Pythagore.
Pythagore, assis avec un livre, un encrier et un crayon, annote ses impressions sur la figure sur l’ardoise noire à ses pieds.
François Marie Della Rovere, futur duc d’Urbin, jeune homme vêtu d’une toge blanche est dans le dos de Parménide.
Pythagore est entouré de trois disciples dont Averroès, coiffé d’un turban blanc, qui permit à l’Europe de redécouvrir les connaissances grecques et orientales.

Plus à gauche, Épicure, couronné de pampres, écrit sur un livre, appuyé sur un petit chapiteau. Selon certains, ce personnage serait Bacchus, embrassé par Morphée, endormi derrière lui. Dans le dos d’Épicure, Frédéric de Mantoue, enfant aux cheveux bouclés, en otage à la cour de Jules II. À l’extrême gauche, se trouvent un vieillard barbu (Zénon de Cition ou Zénon d’Élée) et un nouveau-né. Ils symbolisent la naissance de la vérité (l’enfant) et la sagesse et l’expérience du vieil homme.

Tous ces personnages se trouvent à la diagonale de la déesse Minerve.

Au centre, légèrement à droite, Diogène de Sinope, philosophe cynique allongé sur les marches. Il tient dans sa main gauche une feuille vierge et devant lui à sa droite, une écuelle. Pour lui, la faim physique est plus importante que la faim intellectuelle. Il est isolé des autres personnages car il s’est isolé des hommes et a toujours refusé les hommages et les honneurs que ses contemporains lui offraient.
Euclide ou Archimède), sous les traits de Bramante, se tient penché en train de montrer avec un compas son nouveau théorème, tandis que les quatre garçons qui l’entourent se montrent intéressés, voire impressionnés. Raphaël en profite pour signer son œuvre dans le galon (3) du cou, de la mention RVSM (Raphael Urbinas Sua Manu). Ptolémée d’Alexandrie, vêtu d’une veste orange sombre et de dos, soutient le globe terrestre (la géographie) tandis que son interlocuteur, Zoroastre soutient une sphère céleste (astronomie). Raphaël réalise son autoportrait à droite de Ptolémée et regarde fixement le spectateur. Pérugin, son maître, ou (le Sodoma, son ami) écoute attentivement les explications de Ptolémée.

Second plan : les platoniciens et les empiristes

Au second plan, au centre et au point de fuite de la peinture, sont représentés les philosophes Platon et Aristote. Ils sont majestueux avec leur toge romaine. Platon (4) tient dans sa main un dialogue, le Timée et tend sa main vers le ciel (monde des idées) (5),  tandis qu’Aristote a son Éthique à la main et désigne la Terre (rationalisme et empirisme).
À gauche de Platon, un attroupement dans lequel se trouve Socrate, le maître de Platon. En soldat romain, le chef athénien Alcibiade ou Alexandre le Grand (qui fut lui-même élève d’Aristote) et en bleu le poète Xénophon, discutent avec Socrate, qui semble compter sur ses doigts des arguments de sa dialectique.
Derrière Alexandre, un personnage (peut-être un bibliothécaire) arrête un autre personnage en train de courir, pour éviter de déranger les philosophes et les scientifiques.

Dernier plan : La perspective – Apollon et Minerve

À l’arrière-plan, on découvre une architecture développée en perspective, donnant une illusion de profondeur.  C’est une église en forme de croix grecque (les deux branches de la croix ayant des dimensions égales, forme architecturale la plus harmonieuse) ; le plafond est une coupole (utilisation conjointe du cercle et du carré, deux formes géométriques équilibrées). Elle serait une représentation des plans de Bramante pour la nouvelle basilique Saint-Pierre de Rome.

Dans la niche de gauche on voit la statue d’Apollon (les Romains ont gardé le même nom grec d’Apollon), le dieu des arts, du soleil et de l’harmonie et dans celle de droite, celle de Minerve (Athéna chez les Grecs), déesse de la sagesse et de l’intelligence. Apollon et Athéna sont tous deux protecteurs des arts et de la philosophie. La voûte abrite plusieurs médaillons dont l’un représentant une femme semblable à l’Artémis d’Éphèse – allégorie de la Philosophie – et deux petits anges sans ailes. Le médaillon abrite aussi la formule latine Causarum cognitio (« la connaissance des causes ») qui évoque la citation de Virgile,  Felix qui potuit rerum cognoscere causas (« Heureux est celui qui peut connaître la causes des phénomènes » (6).

Raphael a été longtemps considéré comme le plus grand peintre, non seulement par son génie mais pas sa nature bienveillante. Son art, fait de mesure, de grâce et d’harmonie a profondément influencé la peinture occidentale jusqu’au XIXe siècle. Ce qui a rendu Raphaël cher aux humanistes, ce n’est pas tant son adhésion aux intérêts culturels (la mise en avant de l’humanisme, la place centrale de l’Homme et de connaissance ; l’importance de l’héritage gréco-romain antique) que sa capacité à donner forme à ce qui est ressenti comme étant indicible, en donnant un visage à la beauté, une perfection et une vraie dimension métaphysique à la forme.

1 : Zénon de Cition ou Zénon d’Élée – 2 : Épicure – 3 : Frédéric de Mantoue – 4 : Boèce ou Anaximandre ou Empédocle de Milet – 5 : Averroès – 6 : Pythagore – 7 : Alcibiade ou Alexandre le Grand – 8 : Antisthène ou Xénophon – 9 : Francesco Marria 1er della Rovere – 10 – : Eschineou Xénophon – 11 : Parménide – 12 : Socrate – 13 : Héraclite (sous les traits de Michel-Ange – 14 : Platon tenant le « Timée » (sous les traits de Léonard de Vinci ?) – 15 : Aristote tenant l’ »Éthique » – 16 : Diogène de Sinope – 17 : Plotin – 18 : Euclide ou Archimède entouré d’étudiants (sous les traits de Bramante) – 19 – : Strabon ou Zoroastre – 20 : Ptolémée – R : Raphaël en Apelle – 21 – : Le Sodoma Quentin Augustine (Le protogène)
(1) Auteur de Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes, dont la seconde édition parue en 1568 fut considérée comme l’une des publications fondatrices de l’histoire de l’art
(2) Donato di Angelo di Pascuccio dit Bramante (1444-1514) était un génie universel un des plus importants de la Renaissance (polymathe c’est-à-dire connaissant de façon approfondie un grand nombre de sujets différents en particulier dans le domaine des arts et des sciences). Il était également musicien et poète satirique et épistolaire. Il développa la Renaissance à Milan, en Lombardie, à Rome où il réalisa le projet de la basilique Saint-Pierre et les jardins du Vatican
(3) Bande de tissu d’or, d’argent, de soie, de fil, de laine… que l’on met au bord ou sur les coutures des vêtements et des meubles
(4) Certains prétendent que Platon est sous les traits de Léonard de Vinci mais Daniel Arasse  dans son œuvre Histoires de peintures dit le contraire car Raphael n’avait pas vu Léonard de Vinci depuis plus de dix ans quand il a réalisé la fresque
(5) Les artistes byzantins et parfois les enlumineurs représentaient souvent Platon tenant à la main le Timée car ils le considéraient comme l’œuvre capitale du maître.
(6) Géorgiques, 2, 490
par Marie-Agnès LAMBERT

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L’écologie en action  

C’est précisément un sujet qui, jour après jour, remplit les pages des publications, au point de se transformer en une authentique préoccupation pour tous les hommes.

 

On parle de sauver la Nature, d’éviter les contaminations, de réussir des travaux adéquats qui aient un maximum de rendement avec le minimum d’inconvénients. On commence à regarder d’un mauvais œil les machines (qui furent programmées comme « amies » de l’homme), on craint les combustibles, on fuit les déchets et on recherche la pureté, en observant avec regret la façon dont les vieilles sources d’eaux médicinales et curatives ne font plus aujourd’hui que montrer leurs panneaux « non potable ».

Tout cela et bien plus encore est ce qu’on dit mais personne – ou presque personne – ne fait d’efforts supplémentaires pour atteindre ces objectifs. Il y a plus : presque personne ne sait ce qu’il doit faire pour parvenir à cette prétendue pureté écologique. On sait ce qu’on veut mais on ne connaît pas les moyens de l’obtenir.

Une rencontre saisissante

Or donc, au milieu de ces pensées, une réalité concrète est venue frapper mon entendement, et je dis frapper car cette réalité a produit un impact puissant, contrairement aux rêves, à la fantaisie fourvoyée et aux spéculations mentales qui nous occupent souvent.

Au milieu d’une route de notre péninsule ibérique, l’écologie est venue à ma rencontre. Au milieu d’un de ces chemins sans signalisation ni revêtement brillant, au milieu de la simplicité campagnarde et montagneuse, une femme m’est apparue comme le modèle exact de ce que nous cherchons comme économie de la Nature. Ce n’est pas l’endroit pour de longues digressions sur les égalités ou les inégalités sociales… sur le bonheur ou le malheur des pauvres et des riches… Mais ce qui est sûr c’est que l’humble femme que j’ai pu voir m’a parue beaucoup plus située dans la vie, beaucoup plus sûre d’elle-même, beaucoup plus heureuse que différentes autres personnes que j’ai connues et connais quotidiennement.

Loin des préoccupations intellectuelles, des luttes de classes, de la crise de l’Orient ou de l’Occident ; par-delà les affrontements humains dans tous les coins de la Terre et les haines déchaînées par voie de conséquence, la femme que j’ai vue était un chant à la vie au sens le plus large du mot.

Une femme exemplaire…

Elle aurait pu avoir… je ne sais quel âge… ces années indéfinies qui signalent ces femmes fortes et simples qui vivent en contact avec la Nature. Elle était vêtue de son éternelle couleur noire, avec des vêtements qui n’ont pas été faits pour briller mais pour se couvrir.  Elle marchait d’un côté de la route d’un pas tranquille et assuré, sachant où elle allait et pour quoi faire ; rien ne la distrayait dans sa marche, ni les voitures ni les bœufs ni les ânes patients, ni les automobiles modernes avec leurs puissants klaxons.
Elle allait, son panier sur la tête, comme si porter une charge à sa destination était la chose la plus importante au monde… et ce l’était, bien sûr.
Mais tout ne se réduisait pas à son pas soutenu ou au panier qu’elle portait sur la tête. Pendant ce temps, on voyait dans ses mains de longues tiges de paille, avec lesquels elle tressait un nouveau panier… et pendant ce temps, ses lèvres murmuraient des paroles muettes… une ancienne prière peut-être ? Le rappel de rêves humbles et simples ? Ce qu’on demande à Dieu, le silence dans la bouche et l’âme pleine ?

… source d’inspiration

Je l’ai vue à peine quelques instants mais je n’ai pu éviter que mes yeux la suivent. Combien parfaite, combien saine, combien propre, combien utile m’a paru son attitude ! Il n’y avait en elle aucune trace de gaspillage, aucune indolence, aucune peine stérile, aucune joie excessive…
Uniquement le juste, le bon, l’exact, pour tirer parti au mieux de chaque minute de vie. J’ai pensé que si tous, chacun à sa place, nous apprenions à utiliser notre temps et nos énergies dans la même mesure, notre monde serait bien différent de ce qu’il est. Nous souffrons aujourd’hui de maladies civilisationnelles diverses mais peut-être la pire de toutes est-elle le temps que nous perdons en doléances et que nous ne savons pas gagner en actes utiles.
J’ai pensé que cette femme sait faire l’Histoire.

Son monde – son petit monde – sa maison, ses êtres chers, toutes les circonstances qui l’entourent, ne seront plus les mêmes lorsqu’elle s’en sera allée…
Quelque chose aura changé en mieux, quelque chose aura grandi en elle et dans les autres. De vieux paniers de paille tressée nous parleront de ses mains, des milliers de pas sur les chemins seront comme ceux qu’elle faisait chaque jour et de ferventes oraisons se feront l’écho de sa prière silencieuse et murmurée.

Tout chemin commence par le premier pas. Tout changement est initié par une petite activité consciente. Et l’écologie du monde part aussi de l’ordre et de la pureté personnelle que chacun de nous pouvons mettre dans nos vies… comme la Femme que j’ai vue aujourd’hui.

Extrait du livre intitulé, Aujourd’hui j’ai vu…, juin 1980
Par Délia STEINBERG GUZMAN

À lire

Depuis des millénaires, les plantes ont trouvé les meilleures solutions aux problèmes qui se posent à l’humanité. Contrairement aux animaux qui ont choisi de se déplacer pour chercher la nourriture dont ils ont besoin, les plantes ont décidé de rester sur place, de tirer du soleil toute l’énergie nécessaire et de résister à toutes formes de prédateurs par la diffusion et la concentration. Les plantes perçoivent leur environnement avec une sensibilité largement supérieure à celle des animaux. Elles ont une capacité stupéfiante à innover, à se souvenir et à  apprendre, à résister aux évènements catastrophiques répétés sans pour autant perdre leur fonctionnalité. Ainsi les plantes ont beaucoup à nous apprendre et permettent d’imaginer des solutions créatives aux problèmes écologiques et technologiques du XXIe siècle.

 

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