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Archives de février, 2020

À lire N° 316

Cinq femmes
par Gilles COSSON
Éditions Pierre-Guillaume de Roux, 2019, 224 pages, 18 €

Victime d’un AVC, un brillant architecte s’interroge sur sa vie. Il se rappelle de cinq femmes qui ont compté dans sa vie, chacune avec sa personnalité tantôt pleine de fouge et d’ardeur, tantôt amère et anéantie. Roman écrit par un auteur d’ouvrages à dimensions historique (essais, romans et nouvelles).

 

Et enfin la vie prend tout son sens
Itinéraire d’un éveil à la spiritualité
par Caroline COLDEFY
Éditions Leduc pratique, 2019, 182 pages, 17 €

Un témoignage authentique d’un éveil à la spiritualité suite à une vie chaotique parcourue par la pratique de la drogue. La spiritualité a aidé l’auteur a construire des liens avec ses semblables. Par une journaliste pour la télévision, spécialisée dans les documentaires et les magazines de société pour France Télévision. Elle a travaillé 10 ans pour l’émission « Ca se discute ».

 

Madeleine Pauliac, l’insoumise
par Philippe MAYNIAL
Éditions Texto Tallandier, 2019, 200 pages, 9,50 €

L’extraordinaire histoire du docteur Madeleine Pauliac, médecin, lieutenant et résistante française, racontée par son neveu qui nous livre  le portrait bouleversant d’une héroïne courageuse, uniquement animée par le sentiment d’agir pour le bien de l’humanité. À la tête de l’Escadron bleu, onze Françaises de la Croix-Rouge rapatrient des blessés français, soignant sans relâche ; elles auront accompli plus de deux cents missions et parcouru plus de quarante mille kilomètre en sept mois, dans une Pologne en plein chaos, face à l’horreur, à la violence de soldats russes qui n’ont pas hésité à violer des religieuses polonaises, que le docteur Pauliac aida à accoucher dans le plus grand secret. Au retour d’une mission, sa voiture dérapa sur une route verglacée recouverte de neige pour s’encastrer contre un arbre. Elle n’avait que 34 ans.

 

La puissance du féminin
libre, sereine et sacrée: renouez avec vos forces profondes
par Camille SFEZ
Éditions Leduc, 2018, 255 pages, 18 €

L’auteure est psychologue clinicienne et accompagne les femmes pour favoriser l’émergence d’une nouvelle conscience de soi en tant que femme pour un rayonnement juste et complémentaire du masculin. L’enjeu est de se changer pour transformer le monde. La clé est d’ouvrir la conscience vers le féminin sacré en réconciliant l’âme, le cœur et l’esprit.

 

La mythologie au féminin
Aux sources du sexisme
par Dominique LABARRIERE
Éditions Guy Trédaniel, 2019,192 pages, 18 €

La mythologie révèle une image de la femme qui, loin de la mettre en valeur nourrit des préjugés sexistes qui ne cessent de nourrir notre imaginaire et nos références culturelles depuis plus de vingt siècles. L’auteur ex professeur de philosophie, passionné d’histoire et de romans historiques s’attache ici à rendre justice aux femmes et à leur redonner la place qui leur est due.

Oser s’accomplir
12 clés pour être soi
par Marie-Pierre DILLENSEGER
Mama Éditions, 2019, 330 pages, 23 €

Savoir être soi. Atteindre son plein potentiel. S’incarner. L’auteur propose 12 clés issus de la pensée chinoise. On peut choisir les clés dans l’ordre ou de façon totalement aléatoire : cohérence, alignement, présence, une chose à la fois, une place pour chaque chose, inventaire du plein, importance du vide, perfection, créer du flux, inné/acquis, autonomie, accepter l’aide du ciel. Pour chaque clé, un enseignement, des exemples et des exercices pratiques. Écrit par une praticienne des arts chinois (Feng Shui, Yi Jing, Art de la guerre, astrologie…

 

AMMA, celle qu’on attendait
par Pierre LUNEL
Éditions du Rocher, 2019, 408 pages, 21, 90 €

Mata Amrita-nandamayi, surnommée « Amma », « la Mère », est considérée, par les Indiens, comme une incarnation divine depuis son plus jeune âge. Leader spirituel, elle est l’une des plus importantes bienfaitrices de l’humanité, reconnue par les Nations-Unies. Pierre Lunel, intellectuel français retrace le destin de cette fille de pêcheur, sa compassion et son amour immense pour les autres, comme il l’a fait précédemment pour sœur Emmanuelle et pour l’abbé Pierre.

Le corps de la Reine
par Stanis PEREZ
Éditions Perrin, 2019, 480 pages, 25 €

Après la parution de le Corps du Roi en 2018, dans lequel il démontrait que le corps du roi, incarnation de l’État était la puissante expression de la continuité du pouvoir,  l’auteur décrit maintenant le volet complémentaire, Le corps de la Reine . Celui-ci est d’abord l’instrument d’une fécondité : il « produit » la descendance. La loi salique imposait de concevoir un maximum d’enfants pour être certain de disposer d’un héritier mâle le jour de la mort du roi, meilleur moyen d’éviter le fractionnement du domaine. Sans oublier un autre atout essentiel de ce corps féminin procréateur : pouvoir disposer également de filles en bonne santé à marier aux quatre coins du continent afin de négocier des alliances avec les royaumes voisins, amis ou ennemis – ce grand marchandage des princesses de l’ancienne Europe. À partir d’archives et d’images souvent méconnues ou inédites, Stanis Perez nous invite à redécouvrir cette histoire sensible et stratégique d’un pouvoir féminin trop longtemps occulté.


Lais du Moyen-âge
Récits de Marie de France et d’autres auteurs (XIIe XIIIe siècle)
Traduction de différentes langues par Lucie Kempfer, Asdis R Magnusdottir, Karin Ueltschi et Philippe Walter
Édition bilingue publiée sous la direction de Philippe Walter
Éditions Gallimard, Collection La Pleïade, 2018,1488 pages 69 €

Marie de France vécut dans la seconde moitié du XIIe siècle, à la cour d’Aliénor d’Aquitaine, et fut la première femme poète à écrire en langue vernaculaire. Elle écrit le « lai narratif », un récit, un conte, courant littéraire en plein essor à l’époque et à l’apogée des Plantagenêt.  Le déclin des lais narratifs coïncidera avec les difficultés politiques de la dynastie. Les lais racontent le merveilleux, l’amour courtois. Ils ont en commun le sens de l’image, la musique de la rime, l’art de suggérer, le don d’émouvoir.

 

  • Le 27 février 2020
  • Littérature
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Le 8 mars, Journée internationale des Droits des Femmes Une initiative récente du XXe siècle

Le 8 mars 2020 sera célébré la Journée internationale des Droits des Femmes, décrétée par l’Organisation Mondiale des Nations Unies (O.NU.). L’occasion d’organiser de nombreux évènements en hommage aux femmes dans de nombreux pays du monde mais également de faire le point sur leur situation et leurs droits.

La Journée internationale des Droits des Femmes est née au début du XXe siècle.

Obtenir de meilleures conditions de travail et le droit de vote

Bien que l’article 1er de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen, proclame en 1789 que « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », il semble que les femmes en soient exclues dans de nombreux pays encore au XXe siècle. C’est pour cette raison que les femmes ouvrières et femmes suffragettes se rassemblèrent pour lutter pour l’obtention de meilleures conditions de travail et du droit de vote, au même titre que les hommes.

C. Zetkin et R LuxembourgL’idée d’une Journée internationale pour les Droits des Femmes a été discutée lors de la 2e conférence internationale des femmes à Copenhague en aout 1910, à l’initiative de Clara Zeltkin (1), image historique du féminisme socialiste. 17 pays ont accepté l’idée.

Le 19 mars 1911, la première Journée internationale des femmes eut lieu et de grandes manifestations furent organisées en Europe (Allemagne, Suisse, Autriche, Danemark) et aux États-Unis.
Le combat des femmes s’orienta  dans différentes directions : droit de vote, droit d’occuper des postes dans la fonction publique, droit de travailler, droit à la formation professionnelle, élimination de la discrimination professionnelle.
L’incendie d’un atelier de travail de femmes aux États-Unis où plus de 140 femmes périrent,  contraignit le gouvernement américain à revoir les lois sur leurs conditions de travail.

8 mars décrété Journée internationale des Femmes

En 1917, la date du 8 mars fut décrétée Journée internationale des Femmes. En Russie, de nombreuses femmes manifestèrent contre la guerre et pour l’obtention de plus de denrées alimentaires.
En 1945, les Nations-Unies signèrent une charte à San Francisco, proclamant entre autres, l’égalité des sexes en tant que droit fondamental de la personne.
En 1975, L’O.N.U. déclara 1975 l’année internationale des Femmes, et depuis décembre 1977 proclama une journée des Nations Unies pour les droits des femmes. Elle incita de nombreux pays membres à en faire autant et généralement, ce fut le 8 mars qui fut retenu pour célébrer cette journée. En France, le Président François Mitterrand adopta cette date comme journée internationale des Droits de la Femme.

En 2020, le thème de la Journée internationale des femmes est Je suis la Génération Égalité : Levez-vous pour les droits des femmes. Ce thème coïncide avec la nouvelle campagne pluri-générationnelle de l’O.N.U Génération Égalité qui marque le 25e anniversaire de la Déclaration et du programme d’action de Beijing (adopté en Chine) et qui constitue un programme le plus progressiste en matière d’autonomisation des femmes et des filles partout dans le monde.

Droits des femmes et discrimination envers les femmes

Plus que des revendications, le 8 mars est une véritable bataille pour que les femmes obtiennent l’égalité des mêmes droits que les hommes, ce qui est loin d’être le cas en Occident mais également en Orient.
Malgré les décision officielles pour défendre les droits des femmes (Convention des Nations Unies sur l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes, Déclaration sur l’élimination de la violence à l’égard des femmes, Convention du Conseil de l’Europe ou convention d’Istanbul sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique), la situation évolue lentement selon les pays. Les femmes restent encore sous-évaluées, subissent des formes de violence et leurs droits sont loin d’être respectés.

L’association Amnesty International s’est engagée pour soutenir la lutte des femmes pour leurs droits fondamentaux dans le monde entier : droit d’intégrité corporelle, droit d’autonomie, ne pas subir de violence sexuelle, droit de vote, d’être élue, d’entrer dans un contrat légal, d’être considérée comme l’égale du mari et du père au sein de la famille, droit de travailler, d’avoir accès au mêmes salaires que les hommes, d’accepter ou de refuser librement de donner naissance à des enfants, de posséder une propriété, d’accéder à l’éducation… Un combat qui est loin d’être terminé.

(1) Enseignante, journaliste, femme politique marxiste allemande (1857-1933). Ella créé la revue pour femmes Die Gleichheit (L’Égalité)
par Marie-Agnès LAMBERT
Sur Internet
Activités de Nouvelle Acropole France  sur la journée internationale de la femme 2020
https://www.nouvelle-acropole.fr/evenements/249-journee-internationale-de-la-femme-2020
Sur la journée internationale de la femme
https://www.un.org/fr/observances/womens-day
https://www.unwomen.org/fr/news/stories/2019/12/announcer-international-womens-day-2020-theme
https://www.journee-mondiale.com/192/journee-internationale-des-femmes.htm
https://www.education.gouv.fr/cid67127/journee-internationale-des-droits-des-femmes.html
https://www.amensty.fr/focus/droit-des-femmes

Droits des femmes en France

1791 : Olympe de Gouges rédige la « Déclaration des droits de la femme et de
la citoyenne »
1804 : Le code civil napoléonien prévoit que : « le mari doit protection à la femme, la femme doit obéissance à son mari »
1850 : Loi Falloux : création obligatoire d’écoles de filles dans les communes de 800 habitants
1876 : Hubertine Auclert fonde la société Le droit des femmes qui soutient le droit de vote pour les femmes
1881 : Enseignement primaire obligatoire pour les filles comme pour les garçons
1886 : Rétablissement du droit au divorce
1903 : Marie Curie reçoit le prix Nobel de physique
1907 : Les femmes mariées peuvent percevoir leur salaire
1924 : Uniformisation des programmes scolaires masculins et féminins et création d’un baccalauréat unique
1938 : Suppressions de l’incapacité juridique de la femme mariée
1944 : Droit de vote et d’éligibilité pour les femmes
1965 :  Les femmes mariées peuvent exercer une profession sans l’autorisation de leur mari
1967 : Loi Neuwirth autorise la contraception
1970 : L’autorité parentale remplace la puissance paternelle
1972 : – Reconnaissance du principe « à travail égal, salaire égal ».
– L’école polytechnique devient mixte : 8 femmes sont reçues
1974 : Françoise Giroud première Secrétaire d’État à la Condition féminine
1975 : – Loi Veil pour l’Interruption volontaire de Grossesse – IVG
– Réintroduction dans la loi du divorce par consentement mutuel
1976 : La mixité devient obligatoire pour tous les établissements scolaires publics
1980 : Marguerite Yourcenar est la première femme élue à l’Académie française
1981 : Yvette Roudy est ministre déléguée des Droits de la Femme
1983 : La Loi Roudy pose le principe de l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes
1984 : Le congé parental est ouvert à chacun des parents
1991 : Édith cresson première femme 1ère ministre
1993 : – La loi du 8 janvier affirme le principe de l’exercice conjoint de l’autorité parentale à l’égard de tous les enfants, quelle que soit la situation des parents (mariés, concubins, divorcés, séparés).
2000 :   – Mise en œuvre d’une politique globale d’égalité des chances dans le système éducatif
– Promulgation de la première loi sur la parité politique
2002 :  – Reconnaissance de l’autorité parentale conjointe + garde alternée + coparentalité
– L’enfant peut porter le nom de ses deux parents
2004 : La loi du 26 mai relative au divorce introduit la procédure d’éviction du conjoint violent
2005 : La loi du 12 décembre relative au traitement de la récidive des infractions pénales donne la possibilité au juge pénal d’ordonner à l’auteur de violences de résider hors du domicile ou de la résidence du couple
2006 : – Loi du 4 avril renforçant la prévention et la répression des violences au sein du couple ou commises contre les mineurs ajoute le partenaire « pacsé » et les « ex » au titre des circonstances aggravantes
– Introduction de la notion de respect dans les obligations du mariage
– Alignement de l’âge légal du mariage pour les garçons et les filles à 18 ans
– Loi relative à l’égalité salariale entre les femmes et les hommes
2008 : Inscription dans la Constitution de « l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu’aux responsabilités professionnelles et sociales »
2010 : Vote de la loi relative aux violences faites spécifiquement aux femmes, aux violences au sein des couples. Création de l’ordonnance de protection des victimes et du délit de harcèlement moral au sein du couple
2012 : Vote de la Loi du 6 août 2012 relative au harcèlement sexuel
2014 : Vote de la Loi du 4 août 2014 pour l’égalité réelle entre les femmes et les hommes
2016 : Vote de la Loi du 6 avril 2016 visant à renforcer la lutte contre le système prostitutionnel et accompagner les personnes prostituées

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Simone Weil, La philosophie grecque, un sujet de réflexion et un exemple de vie

Simone Weil (1909-1943) fut une femme remarquable et exceptionnelle, qui en l’espace de sa courte vie vécut des expériences très fortes. Passionnée de philosophie, celle-ci deviendra un exemple de vie pour elle. Militante active et passionnée, elle se mit au service des opprimés en voulant développer leur culture et leur spiritualité et elle militera avec le Général de Gaulle pour la France libre à Londres. Mystique, elle vécut jusqu’au bout les implications de sa foi en la mettant à l’épreuve de la raison. De santé fragile, elle mourut jeune. Elle laisse une œuvre importante. L’authenticité de sa quête de vérité et sa largeur de vue inspirent une profonde réflexion humaniste sur notre époque.

Simone Weil étudia avec grand intérêt la philosophie, notamment les sources classiques, qui devinrent pour elle sujet de réflexion mais aussi exemple de vie. Platon fut entre autres, la grande référence de sa vie et de son œuvre.
Simone Weil décrit la philosophie grecque comme une source pure tant elle est convaincue qu’Homère, Eschyle et Sophocle n’ont pu écrire ce qu’ils ont écrit que parce qu’ils étaient unis à Dieu. Elle dit que la Grèce est la civilisation des ponts : pont entre Orient et Occident. Confluent de la science et de la philosophie. Médiation entre Dieu et l’homme.
Elle admire en Pythagore sa science sacrée des mathématiques qui, pour elle, est une médiatrice entre le concevable et l’inconcevable. L’Un est l’indivisible et contient tous les nombres, toutes les idées, tous les plans de Dieu. L’Un est le Nombre – Non-Nombre, Mystère…

Quant à la science des proportions, elle la saisit dans les choses les plus quotidiennes : « L’amitié est une égalité faite d’harmonie, l’harmonie étant la pensée commune de penseurs séparés. »

Simone Weil et Platon

De Platon, elle dit qu’il est un mystique authentique et même le père de la mystique occidentale (la Source grecque). Elle dit que Platon a eu le mérite d’expliquer que le Bien et l’Être ne sont pas de ce monde, et que notre malheur vient de leur absence, comme de celle de Dieu. « Il faut que l’âme continue à aimer à vide, ou du moins à vouloir aimer. Mais si l’âme cesse d’aimer, elle tombe, dès ici-bas, dans quelque chose de presque équivalent à l’enfer. » (L’amour de Dieu et le malheur).
Elle admira sa science mathématique qui exprimait : « Dieu est un perpétuel géomètre ». Pour elle, comprendre, à l’instar de Platon, les lois de Nature ou l’ordre du monde, équivaut à se fondre en Dieu. Aimer l’ordre du monde est comme aimer son prochain. Dieu aurait, en effet, créé le monde en renonçant à le diriger, bien qu’il l’alimente en permanence. L’amour c’est respecter la liberté de l’autre, l’accepter pour ce qu’il est, une créature emplie d’âme.
Elle admirait aussi la ligne méditative de Platon car, de lui, elle eut la révélation que le monde était « Pensée ». Elle disait qu’il fallait savoir « lire Dieu derrière l’ordre ».

Ce qu’elle a retenu aussi de Platon, est que le monde est beauté à admirer. Platon ne disait-il pas, dans le Timée, que « le Beau serait en effet, la copie du Bien » ? Le Bien serait hors de ce monde mais Dieu aurait mis dans ce monde la Beauté qui transparaît dans les choses visibles, comme image du Bien.
Elle assimilera aussi la justice à l’amour car seule la justice aurait ce pouvoir d’unir les volontés. Car entre le fort et le faible, il n’y a que la volonté du fort qui s’exprime pour opprimer le faible. Seule la justice effacerait les différences : la justice permettrait de créer un rapport d’égalité entre deux volontés. La balance serait ce symbole de l’équilibre des volontés. Le Soleil est la représentation la plus éclatante de la justice puisqu’« il est parfaitement impartial dans la répartition de la lumière ».

Platon restera la grande référence de sa vie et de son œuvre. Dans les cours de philosophie, elle enseigne Platon. Notamment la morale platonicienne où nous découvrons la théorie de l’âme emprisonnée par les passions et la nécessité de mettre les valeurs cardinales au cœur de notre vie.

La vie morale, inspirée de Platon

Chacun a en lui-même la capacité de pensée. Tous les hommes en sont doués. Si quelqu’un ne comprend pas, c’est parce son âme est attachée par des liens de la douleur, du plaisir et, ainsi, il devient incapable de contempler par l’intelligence les modèles éternels (les fameux archétypes platoniciens). Si quelqu’un n’est pas capable de comprendre les modèles éternels, ce n’est pas par insuffisance intellectuelle mais par insuffisance morale. Pour s’intéresser aux modèles parfaits, il faut cesser de donner une valeur aux choses non éternelles. L’éducation doit consister à tourner l’âme vers où il faut qu’elle regarde, à délivrer l’âme des passions.
Pour Simone Weil, la morale de Platon consiste à ne pas se faire à soi-même le tort suprême qui consiste à s’aveugler. Nous savons que nous agissons bien quand le pouvoir de penser n’est pas entravé par nos actions. Il faudrait faire seulement les actions qu’on peut penser
clairement et ne pas faire les actions qui obligent l’âme à ne pas les penser clairement.

Ainsi, personne n’a le droit de dire qu’il est incapable de comprendre. En effet, chacun peut se dire qu’il peut tourner les yeux de l’âme de telle façon qu’il comprenne. La véritable morale est intérieure. Elle est sous-tendue par des valeurs philosophiques cardinales, identiques chez Simone Weil et Platon. Ce sont les valeurs du Beau, du Bien, du Vrai, du Juste.

Simone Weil et les valeurs platoniciennes

Pour Simone Weil, la valeur est « au centre de tout, au cœur même de la philosophie ». Elle est un concept qui se forme dans notre esprit. Elle est l’objet de nos pensées. C’est une force intérieure qui pousse l’homme à faire le bien. La valeur prend ainsi la forme de la vertu.


Le Beau

Pour Simone Weil, ce qui fait le beau, c’est une sorte de miracle créant un accord entre l’esprit et la matière. Le beau touche l’âme humaine. Elle place le beau en correspondance avec le Bien. Le Beau est un pont entre l’homme et Dieu. La beauté est la marque de l’incarnation de Dieu.

La Vérité

Platon met aussi la vérité au rang suprême des valeurs. C’est une valeur plus difficile à définir que la beauté. Il est impossible de penser le monde tel qu’il est vraiment. Et pourtant la vérité du monde est une pensée. Les sens ne peuvent rien pour nous faire découvrir le vrai du faux. Seule notre pensée, dans le silence intérieur, peut effectuer cette découverte qui se dérobe à notre intelligence.

Le Bien

Le souverain Bien est cet idéal de lumière dont parle Platon. Il est une quête personnelle, une attitude de l’âme. Nous ne pouvons juger le Bien que par nous-mêmes. Simone Weil considère qu’on n’obtient l’expérience du Bien qu’en l’accomplissant. C’est en faisant le Bien
qu’on peut apprécier ce qu’il est. La valeur du bien existe par l’action de l’homme. Apprendre à être bon permet de développer le Bien.

La Justice

Elle se définit comme un devoir envers soi-même. En étant plus exigeant envers moi-même, rigoureux dans mon comportement, je serai moins injuste pour autrui. Elle cite le Livre des Morts des Anciens Égyptiens : « Je n’ai pas fermé mes oreilles à des paroles justes et vraies ». Simone Weil associe la justice à l’attention et à l’amour.
Les quatre vertus cardinales (nommées valeurs par Simone Weil) sont unies et solidaires. Elles ont le même caractère d’éternité.

Albert Camus dira de Simone Weil qu’elle était le plus grand penseur du XXe siècle. D’autres la considèrent comme un « passeur » de la sagesse antique vers la modernité mais aussi de la tradition orientale vers le monde occidental.

Extrait de Simone Weil (1909-1943), Philosophe de l’absolu, Sous la direction
de Louisette Badie et Hélène Serre, Éditions Nouvelle Acropole, collection Les Dossiers Spéciaux, 2009, 62 pages
Site de Simone Weil
www.simoneweil.fr
Par Louisette BADIE

Articles parus dans la revue Acropolis

– Rencontre avec – Simone Weil, philosophe de la renaissance intérieure, par Louisette Badie, N° 171 (avril 2001)
– Simone Weil et la science, N° 207 (janvier-février 2009)
– Hommage à Simone Weil, Rencontre avec Monique Broc-Lapeyre, par Louisette Badie, N°208 (mars-avril 2009)
– Simone Weil, philosophe de la renaissance intérieure, par Louisette Badie, N°208 (mars-avril 2009)
– Simone Weil à la Cour Pétral, N° 210 (aout-novembre 2009)
– Simone Weil, une philosophie de civilisation, Par Françoise Béchet, N° 212 (février à mai 2010)
– Simone Weil, éduquer aux besoins de l‘âme, par Françoise Béchet, N° 302 (décembre 2018)

Ses œuvres

– Attente de Dieu, Edition du Vieux Colombier, 1949
– Cahiers I, Éditions Plon, 1951
– Cahiers II, Éditions Plon, 1953
– Cahiers III, Éditions Plon, 1956
– Simone Weil, Œuvres complètes, Éditions Gallimard, 1999
– La condition ouvrière, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1951
– La connaissance surnaturelle, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1950
– L’Enracinement, Éditions Gallimard, collection Idées, 1955
– Écrits historiques et politiques, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1960
– Écrits de Londres, Éditions Gallimard, collections Espoir,1960
– Intuitions pré-chrétiennes, Édition du Vieux Colombier, 1951
– Lettre à un religieux, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1951
– Réflexions sur les causes, de la liberté et de l’oppression sociale, Éditions Gallimard, collection Espoir 1955
– Attente de Dieu, Éditions Fayard, 1966
– Poèmes, Éditions Gallimard, collections Espoir, 1968
– La pesanteur et la grâce, Éditions Plon, 1947
– Pensées sans ordre concernant l’amour de Dieu, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1962
– Sur la science, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1966
– La source grecque, Éditions Gallimard, collection Espoir, 1953

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