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Archives de septembre, 2019

La planète nous réclame de sortir de l’adolescence

 

J’ai passé une partie de mon été à accompagner des jeunes d’une ONG qui ont réalisé des travaux de volontariat dans des villages de Normandie en collaboration avec des associations locales. Il s’agissait d’enlever des embâcles qui empêchaient les poissons de circuler et de s’oxygéner, de construire des ponts en bois pour traverser les rivières et de restaurer des éléments du patrimoine local.

Ce fut une extraordinaire expérience de partage entre générations. Mais, chez la nouvelle génération, celle qu’on appelle génération Z – dont les aînés sont âgés de vingt ans –, est apparue très clairement l’importance de sortir de la compétition et d’agir dans des actions de coopération, de solidarité et d’intelligence collective. Nous avons constaté avec bonheur que les anciens faisaient l’effort de s’adapter à cette manière  différente d’agir, en libérant avec enthousiasme leur savoir-faire et leur savoir-être.

À l’instar de la très médiatisée Greta Thunberg (1) en Europe, ces jeunes sont très sensibles aux questions écologiques et à la nécessité de retrouver un nouveau rapport de l’homme à la nature. Tous n’ont pas une vision de catastrophisme. Mais sans aucun doute, ils s’interrogent sur la lucidité des adultes et leur capacité de répondre et d’agir, et non pas simplement de réagir, face aux difficultés du monde actuel qui ne se résument pas uniquement aux difficultés inhérentes au changement climatique, ce qui serait la facilité.

Actuellement, le changement des nouvelles générations se traduit par le passage d’une génération adolescente « canapé/selfie » sans aucun engagement, à une nouvelle génération qui passe à l’action.
Pour cela, et comme l’explique très bien le psychiatre pour adolescents Marion Robin (2), les jeunes doivent passer avec succès par trois étapes. Pour les aider dans ce périple et leur faciliter la traversée, les adultes qui les accompagnent doivent s’abstenir de toute moralisation qui pourrait les conduire vers des impasses. Apprendre à supporter la prise de conscience de sa propre finitude, modifier radicalement son rapport à autrui, et agir sur soi pour agir sur le monde, telles sont, selon cette spécialiste, les conditions pour qu’un jeune sorte de l’adolescence et ne s’enferre pas dans une passivité adulte aliénante. Alors que l’entrée dans l’adolescence permet de regarder le monde d’un œil neuf et de le remettre en question, la sortie de l’adolescence rend possible la construction et la véritable action dans le monde.
« C’est l’entrée dans l’adolescence qui rend possible l’intelligence visionnaire, mais c’est la sortie qui rend possibles la réalisation de cette intelligence dans les actes, l’engagement dans la vie, lorsqu’on a pressenti la mort, l’engagement dans la survie psychique et physique de l’espèce, lorsque ces remparts sont à ce point menacés ».

Nous ne devons rester ni stupéfaits ni en adoration frisant l’idolâtrie devant les mouvements adolescents qui dans le monde, réclament aux adultes de modifier leur mode de vie. Nous devons par contre, les écouter et les accompagner, pour qu’ils ne restent pas adolescents toute leur vie et qu’ils assument leurs responsabilités, en partageant avec eux notre envie de rendre le monde meilleur.

Pour cela, comme le dit Délia Steinberg Guzman, nous devons nous débarrasser de nos pollutions intérieures, qui sont à l’origine des pollutions extérieures (3) qui sévissent dans le monde. Devenons, comme le disait Gandhi, le changement que nous voulons voir dans le monde.

Je vous souhaite une belle rentrée positive et créative.

(1) Née en 2003, Greta Thunberg est une militante suédoise qui lutte contre le réchauffement climatique. À 15 ans, elle proteste devant le parlement suédois contre l’inaction face au changement climatique. Elle reçoit plusieurs prix et distinctions pour son militantisme et certains médias décrivent son impact au niveau mondial comme l’« effet Greta Thunberg »
(2) Auteur de Ado désemparé, cherche société vivante, éditions Odile Jacob, 2017, 192 pages
(3) Lire l’article Pollution extérieure et pollution intérieure de Délia Steinberg Guzman dans la revue page 22
Par Fernand SCHWARZ
Président de la Fédération Des Nouvelle Acropole

 

  • Le 1 septembre 2019
  • Editorial Non classé
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À lire revue 310

Le crépuscule du matérialisme
par Richard BASTIEN
Éditions Salvator, 2019, 192 pages, 20 €

La science peut-elle être un chemin vers Dieu ? Les intellectuels athées et postmodernistes (Jean-Paul Sartre, Albert camus, Michel Onfray, Richard Dawkins ou Yuval Noah Harari), qui n’admettent pas d’autre raison que la raison scientifique, répondent que la science est incompatible avec la foi chrétienne. L’auteur, journaliste économiste et ancien haut fonctionnaire pour le gouvernement canadien, déconstruit cette pensée en prétendant que la science ne comporte aucune vérité contraire à la foi chrétienne. Le pape Jean-Paul II, dans son encyclique Fides et Ration’a-t-il pas affirmé que « la foi et la raison sont comme deux ailes qui permettent à l’esprit humain de s’élever vers la contemplation de la vérité ? ».

Dans l’intime d’un chemin
Disciple et compagne
par Véronique DESJARDINS
Éditions Le Relié, Collection Sagesse, 2019, 260 pages, 18 €

Élève en 1973 et compagne et collaboratrice d’Arnaud Desjardins (1925-2011) depuis 1996, l’auteur nous offre ce qu’il y a de plus intime dans les treize premières années de son cheminement spirituel en compagnie d’Arnaud Desjardins, maître spirituel qui a rencontré Swami Prajnanpad. Celui-ci lui a demandé ensuite d’enseigner en France dans un ashram qui serait un lieu de rencontre entre les différents courants spirituels. Arnaud Desjardins a également réalisé des films pour faire connaître au grand public les spiritualités d’Orient. Véronique raconte son travail intérieur parsemé de questions existentielles ordinaires et sa détermination pour vaincre les obstacles. Il y a également tout ce rapport au maître spirituel, parfaitement décrit et analysé, qui s’est transformé en amour pour son maître.

Les météores
par René DESCARTES
Éditions Rivages poche, 200 pages, 17,50

Le père fondateur du rationalisme moderne, Descartes, se révèle ici sous un autre jour. Très proche de la nature, il s’ouvre à un autre monde   et s’exprime à la fois en scientifique qu’il est, et en poète en explorant l’intelligibilité des choses. La poésie et la science se tiennent la main. Il parle du vent et ses conséquences par exemple ou de la couleur des nues, ou des cercles de couronnes autour des astres et cherche à percer le mystère de la brume. Descartes chante son amour pour les choses du monde.

 

Le naufrage des civilisations
par Amin MAALOUF
Éditions Grasset, 2019, 331 pages, 22 €

L’auteur observe le monde et le parcourt depuis plus d’un demi-siècle. Il l’analyse en spectateur engagé, penseur et historien. Né dans le Levant qu’il désigne comme « l’ensemble des lieux où les vieilles cultures de l’Orient méditerranéen ont fréquenté celles, plus jeunes, de l’Occident », il affirme que les lumières du Levant se sont éteintes et que les ténèbres se sont propagées à travers la planète. Un ouvrage très touchant qui affirme que l’humanité est au seuil du naufrage et qui souhaite qu’elle en prenne conscience pour effectuer un sursaut qui s’impose et non une attitude telle que les passagers du Titanic écoutant l’orchestre jouant plus près de toi seigneur et s’abreuvant du champagne qui coulait à flots.

Sagesse et folie du monde qui vient
Comment s’y préparer ? Comment y préparer nos enfants ?
par Luc FERRY et Nicolas BOUZOUO
XO Éditions, 2019, 440 pages, 21,90 €

Les Français, notamment les intellectuels d’aujourd’hui, sont pessimistes, à en croire les enquêtes. Pourtant, par rapport à certaines époques, aujourd’hui il fait bon vivre, compte tenu des progrès réalisés en termes d’espérance de vie, de santé et de conditions de travail. Alors pourquoi les Français ont-ils peur de la troisième révolution industrielle (règne de l’informatique, robotique et intelligence artificielle) ? Pourquoi écoutent-ils les scénarios catastrophes, les fake news (fausses nouvelles) ? Pourquoi n’ont-ils plus confiance dans l’Europe et dans l’avenir ? Les solutions ? Préparer nos enfants à un monde nouveau. Ce livre s’appuie sur des conférences tenues au théâtre des Mathurins à Paris et passe en revue certaines thèses actuelles. Les auteurs nous invitent à ne pas céder au pessimisme ambiant (folie) et à préférer la sagesse pour appréhender l’avenir d’une façon plus constructive.

La vie spirituelle au-delà des religions
Ces dogmes qui ont vidé nos églises
par André VANDAMME
Éditions Les Deux Océans, 2018, 280 pages, 20 €

L’auteur communique sa vision de la spiritualité qui transcende toutes les religions. Il utilise pour cela un scénario qui allège la sévérité du sujet : un dialogue entre un grand père qui transmet ses connaissances et sa foi dans l’ésotérisme à son petit-fils qui sort, avec scepticisme, d’une adolescence ayant connu l’éducation religieuse catholique. Un ouvrage qui parle aux êtres humains de ce XXIesiècle qu’André Malraux a prédit spirituel et qu’Henri Corbin espère être le moment d’une chevalerie universelle.

L’amour m’a sauvé du naufrage
par Michel VAUJOUR
XO Éditions, 2019, 239 pages, 18 €

Un enchaînement d’évènements en cascade entraîne l’auteur sur le chemin de la prison à plusieurs reprises.  Blessé grièvement et dans le coma, il se réveille et se rééduque tout seul. Jamila, étudiante en droit lui écrit tous les jours. En prison, en quartier de haute sécurité, l’auteur apprend le Yoga, pratique le jeûne, lit, s’intéresse à la spiritualité. Jamila qui entre temps est devenue sa femme, le décide à tenter une ultime évasion pour vivre ensemble au bout du monde. L’opération échoue. Jamila est condamnée à sept ans de prison. À sa sortie, elle convainc Michel Vaujour de recommencer une nouvelle vie, une fois sorti, À 52 ans, il sort de prison, après près de vingt-sept ans passés en détention. Ce livre est son histoire avec des réflexions profondes sur le sens de la vie, de la liberté et la force des sentiments.

Science, Religion, Philosophie
Trois manières d’appréhender le monde
par Bernard JOLIBERT
Éditions l’Harmattan, collection Éducation et philosophie, 2019, 188 pages, 19 €

Selon l’auteur, coordonnateur du Groupe de Recherche en philosophie de l’éducation, il y a trois manières d’appréhender le monde (science, religion et philosophie) malgré la confusion du « tout se vaut » et le relativisme psychologique, social et historique. Il met en valeur « l’épistémologie qui se dissout dans un sociologisme dominant », « la philo qui devient surenchère idéologique » et « le projet scientifique  de vérité universelle potentielle, réduit à une adhésion subjective sans la moindre légitimité ». Est-il légitime de cliver esprit religieux, esprit scientifique et esprit philosophique ou de les amalgamer dans leur équivalence ? L’auteur nous invite à réfléchir sur le danger du fanatisme qui est de « présenter la science comme une religion, et la philo comme un verbiage religieux ». En résumé, « science, philosophie et religion apparaissent comme autant de formes d’aspiration au vrai », ou « trois faces de la vie », chacune possédant ses principes et ses limites propres.

 

  • Le
  • Littérature
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Léonard de Vinci, un génie inventif de machines

Depuis le 2 Mai 2019, de nombreuses festivités sont consacrées au cinq-centième anniversaire de la mort de Léonard de Vinci. Dans un premier article nous avons découvert un homme universel et éclectique (1). Aujourd’hui, c’est le génie inventif, mystérieux et torturé de l’artiste qui est mis en valeur.

À maints égards, Léonard de Vinci (1442 -16519) est né quinze siècles après, ou cinq siècles avant sa propre époque intérieure. Il retrouva, sans qu’on sache comment, une grande partie des inventions jusqu’alors perdues ou oubliées des ingénieurs de l’Alexandrie gréco-romaine et, en même temps, il se projeta sur notre XXesiècle.

Léonard de Vinci, génie mystérieux et polyvalent de la Renaissance, naquit le 15 avril 1452, tout près du village de Vinci, entre Empoli et Pistoia, dans le Nord de l’Italie. Son père était notable et sa mère, Catherine Anchiano, célibataire, épousa plus tard un paysan. À son baptême, il reçut le nom de Leonardo de Ser Piero d’Antonio. Bien qu’étant enfant illégitime, il vécut chez son père. Son aïeul Antonio, auquel il était très attaché, mourut en 1468 et, un an plus tard, toute la famille s’installa à Florence.

Un talent précoce

Les roues énigmatiques du destin sont alors en marche… et l’un des génies les plus complets de tous les temps trouva dans cette ville magnifique le cadre propice pour développer un talent étonnamment précoce et d’une puissance telle que son père n’hésita pas à le présenter à Verrochio, le meilleur des maîtres de la ville, dont l’atelier avait la réputation de réunir les sommités du monde de la peinture, de la sculpture et de l’orfèvrerie, se rattachant à une culture humaniste fortement imprégnée du monde classique.
En 1472, Léonard de Vinci se fit admettre en qualité de Maître à la Compagnie des Peintres, ce qui est très surprenant compte tenu de son âge et des oppositions qu’il dut surmonter pour y être accepté. Il quitta alors l’atelier de Verrochio mais conserva des liens avec lui.
En 1480, il entra à la prodigieuse Académie de Laurent le Magnifique. Son tempérament fougueux et aventurier le mit en présence en 1482 du duc de Milan et, selon le témoignage d’un notable, Ludovic Sforza, nous savons qu’à cette époque il avait déjà une activité d’ingénieur et construisait des machines.

Un observateur minutieux de la nature

Bien qu’à son époque l’Église catholique interdise la dissection des cadavres humains et même animaux – pratique qu’on rattachait à la sorcellerie – Léonard de Vinci passa outre et acquit ainsi d’extraordinaires connaissances en anatomie ; il put dessiner un ensemble d’instruments chirurgicaux, ainsi que de prodigieuses coupes pédagogiques allant de la position du fœtus dans le ventre maternel aux phénomènes optiques de l’œil.
Utilisant les mesures auriques, il s’en servit sur tout ce qui existe dans la Nature,et il est étonnant de voir comment il interprète les cimes des arbres, les formes des animaux.

Un dessinateur hors pair de machines

310.Leonard de Vinci.Char de combat
310.Léonard de Vinci.Maquette char armé.Museo_scienza_tecnologia_Milano

La source de référence de tous les dessins de Léonard de
Vinci est entre autres le Codex Atlantique– appelé ainsi à cause de sa grande dimension – qui proposait 1200 planches remplies de dessins et d’explications. Au XVIesiècle, Pompée Leone, sculpteur de la Cour d’Espagne, le synthétisa en 400 dessins et le préserva de la destruction. En 1608, à la mort de Leone, le Codex Atlantiquepassa de main en main, pour être déposé à la Bibliothèque ambrosienne de Milan. Lors des guerres napoléoniennes, il fut emmené à Paris d’où, en 1815, il retourna à la Bibliothèque ambrosienne où il se trouve actuellement. Il existe d’autres codex qui contiennent également des études et des dessins.

Les machines de guerre

Pour pouvoir entrer à la Cour de Ludovic le More, Léonard lui présenta un mémoire permettant d’apprécier ses aptitudes au génie militaire et ses capacités d’inventeur. Il lui offrit, parmi d’autres, les possibilités suivantes : réaliser des ponts à modules encastrables, rapidement démontables et transportables, avec blindages divers et lance-flammes pour incendier les ponts et ponts-levis de l’ennemi ; couper l’eau des fossés de protection de l’ennemi, dévier des rivières et construire dessus des ponts démontables, creuser sans bruit des voies d’accès souterraine passant sous les murailles et les cours d’eau ; différents modèles d’échelles d’assaut et d’instruments pour mesurer, de loin, la hauteur des murailles, des bombardes spéciales à projectiles explosifs à grenade incendiaires et fumigènes ; des explosifs ; des véhicules blindés munies de pièces d’artillerie et à déplacement rapide ; différentes types d’arbalètes : à tir rapide, automatiques et à répétition (précurseurs de la mitraillette  et utilisée pendant la Guerre de Sécession aux États-Unis) , une arbalète géante montée sur un char dont les roues s’inclinent pour absorber le choc en retour et le corriger, des roues pour charger les arbalètes (à la manière des chargeurs à disque employés par les États-Unis et l’U.R.S.S. durant les Première et Seconde guerres mondiales) ; une étude sur les armes traditionnelles ; des catapultes et machines compliquées.

L’inventeur d’armes

Léonard de Vinci s’est également fait remarquer comme inventeur de grandes armes pour lesquelles il a utilisé des techniques nouvelles et fonctionnelles : armes avec des petites sections facilement transportables ; appareils de visée ; canon naval et de campagne ; machines de guerre et leur caractère fonctionnel, donnant la priorité à l’efficacité sur l’ornementation ; flèches/projectiles, rappelant certains éléments de l’artillerie de l’OTAN et du Pacte de Varsovie. Certaines de ses inventions étaient tellement révolutionnaires, qu’elles ne furent acceptées que ponctuellement de son vivant.

Les machines hydrauliques

On dit que déjà dans l’atelier de Verrochio, Léonard s’intéressait à la machine hydraulique. Il dessina quelques fontaines, réalisa des maquettes d’aqueducs en verre, avec coloration d’une partie de l’eau pour suivre plus facilement les courants et en comprendre les lois occultes qui les régissent ; dessins d’aqueducs, de tunnels pour la canalisation des cours d’eau, plans de canaux reliant Milan et Florence à la mer, dotés d’écluses à la manière de l’actuel canal de Panama ; plans de canaux spéciaux pour inonder les plaines de Lombardie, afin de parer à d’éventuelles invasions turques ; assêchage de marécages paludéens (dont les travaux furent réalisés au XXesiècle) ; dessins de bateaux sans rames, mus par de grandes roues latérales ; dessins de barques à moteur et de sous-marins ainsi que de petits engins extrêmement semblables aux actuels tubes respiratoires des scaphandres autonomes ; dessins de canal à écluses obliques, avec régulation des niveaux d’eau ; système de portes hydrauliques, fondé sur le principe d’Archimède, avec contrôle automatique de la pression pour parer aux marées et aux élévations du niveau de l’eau dues à l’entrée des navires ; dragues pour enlever la vase et le sable des ports et des canaux ;machines excavatrices pouvant creuser en profondeur, dotées de bras extensibles et rotatifs ; des grues extraordinaires qui déplaçaient la terre enlevée au moment même où elle était arrachée au sol.

Dans le domaine sous-marin, il dessina : des chaussures en caoutchouc et des supports pour les mains, étudiés spécialement pour marcher sur l’eau ; divers types de tubes pour respirer sous l’eau ; des gants palmés pour nager et des lunettes pour voir sous l’eau ; des scaphandres métalliques très résistants ; des bouées de sauvetage rondes, comme celles d’aujourd’hui ; des embarcations submersibles à volonté ; des sous-marins en forme de poisson ; des appareils de toutes sortes actionnés par l’eau, y compris des ventilateurs ; une noria à auges actionnée par des poids et par l’eau elle-même.

Les machines volantes

Léonard de Vinci fit ressurgir des projets d’expériences de vol avec des machines plus lourdes que l’air, que les Anciens (Chinois, Égyptiens et certains peuples d’Amérique précolombienne) auraient conçu.

Entre 1503 et 1506, Léonard se consacra à l’étude du vol et de l’anatomie des oiseaux.
C’est ainsi que naquirent : des études sur des ailes articulées ; une sorte d’« aile delta » qui parvint à voler, bien que de façon imparfaite ; des ailes rotatives à la manière de pales d’hélices utilisées à l’heure actuelle et qui peuvent, sans modifier la vitesse du mouvement, s’appuyer sur l’air de manière graduelle et réversible ; un ornithoptère à vol vertical (appareil qui tient à la fois de l’hélicoptère et du véhicule autogire) ; des cabines aérodynamiques pour engins volants, visant à protéger l’homme qui les pilote ; un ornithoptère muni d’un timon directionnel pour vol horizontal ; une plate-forme pour le décollage et l’atterrissage des ornithoptères ; une étude sur la chute des feuilles mortes avec application aux parachutes ; un hydroscope et un anémomètre pour prévoir les conditions météorologiques défavorables au vol ; un inclinomètre, type de gyroscope utilisable en vol ; divers types de parachutes, étudiés pour supporter le poids d’un ou plusieurs hommes ou l’équivalent en ballots lancés depuis l’espace.

La plupart des appareils ne virent pas le jour à cause de l’absence d’un moteur puissant et léger, résistant à l’usage. Ce problème ne fut résolu qu’au début du XXesiècle, avec l’apparition du moteur à explosion, à base de carburants liquides.

Léonard de Vinci dessina en outre de nombreux engins : chariot élévateur semblable à ceux utilisés aujourd’hui dans les magasins ; de nombreux types de chaînes de transmission, dont certaines sont utilisées aujourd’hui par les bicyclettes ; de multiples variétés d’engrenages et de roues actionnées par des poids ; un modèle de bicyclette ; des petites voitures à quatre roues, semblables à une automobile ; des machines industrielles régulées par l’oscillation de pendules et de poids, tournant à grande vitesse, programmées d’avance ; des presses à régulation programmable ; des roues dentées destinées à des horloges à poids ; divers types de ressorts en acier, pas encore dépassées ; des ressorts et des systèmes de « corde » élastique ; des machines de précision servant à tailler les lentilles astronomiques et les miroirs ; des boîtes de changement de vitesse ; des odomètres exacts pour mesurer les distances ; des crics pour soulever des poids élevés ; des machines pour fabriquer des cordes, de petits marteaux automatiques pour forger, des grues élévatrices ; des ascenseurs à manivelle et hydrauliques ou à contrepoids ; le compas parabolique ; de nombreuses études sur la « Divine Proportion » et une démonstration de l’impossibilité du mouvement perpétuel ; des machines textiles ; des engins géants pour déplacer des décors ; des machines à imprimer ; des réflecteurs ; des machines agricoles semi-automatiques…

Léonard de Vinci fut un géant et c’est son « gigantisme » qui fit échouer la plupart de ses créations, car il travaillait avec des matériaux, des pigments et des techniques encore inconnus de son siècle.

Mélange de connaissance et de clairvoyance, il peignit dans sa vieillesse une étrange Fin du Monde, qui n’a pas encore pu être interprétée… Aujourd’hui elle nous saisit, car il y figure un énorme champignon surgissant de l’explosion d’une ville.

Admiré, aimé et haï par bien des puissants de son époque, il accepta la protection que lui offrit le roi de France, François 1er, et se rendit de Rome en France en 1516 pour y travailler avec une véritable furie. L’homme avait cédé la place au surhomme, au demi-dieu qui habitait déjà une toute autre dimension de façon quasi permanente. Il mourut le 2 mai 1519, au Clos-Lucé, non loin du château d’Amboise, au bord de la Loire. Il fut enterré en l’église Saint-Florentin, mais ses restes disparurent durant les Guerres de Religion au XVIesiècle, lorsque sa sépulture fut profanée et ses os dispersés par les fanatiques de toujours.
Cependant, son œuvre et son esprit titanesques continuent d’émouvoir le monde… notre monde contaminé qui n’a jamais su réaliser des machines harmoniques qui n’empoisonnent pas la Nature… comme celles dont rêva Léonard de Vinci.

Lire l’article Léonard de Vinci, la quête d’unitépar Florie Amouroux, paru dans la revue Acropolis N° 308 (Juin 2019)
Article réalisé d’après l’article de Jorge Angel Livraga, paru dans la revue Nouvelle Acropole n°93 (janvier-février 87)
par Jorge Angel Livraga

À lire

Léonard de vinci & le mystère Chambord
Vinci pour mieux comprendre Chambord et Chambord pour mieux comprendre Vinci
Par Dominique LABARRIERE
Éditions Guy Tredaniel, 2019, 160 pages, 18 €

Léonard de Vinci a vécu les trois dernières années de son existence à Amboise, près du roi François 1er. Ce dernier décida de construire le château de Chambord et la construction débuta quatre mois après la mort du célèbre peintre. Léonard de Vinci en avait dessiné des croquis, notamment le très célèbre escalier monumental à double révolution qui en est la pièce maîtresse. Ce château dont le plan est si différent de ceux des autres châteaux de la Renaissance, est un véritable mystère, qui n’a jamais été élucidé. La propre sœur de François 1erdit : « Quand je vois Chambord, je ne comprends rien à cette construction, c’est comme lire en hébreu ! » Quel message, quel testament intellectuel, spirituel, symbolique, ésotérique a-t-il voulu nous laisser en plaçant au cœur de cet édifice cet escalier extraordinaire à double révolution (on peut monter et en descendre sans se croiser) qui, en fait, ne mène nulle part ? On appréciera les belles illustrations de Chambord et des œuvres de Léonard de Vinci ainsi que les moments forts de son parcours.

 

Évènements autour de Léonard de Vinci

https://www.vivadavinci2019.fr/evenements/

« Viva Leonardo da Vinci 2019 »

La Toscane et le Val de Loire se sont associés pour proposer des évènements pour le 500ièmeanniversaire de la mort de Léonard de Vinci et thèmes de la Renaissance : Histoire et Patrimoine ; Sciences et Innovation ; Arts et Culture ; Art de Vivre.

https://www.chambord.org/500-ans/500-ans-de-renaissances/

Voici quelques évènements :

 

Amboise

Escape game : Dans l’univers de Léonard de Vinci
Jeu
Jusqu’au 02/11/2019

La Joconde a disparu ! Un jeu d’énigmes pour retrouver la Joconde et la restituer au Musée du Louv

Informations :
Médiathèque Aimé Césaire
17, rue du Clos des Gardes – 37400 Amboise– Tel : 02 47 57 22 93
https://mediatheque.ville-amboise.fr
https://www.ville-amboise.fr/fileadmin/www.ville-amboise.fr/MEDIA/Accueil/Agenda/2019/Viva_Leonardo_Da_Vinci/Renaissance-Amboise-2019.pdf

Machines léonardiennes
Expositions
Jusqu’au 31/12/219

Installation de machines léonardiennes dans le jardin de la médiathèque Aimé Césaire. Les élèves du collège Choiseul d’Amboise, en partenariat avec le Clos Lucé, ont réalisé des machines inspirées des travaux de Léonard de Vinci.

Informations :
Médiathèque Aimé Césaire
17, rue du Clos des Gardes – 37400 Amboise– Tel : 02 47 57 22 93
https://mediatheque.ville-amboise.fr

Tours
Sur les pas de Léonard
Web documentaire
Jusqu’au 01/01/2020

À partir des questions envoyées par les élèves d’une classe de seconde du Lycée Descartes, Pascal Brioist a entamé un périple en France, en Suisse et en Italie, sur les pas de Léonard de Vinci. De ce voyage est né un web-documentaire en 13 épisodes et un jeu vidéo en réalité virtuelle, « sur les pas de Léonard de Vinci » pour entrer dans l’univers créatif du célèbre italien, découvrir des aspects méconnus de sa vie et la manière dont il a conçu ses inventions à la Renaissance.

Informations :
Transmedia Lab : 59, rue Néricault-Destouches – BP 12050 – 37020 Tours Cedex 1
https://renaissance-transmedia-lab.fr 

Montargis

Léonard de Vinci, miroir de nos pensées du XXIe siècle
Atelier d’écriture
Jusqu’au 06/12/2019

Ateliers d’écriture propices à la création, à l’imagination, à l’expérimentation, à la liberté d’expression. Conduire un projet collectif visant à fédérer les personnes autour des fables, des légendes, des maximes et devinettes de Léonard de Vinci. Les aborder dans le contexte de la Renaissance. Encourager l’écriture, la lecture, la compréhension, sources de réflexion et d’échanges. Illustrer et mettre en scène les productions écrites des personnes. Construire un ouvrage franco-italien, le partager le plus largement possible via les moyens qu’offre la communication numérique.

Informations :
Centre de formation Agafor : 31, avenue Louis Maurice Chautemps – 45200 Montargis -Tel : 02 38 85 30 66
https://www.vivadavinci2019.fr/evenements/leonard-de-vinci-miroir-de-nos-pensees-du-xxieme-siecle/

Chambord
Chambord – 500 ans
Conférences
Jusqu’au 05/12/2019

Conférences sur le thème de Léonard de Vinci : centralité de la question humaine, rapport du savoir à sa critique, mise en exergue des vertus de liberté et de tolérance, ouverture pluridisciplinaire – tout ce que ce mouvement a pu établir comme différents « lieux » de l’humain, et dont l’écho est encore et toujours nécessaire, et vivace.  Par des conférenciers juristes, philosophes, mathématiciens, écrivains, artistes, architectes, physiciens…

Informations
Chateau de Chambord – 41250 Chambord  – Tel : 02 54 50 40 00
https://www.chambord.org
https://www.chambord.org/500-ans/post/des-originaux-de-leonard-de-vinci-a-chambord/

Paris
Exposition
Léonard de Vinci
Du 24 octobre 2019 au 24 février 2020

Exposition regroupant cinq tableaux essentiels La Vierge aux rochers, la Belle Ferronnière, la Joconde, le Saint Jean Baptiste et la Sainte Anne, et plus de 120 peintures, dessins et sculptures de Léonard de Vinci. Elle expose la « science de la peinture » dont l’artiste fit sa quête, l’instrument de son art pour apporter la vie à ses tableaux. L’exposition dresse également le portrait d’un homme et d’un artiste d’une extraordinaire liberté. À l’issue de l’exposition, une expérience en réalité virtuelle, réalisée avec HTC Vive Arts, permettra d’approcher la Joconde comme jamais.

Informations et réservations :
Musée du Louvre : rue de Rivoli, 75581 Paris cedex 1 – Tel : 01 40 20 50 50 et 01 40 20 53 17
https://www.louvre.fr/leonard-de-vinci-1

 

 

 

 

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