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Archives de avril, 2016

Shakespeare, le géant aux mille visages

Nous célébrons cette année le 500e anniversaire de la mort de Shakespeare, le même jour que Cervantès, son alter égo tourmenté. Enfants de deux puissances rivales en cette fin du XVIe siècle, l’Angleterre élisabéthaine et l’Espagne de Philippe II, ils furent décriés à leur époque avant d’être reconnus comme les deux précurseurs de notre modernité.

Revue 273 - Shakespeare - 01Un mystère plane sur l’identité véritable de William Shakespeare (1564-1616), ajoutant encore à l’aura de sa gloire. La dichotomie entre sa personnalité assez banale de notable de Stratford-upon-Avon et la dimension épique de ses œuvres a donné lieu à de nombreuses supputations : la paternité de ses œuvres a été notamment attribuée à Francis Bacon (1) et à John Florio (2).

Paradoxe du génie, comme le dépeignait Diderot, il fut également un auteur populaire par excellence, un des très rares «hommes océans» universels pour Victor Hugo, «génie barbare» aux yeux de Voltaire,  tenant d’un classicisme rigoureux, et qui pourtant, saluait en ces termes le dramaturge anglais : «Il avait un génie plein de force et de fécondité, de naturel et de sublime, sans la moindre étincelle de bon goût et sans la moindre connaissance des règles». Dans son Journal, André Gide écrit en 1933 : «Homme et nature, dans ses pièces ouvertes aux vents, toute la poésie rit pleure et frémit dans Shakespeare».

Précédemment, les formes habituelles du théâtre anglais populaire de l’époque Tudor (3) étaient ce qu’on appelait les Moralités. Ces pièces, qui mélangeaient piété, farce et burlesque, étaient des allégories dans lesquelles les personnages incarnaient des vertus morales prônant une vie pieuse.  Un nouveau courant va émerger à la fin du XVIe siècle, qui va s’enrichir d’une complexité nouvelle : le génie de Shakespeare est d’avoir concentré dans ses œuvres tous les traits de la grandeur et de la petitesse humaine. Les Grands de la Cour et les petites gens vivaient le théâtre comme un exutoire de leurs passions, une mesure de leurs ambitions, une exaltation partagée qui s’exprimait librement lors des représentations où les spectateurs interagissaient avec les acteurs et n’hésitaient pas à les invectiver.

Entre raison et déraison

L’ambiguïté des personnages est constante, la frontière entre les mondes poreuse et le thème de la folie est toujours sous-jacent : «Le fou se croit sage et le sage reconnaît lui-même n’être qu’un fou» (4). Hamlet voit ses nuits hantées par le spectre de son père qui l’exhorte à le venger. Il va feindre la folie pour découvrir le meurtrier de son père. Il vit dans un songe soumis aux cauchemars où la lucidité le dispute à la déraison et où les grandes questions existentielles sont abordées : «Il y a plus de choses dans le ciel et sur la terre que n’en rêve votre philosophie» (5). Le célèbre aphorisme «Être ou ne pas être, là est la question» (op cit3) soulève la question du choix et de la responsabilité humaine confrontés au fardeau amer de l’existence et à l’incertitude post-mortem. De bons conseils sont pourtant prodigués : «Prête l’oreille à tous, mais tes paroles au petit nombre. Prends l’opinion de chacun ; mais réserve ton jugement.» (op cit)

Le tragique et l’inexorable

Le surnaturel intervient constamment dans les intrigues : Hamlet est confronté au spectre de son père ; ce sont trois sorcières qui annoncent à Macbeth qu’il est destiné à devenir roi mais que cette prédiction se réalisera dans le sang.

Après l’accomplissement du forfait, lady Macbeth, torturée par le remord, hallucine et dans une crise de somnambulisme imagine se laver les mains pour se défaire de la souillure qui la hante. De même, Macbeth voit l’arme du crime le hanter. (Même la nature se fait la complice de la main du destin dont les forces inexorables ont été réveillées : ainsi les arbres vont-ils servir de couverture aux justiciers pour confondre le criminel qui voit une forêt en marche !) Les tragédies soulignent le caractère éphémère et futile de l’existence, l’homme étant la proie de passions incontrôlables et le jouet d’une fatalité dont il tisse lui-même la trame :

«Éteins-toi, éteins-toi, éphémère flambeau ! La vie est une ombre qui marche, un pauvre acteur qui se pavane et se trémousse une heure en scène, puis qu’on cesse d’entendre» elle ressemble à un comédien qui se pavane et s’agite sur un théâtre et une heure. «La vie est une fable racontée par un idiot, pleine de bruit et fureur, et ne voulant rien dire». (6)

 

Revue 273 - Shakespeare - Hamlet

 

Les drames historiques

«Le génial dramaturge a fait de ses fait personnages historiques exactement ce que Suétone (7) a fait des empereurs romains. Qu’importe la vérité historique ! C’est lui, l’Histoire […]. Il a forgé le roman de son pays. Le rêve l’a emporté sur le réel.» (8) La dimension mythique l’emporte sur la véridicité historique mais n’est-ce pas là ce qui façonne l’âme des peuples ?  Et Shakespeare a certainement contribué à forger la conscience identitaire anglaise moderne.

«C’est un malheur du temps que les fous guident les aveugles» (9). L’actualité du message est brûlante. Les drames historiques soulèvent surtout la question de la morale politique : «La suspicion ne cesse de hanter l’esprit coupable (10). À contrario, l’héroïsme, cette noblesse d’âme, transcende l’adversité : «La véritable noblesse est exempte de peur (11)». «Les lâches meurent plusieurs fois. Le brave ne meurt qu’une fois. La mort, cette issue nécessaire, adviendra en son temps» (12).

Les comédies

Un des thèmes récurrents est l’illusion de réalité et les jeux de masque. La confusion des sexes et des genres y est monnaie courante et n’a rien à envier à l’actualité. La comédie naît de l’attachement aveugle de l’homme identifié à ses rôles et à sa toute puissance supposée.  «Le monde entier est un théâtre, hommes et femmes, tous, n’y sont que des acteurs, chacun fait ses entrées, chacun fait ses sorties, et notre vie durant, nous jouons plusieurs rôles.» (13). La comédie est toujours légère, gaie et a une fonction pédagogique. À la Renaissance, comme au Moyen-Âge, le fou a une fonction régulatrice par sa capacité à transgresser les normes et à voir par-delà les voile des convenances :  «Tant pis si les fous ne peuvent parler sensément des folies que font les hommes sensés» (14). Autre composante majeure des comédies, les jeux de l’amour qui inspirent ou égarent les humains, sous le regard amusé des dieux, diraient les Sages antiques. «Il n’y a pas de remède contre l’amour, c’est le ciel qui guide les cœurs » (15). Le style se fait léger et poétique, pour passer des messages oniriques, sources d’inspiration pour la conscience humaine. «Nous sommes faits de la même étoffe que les songes et notre petite vie est entourée de sommeil» (16). La vie n’est-elle qu’un songe à apparence de réalité ?

Par delà les turbulences de notre court séjour terrestre, c’est à une quête métaphysique que nous convie ce génial contempteur des médiocrités et fin connaisseur de l’âme humaine.

 

Par Sylvianne CARRIÉ

 

(1) Scientifique et philosophe anglais, chancelier d’Angleterre et noble (1561-1626), un des pionniers de la pensée scientifique moderne
(2) Linguiste, lexicographe et traducteur anglais d’ascendance italienne (1553-1625), il fut précepteur de personnes de toutes classes sociales et occupa me poste de maître de langues à la cour royale de Jacques 1er. Il fut un précurseur en matière de traduction (œuvres de Montaigne, Boccace…) et dans le domaine de la lexicographie où il conçut des dictionnaires de traduction incluant des termes du langage courant et de métier. Il fréquenta William Shakespeare
(3) La famille Tudor est à l’origine d’une dynastie royale qui a donné son nom et qui a régné à travers cinq monarques en Angleterre entre 1485 et 1603, contribuant à faire de l’Angleterre une puissance européenne majeure
(4) Hamlet Acte V, Scène I
(5) Hamlet, Acte III, Scène I
(6) Macbeth, Acte V, Scène V
(7) En latin Caius Suetonius Tranquillus) Suétone est un polygraphe et érudit romain (entre le Ier et IIe siècle), principalement connu pour sa Vie des douze Césars, qui comprend les biographies de Jules César à Domitien
(8) Article de Jean Luc Jeener : Shakespeare forever , in le Figaro Magazine du 4 mars 2016
(9) Le roi Lear
(10) Henry IV, Partie III, Acte V, Scène VI
(11) Henri VI, Partie II, Act IV, Scène I
(12) Jules Cesar, Acte II, Scène II
(13) et (14) Comme il vous plaira, Acte II, Scène VII
(15) La tempête
(16) Les joyeuses commères de Windsor

  • Le 26 avril 2016
  • Littérature
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Don Quichotte et la philosophie du héros

«Penser haut, sentir profond, dire clairement»

«Tu es dans ta maison, là où tu en es le maître»

«L’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche» est un livre illustre et universel qui a été, est et sera un outil précieux pour l’étude, l’analyse et le développement de la condition humaine et de sa nature. Bien que Don Miguel de Cervantes n’ait pas été un philosophe, il n’en est pas moins vrai qu’il exprime une vision particulière et profonde de l’être humain. Dans son livre, comme deux faces d’une même pièce, il ne nous parle pas tant du thème de l’ «hispanique» ou du si mal compris «quichottisme» dans le sens de grotesque ou de ridicule, que de l’esprit  caractéristique de l’être espagnol, condition unique et merveilleuse qui a inspiré l’Espagne profonde et  incarné des valeurs immuables telles que le courage, l’effort, la foi passionnée et l’intensité imaginative énergique, où les idées se transforment de façon naturelle en des idéaux, reflétant l’homme dans ce qu’il a de plus humain et de divin.

Revue Acropolis 273 - Don quichotte - 01Le Quichotte est une philosophie de vie, une philosophie dont il est possible de faire ressortir et de déchiffrer une constante humaine qui se rapporte à la valeur de l’héroïsme chevaleresque et aux vertus qui inspirent la Chevalerie.

De même, il est très important de pouvoir distinguer à la lumière de la théorie des valeurs, les leçons morales (Philosophie morale) et les Idées mères qui ont donné naissance au Quichotte. En particulier, la valeur du chevaleresque et de ses vertus que l’on découvre toujours derrière les objectifs  proposés par Don Quichotte. Nous nous trouvons en réalité devant une immense leçon de philosophie morale dont le guide, dans une certaine mesure, est notre ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche.

Le Quichottisme, une attitude vitale hispanique

Le Quichotte ou, comme on l’appelle, le Quichottisme est l’attitude vitale et viscérale propre aux peuples hispaniques ; pour ces peuples, ce qui a véritablement de la valeur n’est pas le succès, le but, mais l’effort, les moyens déployés, non pas le «quoi», mais le «comment» et le processus qui nous y conduit. Le mode de vie quichottesque est un renoncement à la gloire finale au nom de l’effort purificateur, et avant tout dans une attitude de projection idéaliste, ce que nous appellerions «l’Optimisme du Courage», ou «la Philosophie du Héros».

La vie comme offrande méta-vitale, l’enthousiasme et le sacrifice (Sacré-office), les aspirations et les déceptions, la cosmovision et l’indulgence compatissante, tout cela dans sa lecture passionnelle  resplandit dans le Quichotte tel un phare dans la tourmente.

Le Quichottisme est l’insertion des idéaux dans le monde réel : elle s’effectue à travers la transfiguration ou la conversion de notre héros, à travers le passage des valeurs traditionnelles, celles des ancêtres, aux valeurs de l’esprit, mettant en évidence ses vérités de profonde expérience et ses modèles d’humanité.

L’auteur, Miguel de Cervantes, nous a légué avec sa plume et son style singulier, les meilleures essences du Moyen-Âge ; dans son livre se trouve profondément gravée l’âme de tout un peuple… l’Espagne, et que nous pourrions résumer entre autres dans les points suivants :

  1. Individualité
  2. Mystique et Affirmation de ses propres valeurs traditionnelles (Identité)
  3. Éthique/Morale
  4. Prestige des essences populaires (Tradition)
  5. Sens de la hiérarchie
  6. Fraternité
  7. Idéalisme
  8. Souci de l’Honneur et de l’immortalité. (Honneur)

Le Héros, un être singulier

Revue Acropolis 273 - Don quichotteMais venons-en à la définition du Héros dans les textes.

Héros : archétype par excellence du chevalier-guerrier ; pour le monde grec, «le héros » est un être semi-divin qui jouit des faveurs des dieux, ce qui le définit comme un être singulier, aussi bien physiquement que moralement.

Action héroïque (Nish Kama) : Action réalisée avec désintéressement  total et générosité, avec force et joie, détachée de  considérations égoïstes.

Le mot Héros définit tous ceux qui se sont fait remarquer par leur grand sens du devoir – Arêté (Vertu) – leur courage, leurs actions extraordinaires, leur capacité de voir la vie comme une aventure, l’aventure étant comprise comme le défi d’améliorer le monde qui nous entoure et de le transformer en un monde nouveau et meilleur où règnent justice et solidarité.

Une autre caractéristique qui définit le Héros est sa pureté de cœur. Il mène à bien un service sacré ou une tâche sacrée qui s’impose à lui, sa quête du Graal consistant à : servir Dieu (Quête de l’Esprit), servir la Vérité (Quête de la Sagesse, servir sa Dame (Quête de l’Âme).

Bien qu’il pense de façon sensée, notre hidalgo agit comme un fou, parce que son action repose sur une Métaphysique particulière que lui seul observe, une sous-réalité caractérisée par des modifications de l’Espace et du Temps. Notre Don Quichotte voit l’Idéal, agit dans le monde idéal et vit en fonction de cet idéal.

Les trois mondes

Don Quichotte défend son monde des assauts du monde objectif en ayant recours à l’élément magique, aux Enchanteurs qui transmutent la réalité environnante. Le logique est au service de l’illogique, mais il s’agit seulement d’un moyen pour concevoir dans un monde de fer, un monde d’or : don Quichotte ne voit pas les choses comme elles sont, mais comme elles devraient être.

Cette cosmovision que Cervantes développe dans son personnage est constituée d’un monde triple que nous pourrions ordonner ainsi : le Monde réel, le Monde imaginaire, le Monde idéal.

Le Monde réel le met constamment à l’épreuve mais il ne veut pas lui appartenir. La vie anodine d’Alonso Quijano, il la connaît déjà et elle ne lui plaît pas ; c’est le monde qu’il veut transformer en tant que Chevalier errant. Le Monde imaginaire est le monde de la magie des enchanteurs (monde de Maya(1)) qui  manipulent à leur guise et que seul don Quichotte voit car il sait que ce monde existe. Et le Monde idéal est celui des archétypes de Beauté et de Sagesse, Dulcinée.

La vision du monde de don Quichotte est une vision dialectique de la vie sous la forme d’une lutte et d’une étreinte entre le réel et l’Idéal. Il ne suffit pas de penser l’extraordinaire, il veut le vivre et met tout en œuvre pour rendre les valeurs naturelles,  pour unir le monde des Valeurs avec sa réalité.

Don Francisco de Icaza (2) nous dit : «La profondeur du Quichotte est celle du Ciel étoilé du fond duquel, si on le regarde attentivement, paraissent jaillir des étoiles nouvelles».

Le Héros comme attitude vitale hispanique

Revue Acropolis 273 - Don quichotteLe Quichotte est un fils d‘Espagne, génie tutélaire de la lignée et incarnation typique de l’être hispanique, mais il est plus encore : il est l’Homme universel et éternel.

L’auteur de don Quichotte ne se préoccupe pas de nous offrir une image réelle ou imaginaire, il exprime simplement une vision de la vie et du destin de l’homme.

Le Quichotte est une révélation d’une attitude spirituelle, le Quichotte ne s’éloigne que pour l’exalter et se réalise en étant un Chevalier errant qui se transforme en un symbole, c’est-à-dire en une figure qui, en plus de ce qu’elle est en elle-même,  exerce une fonction qu’il faut déchiffrer et qui évoque une constante humaine.

Don Quichotte, le chevalier errant

Comme symbole du héros, don Quichotte est individualiste jusqu’au bout des ongles. Éreinté et maltraité, il reprend toujours sa chevauchée avec de nouvelles énergies, en quête des aventures les plus audacieuses. Il ne perd jamais sa ténacité, son idéalisme profond qui pour autant ne cesse d’être réaliste ; pour accroître sa vertu et  son service à la république («chose publique»), il se fait chevalier errant et s’efforce de redresser tous les torts.

Ce chevalier gothique anachronique, avec ses armes désuètes qui, en pleine Renaissance, parcourt les chemins poussiéreux de Castille, est un véritable Révolutionnaire. Face aux moqueries des grands et des petits, sa figure triste et émaciée s’élève, poursuivant l’Idéal éternel de l’Homme.

Sa révolution est verticale, dressée, intégrale, il n’essaie pas de changer les choses, il les fait fructifier, croître dans le cœur humain. Son intention n’est pas pédagogique, ce qu’il veut, c’est insinuer son esprit dans le cœur des gens. Sa révolution est un battement d’ailes, une folie contagieuse, folie dont la raison est un désir ardent de création, d’ascension, de verticalité, d’être une oasis dans le désert ; il ne s’agit pas  de la lettre, mais de l’esprit.

Quel est le véritable Quichotte, le Quichotte de l’auteur ou le Quichotte du lecteur ? Cervantes nous donne une piste dans cette phrase : «Pour moi seul est né don Quichotte, et moi pour lui ; il a su agir et moi écrire».

Entre le Quichotte de Cervantes et le Quichotte de chaque lecteur, se trouvera toujours le Chevalier errant, le dernier de quelque chose qui demeure et le premier de ce qui est à venir, en cela  se résume son esprit révolutionnaire, son statut de Héros.

Don Quichotte est le Chevalier Hispanique, dont la philosophie et l’attitude face à la vie, la générosité, la courtoisie, le sérieux et la bonne foi sont toujours présents. Cet homme gothique vit dans une tension héroïque constante contre la dure réalité, et en communion continuelle avec l’idéalité convoitée et chérie, c’est un homme médiéval qui vit dans la Renaissance et c’est en cela que réside précisément sa tragédie.

Don Quichotte, une mission

Notre Quichotte ne s’est pas fait Chevalier errant par hasard ni par une folie de vouloir changer le monde à travers son action, mais par amour de la justice, pour apporter le bien en tous lieux par une spiritualité sincère et par la hardiesse qu’implique le fait d’être un homme bon.

Notre Quichotte, malgré son aspect maladroit et débraillé, ne provoque ni rires ni pitié, mais de la vénération. Il était fou parce qu’il ne pensait pas comme le commun des mortels, il était fou parce qu’il ne s’accommodait pas à la réalité, sa réalité était dans d’autres régions où ni les barbiers, ni les bacheliers, ni les ducs, ni les muletiers ne pouvaient respirer. Ce n’était pas le succès qui intéressait don Quichotte, mais son seul effort – comme tout bon Hispanique –  provoquait son sacrifice qui le rapprochait davantage de sa dame, Dulcinée, son Idéal ; renversé par le chevalier de la Lune Blanche, il dit : «Enfin, j’ai osé, j’ai fait ce que j’ai pu, ils m’ont renversé et bien que j’aie perdu l’honneur, je n’ai pas perdu ni ne peux perdre la vertu de tenir ma parole».

Convaincu de son idéal chevaleresque et de sa mission, le Héros se définit ainsi : «tu dois savoir, ami Sancho, que je suis né par volonté du ciel dans notre âge de Fer afin de ressusciter en son sein l’âge d’Or ; je suis celui auquel sont réservés les dangers, les grands exploits et les actes valeureux.»

Don Quichotte, au contraire de personnages comme Hamlet, ne raisonne pas et ne se pose la question de sa mission : celle-ci s’est emparée de son cœur pur, c’est la providence qui l’appelle du fond de son âme.

Sur les bassesses de la vie, notre chevalier errant place toujours l’Idéal, sa foi inébranlable dans le bien, dans le triomphe de la justice, dans la valeur de la volonté et dans la noblesse du sacrifice.

Les devoirs du Héros

Les devoirs du héros  sont illustrés par le texte suivant: «Tuer chez les géants l’orgueil, l’avarice et l’envie ;  par la générosité et la grandeur d’âme tuer la colère, par le sang-froid et la quiétude d’esprit, la gourmandise et le sommeil en mangeant peu et en veillant beaucoup, la lascivité et la luxure par la fidélité que nous gardons à celles que nous avons faites dames de nos pensées, la paresse en courant les quatre parties du monde, cherchant les occasions qui peuvent nous être données, et qui le soient».

Bien qu’il échoue mille fois, don Quichotte ne change pas sa règle : sa force au service de l’Idéal chevaleresque le fait transformer chaque échec en un triomphe de la conscience.

En chaque homme il y a quelque chose de notre Héros, quelle que soit sa race, mais tout spécialement chez l’Espagnol, car ses traits en sont accentués, et chez tout homme dont l’âme s’est forgée dans la langue de Castille.  Il est par avance disposé à subir l’échec si l’honneur lui impose de livrer la bataille, pour que son idéal puisse progresser.

La disposition d’esprit du Héros

Don Quichotte était pacifique, discret, idéaliste, généreux, courageux ; pour notre héros, les vertus ne sont jamais inutiles, que ce soit le courage, la loyauté, l’amour de la justice ; sa dignité n’est pas anachronique.

On définit la disposition d’esprit comme :

  1. La façon ou la manière de réaliser une chose
  2. Aspect, disposition personnelle ou état, ou qualité des choses
  3. Volonté, désir ou goût

Ce que ces trois définitions ont en commun, a trait à la disposition personnelle ou état d’esprit.

Don Quichotte est un personnage à la vocation clairement définie et respectée, c’est un chevalier errant, il fait face à un monde de transition et il veut être un paladin de la justice.

En tant qu’homme de bien, il est incapable de ne pas faire confiance à la droiture des autres.

Il est incapable de se comporter de travers, avec tromperies, de manquer consciemment à la vérité ; il fait confiance aveuglément à tous parce qu’il les croit dotés d’honnêteté.

Don Quichotte est digne, même dans la folie. Dans la vie de notre hidalgo, il y a quelque chose qui prime sur les autres et c’est l’idéal que lui-même place au-dessus des idées ; il ne s’agit pas de nier la théorie et l’idée, mais il s’agit d’une attitude vitale qui donne la préférence à l’idéal.

Le Héros et son Temps

À l’époque où il incombe à don Quichotte de vivre, les héroïques Chevaliers et leurs prodigieux exploits, qu’Alonso Quijano connaissait par les livres, n’existent plus ; la réalité de l’Espagne était différente ; néanmoins, notre chevalier en herbe inspiré, possédé par le sens de l’héroïsme, plein de grandeur et d’idéal, l’illustre Fou, transcende son époque et se transforme en Chevalier errant.

Notre homme peut adopter deux attitudes : il peut vivre dans son temps et pour son temps, ou bien pour le futur, pour l’éternité. L’Homme qui vit pour son époque présente une caractéristique invariable : il répudie et combat le passé par principe. Don Quichotte ne veut pas être subordonné au temps, il s’oppose à l’éphémère, à l’accessoire, à l’accidentel, il s’accroche aux essences irréductibles. Pour lui, l’homme vaut plus que les circonstances dans lesquelles il vit, ce ne sont pas les circonstances qui doivent prévaloir sur l’homme. Don Quichotte connaît son époque mais elle ne lui plaît pas ; dans le fond, il ne peut pas échapper complètement à son époque mais, même ainsi, il se décide à combattre.

Don Quichotte vit dans deux Mondes :

a)      Le Monde des phénomènes, externe, qui ne cesse de lui déplaire parce qu’il offre une résistance à la réalisation de ses idéaux.

b)      Le Monde des idéaux : celui dans lequel résident ses archétypes de la chevalerie errante et sa dame Dulcinée.

Son regard se tourne vers un monde déjà passé, le Monde nouveau, il  essaie de restaurer une institution, il sait découvrir les valeurs éternelles mais ne manque pas de sensibilité historique : rien de ce qui a été «avant» ne se perd «maintenant» complètement. Il est l’archétype de ce qui perdure encore dans le cœur des nobles et braves gens de Castille, et il est le premier de la nouvelle Ère.

Le Héros et la Mort

«Et plus qu’un homme qui connaît sa doctrine pour en avoir fait l’usage, je suis, dans le bon sens du mot, bon.»

De nombreux auteurs sont d’accord pour faire ressortir le sens du renoncement dans la mort de don Quichotte.

La mort le guérit de sa folie et il quitte ce monde tranquillement et le sourire aux lèvres. Il renonce à l’égocentrisme pour s‘abandonner à un théocentrisme, c’est-à-dire qu’il renonce au narcissisme du moi pour se donner généreusement à Dieu ; ou plus exactement, il s’en remet humblement aux dieux qui régissent la chevalerie spirituelle.

Quelques jours avant de tomber malade, il avait dit à don Alvaro de Tarfe : «Je ne sais pas si je suis bon, mais je dois dire que je ne suis pas mauvais». On a toujours pu distinguer chez Alonso Quijano le Bon à travers l’Ingénieux hidalgo don Quichotte qui se transforme ensuite, comme le dit le titre de la seconde partie du livre, dans  Le Chevalier Don Quichotte.

«Et allons-nous-en petit à petit car dans les nids de l’année dernière il n’y a pas encore d’oiseaux de cette année.»

La mort est une nécessité égale pour tous et invincible : qui peut se plaindre d’être inclus dans une condition qui atteint tout le monde ? Vérité qu’on ne peut nier !

Le Héros et l’Honneur

Le Quichotte se présente comme un évangile d’honneur dans lequel nous trouvons le meilleur de l’esprit du moyen âge, avec l’idéal chevaleresque, l’héroïsme des chansons de geste, la courtoisie et les bonnes manières.

On y trouve l’honneur et la fierté d’un chevalier qui consistent à tenir sa parole, respecter le droit d’autrui et le défendre, même au péril de sa vie ; on y trouve aussi le sentiment du devoir, la conscience de la mission, le rang, la hiérarchie, l’autorité.

Américo Castro et Ramón Garcilasol affirment : «L’honneur est la substance de l’être espagnol, ce  qui donne à un être humain une personnalité hispanique, qui le distingue et l’espagnolise, affirmant  que cette idée de l’honneur, de la noblesse morale qui considère les pauvres et les riches comme égaux en dignité, transpire tout au long de l’œuvre espagnole éternelle.»

Le Quichotte résume l’attitude espagnole face à l’Honneur : «il n’y a pas de vie à la hauteur de l’homme sans honneur».

Ramón y Cajal nous dit : «La figure superbe et morale de l’hidalgo de la Manche» «admirable incarnation de la religion du devoir», «abnégation sublime».

Don Quichotte était comme l’Espagne : «Il ne voulait pas l’argent, il voulait l’Honneur et il ne craignait rien ni personne pour défendre la justice et la vérité.»

«Être un homme face à Dieu et face à soi-même, face à l’état et à la société : un chevalier.»

Le Héros et la Quête de la Dame

Dans les livres de Chevalerie, la Quête de la Dame de la part du Chevalier était le moteur lié à la soif d’Aventure – Sens Vital – «le Chevalier errant sans amours était un arbre sans feuilles et sans fruit et un corps sans âme».

Dulcinée est son guide, son destinataire et son objet de vénération, parce que «enlever au chevalier errant sa Dame, c’est lui ôter les yeux avec lesquels il regarde et le soleil avec lequel il s’éclaire et l’aliment grâce auquel il se maintient en vie». La Dame est sa Lumière ainsi que l’instrument de sa vision. Le Chevalier sans Dame est comme l’ombre sans corps.

Dulcinée est son archétype de vertu et de beauté, son idée du Bien, sa norme éthique ; il a la conviction que sa Dame n’est pas une fiction, qu’elle existe. Mais cette conviction est un article de foi, l’importance est dans le fait que sans voir Dulcinée, vous devez croire, confesser, affirmer, jurer et défendre. Dulcinée est sa texture la plus intime : «Elle combat en moi et vainc en moi, et je vis et je respire en elle.»

Ce à quoi don Quichotte aspire, c’est de voir son Idéal de beauté prendre forme. La beauté, dit don Quichotte, «est toute puissante. Face à elle les châteaux doivent s’ouvrir de part en part, les roches se fendre, et pour l’accueillir, c’est peu de choses que d’investir les montagnes».

Dulcinée est sa fierté, son honneur, qu’il invoque ainsi : «Où es-tu, ma Dame, ma douleur ne te fait-elle pas souffrir ? Ou tu ne le sais pas, Dame, ou tu es fausse et déloyale».

Pour don Quichotte, sa Dame Dulcinée est l’incitation à l’action, le travail rédempteur, elle est sa recherche de gloire, de renom et de noblesse, elle est son essence et sa raison d’être. La gloire, le renom et l’immortalité ne se recherchent pas par narcissisme, mais par esprit de service et par désir ardent  de plénitude.

Dulcinée est pour notre hidalgo son désir vertical d’ascension, sa recherche du bien commun, ses valeurs qui l’incitent à l’action et le poussent à accomplir au pied de la lettre et même avec un soin  scrupuleux, le rituel de la Chevalerie. Sa façon d’agir en hidalgo, son courage, sa courtoisie, sa galanterie et sa générosité, en somme sa Miséricorde.

Don Quichotte, lorsqu’il est mû par l’inspiration de sa Dame, ne pose pas les yeux sur les méchancetés de ses rivaux mais sur leurs peines.

C’est pour cette raison qu’il conseille à Sancho en maintes occasions : «Au cas où tu devrais fléchir la tige de la justice, que ce ne soit pas avec la mesure d’un don, mais avec celle de la Miséricorde».

Et si ce n’était au nom de sa dame, de Dieu ou équivalent, son action libératrice serait toujours effectuée au nom de son anarchique et très espagnol  «Royal désir».

«Une grâce mélancolique, une piété généreuse et un sourire de consolation versent leurs lumières argentées sur la triste figure de notre légendaire Chevalier. Son regard, tel une frange lumineuse, fait resplendir le haut des bardes. Il reste encore du soleil sur les bardes ! C’est une splendeur dorée, ténue, de crépuscule, de mélancolie». (Post Tenebras spero Lucem)

 

Par Guillermo CADAVIECO GOMEZ

 

(1) Illusion avec apparence de réalité
(2) Francisco Asís de Icaza et Beña (1863-1925), critique, poète et historien mexicain. Son travail a porté sur des thèmes littéraires espagnols

 

Cervantes, la naissance du roman moderne

Miguel de Cervantes Saavedra (1547-1616) était un romancier, poète et dramaturge espagnol.

Soldat, il prit part aux campagnes de don Juan d’Autriche. Blessé à la bataille de Lépante, en 1571, à la main gauche et à la poitrine, il fut capturé, en 1575, par les Barbaresques. Après cinq années passées comme esclave à Alger, pendant lesquelles, à quatre reprises, il tenta vainement de s’évader, il fut racheté par les Trinitaires et retrouva les siens à Madrid. En 1585, quelques mois après son mariage, il publia un roman pastoral et fit jouer des scènes au théâtre. Deux ans plus tard, il partit pour l’Andalousie, qu’il parcourra pendant dix ans, d’abord comme munitionnaire, puis en qualité de collecteur d’impôts. Emprisonné à Séville, on le retrouva à Valladolid, au moment même de la publication de la première partie du Don Quichotte. Il s’installa à Madrid où il écrira jusqu’à sa mort.

Cervantes fut célèbre pour son roman l’Ingénieux Hidalgo Don Quichotte de la Manche, reconnu comme le premier roman moderne. Il parodia les romans de chevalerie et créa des personnages mythiques qui firent de lui une grande figure de la littérature espagnole.

Les hommes de lettres, jusqu’alors, se bornaient à faire des variations sur les grands thèmes des Anciens. Les nouveaux écrivains incorporèrent leur expérience vécue (idées, sentiments personnels, rêves…) dans leur récit.

Don Quichotte met en question non seulement le genre chevaleresque, mais toute la littérature de fiction. Il traduit le désabusement d’une élite, celle des lettrés, lorsque, au début du règne de Philippe III, le royaume naguère si orgueilleux dut négocier avec ses ennemis pour survivre. L’avènement du nouveau roi en 1598 marqua une nouvelle époque où la jeunesse frivole transforma Madrid en lieu de plaisir.

Don Quichotte est un roman qui met en avant les exploits, les mésaventures d’un homme intègre dans un temps sans mesure et dans un monde qui se dégrade.

 

  • Le 23 avril 2016
  • Philosophie
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Valeurs humaines… pour quoi faire ?

L’auteur s’interroge sur le sens des contradictions que vit le monde. Il faut retrouver le bon sens et la sagesse.

Si nous avions une mentalité superstitieuse comme celle qu’on attribue aux gens des temps archaïques ou celle qui a existé au Moyen-Âge, nous penserions que tous les malheurs qui arrivent dans le monde constituent un signal divin, métaphysique, quelque chose que veulent nous dire les esprits de la Nature.

Mais nous sommes rationnels et essayons de l’expliquer de manière objective et sensée. Alors…

Nous vivons dans un monde de contradictions

Revue Acropolis 273 - Valeurs humaines

Pourquoi, si nous prétendons avoir gagné le dialogue entre les personnes et la libre expression d’opinion, y en a-t-il qui font l’impasse sur le dialogue et emploient la force de la terreur et la mort pour imposer leurs idées ?

Pourquoi peut-on combattre les délits communs et pas le terrorisme avec la même vigueur ? Par peur ? Alors, le terrorisme finira-t-il par prévaloir ?

Pourquoi, si tous les êtres humains sont égaux, certains peuples en détruisent-ils d’autres, en fonction d’obscurs privilèges, sous le regard stupéfait et impuissant des grands gouvernements du monde ?

Pourquoi, dans certains endroits y a-t-il surproduction d’aliments – au point de devoir la contrôler – tandis que dans d’autres les gens meurent de faim et de maladies sans remède ? Qu’est-ce qui empêche d’envoyer les excédents à ceux qui en ont désespérément besoin ?

Pourquoi, s’il existe un respect prétendument établi à l’égard de toutes les formes de croyances religieuses, continuent-elles à se battre les unes contre les autres et, surtout celles qui sont les plus fortes numériquement et économiquement, contre les plus faibles dans ces domaines ?

Pourquoi,  arrive-t-il à la connaissance publique tant de scandales, tant de corruption, tant de mensonge et de trahison ? Est-ce qu’ils n’existaient pas avant ou est-ce qu’ils existaient mais qu’on ne les connaissait pas ? Et, s’il y en a maintenant en plus grand nombre, pourquoi ?

Pourquoi dénigre-t-on en paroles les guerres et les armes, alors qu’on continue à fabriquer et à vendre des armes, alors qu’existent des bombes assez puissantes pour détruire des villes entières ?

Pourquoi pleut-il là où il ne pleuvait pas et y a-t-il des sécheresses là où avant il y avait trop d’eau ? Pourquoi les rivières débordent-elles et les mers se déchaînent–elles ? Pourquoi les volcans rugissent-ils à nouveau ? Pourquoi fait-il si froid et si chaud en dehors des époques normales ? Pourquoi un tel déficit de défense devant une Nature imprévisible ?

Pourquoi est-il mal vu de parler de valeurs quand leur absence est à ce point évidente ? Et qui nous enseignera quelles sont ces valeurs absentes, si on ne peut pas les mentionner ?

Pourquoi la libéralité dans les mœurs conduit-elle au relâchement moral, à la perte de la courtoisie, à la violence en général ?

Pourquoi faut-il oublier le passé et y renoncer pour construire l’avenir ? Pourquoi les exemples et les expériences amassés avant maintenant sont-ils négatifs ? Tout le passé est-il mauvais, toute faute est-elle du passé ou sommes-nous en train de tomber dans l’extrême opposé de cette affirmation selon laquelle tout temps passé était meilleur ?

Pourquoi les explications rationnelles de tant d’inconnues ne parviennent-elles pas à mettre fin à tant d’absurdités ?

Pratiquons le bon sens et la sagesse

Peut-être, avec une autre mentalité, non pas superstitieuse mais intuitive, penserions-nous que la Nature, l’histoire, le destin ou tout autre nom qu’on voudra donner à la somme de faits qui nous déconcertent, ont une lecture particulière, aussi simple et profonde que la sagesse qui nous manque pour la déchiffrer.

Un peu de sens commun, de logique, de simplicité et de sincérité peuvent être les clés de cette sagesse aujourd’hui en conflit avec l’hypocrisie, l’artificialité, la lâcheté et l’égoïsme.

Il faut essayer ces clés. Et vite !

 

Par Délia STEINBERG GUZMAN
Présidente de l’association internationale Nouvelle Acropole
Traduit de l’espagnol par M.F. Touret

  • Le 21 avril 2016
  • Philosophie à vivre
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