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Archives de mars, 2016

Science et connaissance, de la matière à l’esprit

À Paris, du 7 au 10 janvier 2016, l’Université Interdisciplinaire de Paris (UIP), a fêté ses 20 ans d’actions dans le monde. Ce fut trois jours de rencontres exceptionnelles, de dialogue avec des scientifiques, et des représentants des traditions du monde autour du thème «Science et connaissance, de la matière à l’esprit». Organisé par Jean Staune, le colloque du 9 janvier fut le point d’orgue de cette manifestation.

272-Colloque J Staune-conscienceAprès un hommage poignant de Jean Staune, à Bernard d’Espagnat  physicien français présent dès les origines de l’IUP (1) et décédé le 1 aout 2015 à Paris, des intervenants venus du monde entier ont passionné un public de plus de 400 personnes.

Ainsi, Emmanuel Ransford, physicien a évoqué le spirituel au cœur de la matière. Selon lui, il y a bien un  plan psychique  au niveau élémentaire de la matière, ce qui explique notamment les liens invisibles instantanés entre des particules intriquées.

Mario Beauregard, neurologue, chercheur à l’Université d’Arizona aux États-Unis, nous a fait voyager au cœur du cerveau en nous livrant une approche intégrale de la conscience. Il a fait la démonstration que le cerveau est le support et non pas l’origine de la conscience.

Michaël Denton, généticien à l’Université d’Otago en Nouvelle-Zélande, a évoqué son parcours qui l’a amené à remettre en question le darwinisme pour soutenir le structuralisme (2). En effet, depuis ces cinquante dernières années, plusieurs développements ont fourni un nouveau soutien à l’idée pré-darwinienne de la vie et de ses structures profondes comme étant immanentes à l’ordre du monde.

Trinh Xuan Thuan, astrophysicien, professeur à l’Université de Virginie aux États-Unis, nous a fait partager de manière très poétique les dernières découvertes en astrophysique. Il propose une vision renouvelée du cosmos et pourquoi pas un véritable ré-enchantement du monde. Philip Clayton philosophe, professeur à l’Université de Claremont aux États-Unis et Thierry Magnin, physicien, théologien, recteur de l’Université catholique de Lyon sont intervenus sur le rapport de la science et la religion en s’interrogeant sur les synthèses possibles au XXIe siècle. Un invité surprise, l’ambassadeur de l’Inde en France a expliqué comment, malgré les difficultés, 1,2 milliards d’Indiens, représentant toutes les religions, arrivent à coexister au delà de leur différence. Un vrai exemple pour les Occidentaux. Enfin pour finir ce très beau colloque, cinq représentants de communautés religieuses différentes ont livré un message d’espoir et d’engagement pour un monde meilleur.

Par Léonard ROMIO
(1) L’UIP a pour objectif de diffuser et confronter les savoirs, à partir de l’étude des paradigmes scientifiques contemporains – principalement dans les domaines de l’astrophysique, de la physique quantique, des théories de l’évolution, des neurosciences et de philosophies de l’esprit
(2) Courant des sciences humaines qui s’inspire du modèle linguistique et appréhende la réalité sociale comme un ensemble formel de relations. L’une de ses méthodes principales est l’analyse structurelle des textes littéraires

  • Le 29 mars 2016
  • Sciences
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Masculin/Féminin, à la recherche des complémentaires, selon C. G. Jung

Notre civilisation traverse simultanément différentes crises conduisant à la dissolution des valeurs qui structurent notre identité, tant sur le plan individuel que collectif. Nos vieilles valeurs civilisatrices, notamment le concept de masculin/féminin, perdent leur contenu car les mots que nous utilisons pour les définir deviennent vides de sens et sont réduites à la plus simple expression. Qu’est-ce que le masculin et le féminin ?

272-masculin feminin«On ne naît pas femme, on le devient», disait Simone de Beauvoir (1), et cela a été un véritable combat, il y a quarante ans, pour que les femmes puissent gagner l’égalité des droits. Les femmes ont acquis une indépendance, un rôle professionnel, parfois en rivalité avec les hommes, si bien que dans la société actuelle, hommes et femmes ne savent plus vraiment qui ils sont et comment se comprendre. Il est donc nécessaire de redonner un sens à chaque polarité pour que la société retrouve un équilibre plus harmonieux.

Les grands mythes des sagesses traditionnelles expliquent qu’au commencement, il y a une unité primordiale, indifférenciée. Cette unité se divise dans une dualité qui va ensuite se polariser en un principe actif et un principe récepteur.

Platon, dans le Banquet (2) explique cette division au niveau des humains, comme une punition des dieux à cause de leur orgueil et depuis, les hommes en manque, recherchent désespérément leur «moitié» ou âme sœur.

Le concept de masculin/féminin chez C.G. Jung

Pour C. G. Jung (3), fondateur de la psychologie analytique (4), retrouver cette unité, passe par la reconnexion entre le masculin et le féminin qui existent en chacun de nous. Quels sont les attributs du masculin et du féminin ? Le principe masculin, symbolisé par le Soleil, est le Père, Yang, source de la lumière, de la chaleur et de la vie ; émetteur, il vivifie, manifeste les choses. Il est le principe, la loi, l’ordre, le conscient. Il est symbole de résurrection, d’immortalité et de la connaissance intellectuelle ou le logos. Le principe féminin est récepteur, symbolisé par la Lune, la Mère, Yin. Il symbolise la beauté, l’amour, la sagesse, le temps qui passe, le renouvellement, la transformation. Il maintient les conditions favorables et harmonieuses à l’expression de la vie, il relie, il est l’eros. Il représente l’inconscient, la vie intérieure et la spiritualité (5).

Chacun d’entre nous, homme ou femme, représentons donc le masculin et le féminin et nous le montrons à l’extérieur, dans la société à travers un masque, persona (6), part de la personnalité, qui exprime le rapport de l’individu à la société. La persona est la partie visible de nous-même, qui nous permet de jouer divers rôles sociaux. Pour C. G. Jung, chaque être humain contient en lui-même deux polarités complémentaires, l’une consciente et l’autre inconsciente.

L’«animus» et l’«anima»

272-masculin feminin-2

La part féminine dans l’inconscient masculin est l’anima et la part masculine dans l’inconscient féminin est l’animus. Ce sont des archétypes (7) dont les images projetées inconsciemment, se construisent à partir des relations, d’abord avec le parent du sexe opposé, puis des personnes du sexe opposé et aussi selon les représentations culturelles du sexe opposé.

L’anima peut apparaître sous les traits d’une femme séductrice ou diabolique. Elle incarne le principe de l’eros, la force qui relie, qui rapproche ce qui était séparé.  L’anima joue un rôle inspirateur. À travers des figures féminines révélatrices, elle exprime le désir, les attentes, la vie émotionnelle et affective. Un homme qui intégrera cette part féminine en lui, aura des relations profondes aux autres, vivantes, et il ne les verra pas comme des objets d’exploitation. Son anima sera sa muse inspiratrice qui le conduira vers la lumière.

L’animus peut apparaître en rêve sous forme de l’amant inconnu ou invisible. Il incarne les valeurs du logos, ce qui distingue, différencie, sépare, rationnalise et conceptualise. Mal canalisé, l’animus est à l’origine de comportement et de paroles acerbes et magistrales, péremptoires, ou exprimant des généralités. Maîtrisé, l’animus peut devenir alors un compagnon intérieur qui lui transmettra les qualités masculines d’initiative, de courage, d’objectivité et de sagesse spirituelle.

L’individuation

272-masculin feminin-3Pour Jung, aller à la rencontre de sa polarité complémentaire, mener un périple intérieur, qui part de l’extérieur du conscient (persona), pour aller petit à petit vers le centre de son être intérieur, nécessite d’affronter son ombre, la partie de nous-mêmes constituée par nos défauts et comportements non assumés, qu’il faudra mettre en lumière et intégrer.

L’individuation est un voyage héroïque intérieur, qui demande d’aller à la rencontre de ces archétypes, d’avoir un vrai dialogue avec eux pour les accepter et les assumer, ce qui conduit à l’aboutissement de soi. L’individuation est un processus de création et de distinction de l’individu qui se rapporte à la réalisation du soi par la prise en compte progressive des éléments contradictoires et conflictuels qui forment la totalité psychique, consciente et inconsciente du sujet, pour créer une unité autonome et indivisible, une totalité. Pour Jung, le Soi est un archétype qui regroupe en un même ensemble le conscient et l’inconscient, lui-même divisé entre l’inconscient personnel et l’inconscient collectif. Le Soi est donc la donnée existante dont naît le moi. Il est le moteur, l’organisateur et le but de l’individuation. Elle permet d’intégrer les différentes facettes de l’être, le conscient et l’inconscient pour redevenir Un, situé dans son propre Soi et relié à tous les êtres.

L’Individuation est un véritable chemin, un travail sur soi long et difficile, mais la philosophie peut nous y aider car elle provoque une confrontation avec les idées, une véritable introspection, pour aller à la rencontre de soi par un dialogue intérieur afin de mieux se connaitre, voir ses défauts, combattre ses dragons grâce à ses forces, ses vertus. La spiritualité aide à développer sa vie intérieure, à s’ouvrir vers les autres et vers ce qu’il y a de plus grand que soi. Elle est source d’harmonie et d’équilibre, et elle révèle le héros qui sommeille en nous.

Lorsque chaque individu réalise en soi même le mariage de ses principes masculin et féminin, il harmonise son logos, donc sa raison et son eros, son sentiment et sa capacité de reliance. Il redevient un être complet et peut alors depuis son propre centre rayonner et se relier aux autres individus pour collaborer à la naissance d’un monde riche de sens.

Par Olivier CHEVALIER
Article réalisé d’après la conférence sur le thème Jung et le Masculin/Féminin  réalisée par Laura Winckler, philosophe, auteur de nombreux ouvrages et co-fondatrice de Nouvelle Acropole en France.
(1) Philosophe, romancière française (1908-1986), auteur du Deuxième sexe, considérée comme une théoricienne importante du féminisme dans les années 70
(2) Platon, Le Banquet, Présentation et traduction par Luc Brisson. Éditions Flammarion
(3) Médecin psychiatre suisse (1875-1961), fondateur de la psychologie analytique, auteur de nombreux ouvrages
(4) Théorie psychologique élaborée par Carl Gustav Jung à partir de 1913
(5) Dictionnaire des symboles, Jean Chevalier et Alain Gheerbrant, Éditions Robert Laffont / Jupiter
(6) Ce mot désignait le masque que portaient les acteurs de théâtre, qui donnait à l’acteur l’apparence du personnage
(7) Pour Jung, un archétype est une structure psychique a priori, un symbole universel d’un type ou d’une personne qui sert de modèle idéal à un groupe, résultant de l’inconscient

  • Le 27 mars 2016
  • Psychologie
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Revendications métaphysiques de la femme

Depuis quelques années, déjà, l’on célèbre la «Journée Internationale de la Femme». Depuis deux siècles, l’Europe, et l’Occident en général tentent de revaloriser le rôle de la femme dans la société, lui donner une place fixe et reconnue par les lois, la libérer des multiples tyrannies qui l’ont soumise depuis si longtemps.

En tant que femme et auteur de cet article, je voudrais simplement revoir les racines de ce mouvement féministe, y découvrir les vérités et les mensonges, et mettre en évidence le fait que de mon sens, ces revendications ne prennent pas le bon chemin.

272-revendications metaphysiques

Le féminisme actuel est plutôt un anti-machisme, une réaction logique face à certains excès de l’Histoire. Il n’a pas pour but de réhabiliter les valeurs authentiquement féminines. Son seul objectif est que la femme puisse occuper les mêmes postes que l’homme, parfois pour remplir des vides mais également dans un désir de revanche pour calmer les esprits sans nullement restituer l’équilibre social. Au lieu de commencer le travail par l’esprit, pour l’achever par la forme, on travaille aujourd’hui exclusivement avec des formes sans contenu, variables et transformables, comme en témoigne l’Histoire à de nombreuses reprises. De là cette tentative de retrouver les fondements métaphysiques de la femme. Il y a longtemps – trop longtemps – que l’on ne proclame plus le règne spirituel de la femme, et sans cette force, je crois indéfendables toutes les autres conquêtes et revendications.

Quelques éléments de tradition ésotérique

Selon les anciens traités de Sagesse, il y a des millions d’années de cela, les hommes et les femmes n’étaient pas différenciés. La Terre était peuplée uniquement d’hermaphrodites. Mais, lorsque la marche de l’évolution l’a exigé, les sexes se sont divisés en opposition et en complémentarité constantes, à la recherche de l’Unité perdue, pour pouvoir atteindre dans un futur très éloigné, une réunification androgyne, non pas par addition mais par dépassement de la dualité.

Dans tous les peuples antiques, on voit apparaître des couples primordiaux qui représentent le masculin et le féminin avec des caractéristiques spécifiques et communes. De façon générale, la femme a été le symbole de la Matière-Mère-Mer et l’homme celui de l’Esprit-Père-Feu. Mais cela n’a pas empêché l’existence de déesses du Feu ou de dieux des Eaux, étant entendu que l’un et l’autre élément font partie d’une Unité Première dans laquelle ils sont contenus et qui les justifie.

Les différences entre Hommes et femmes

Si l’on regarde de plus près les modalités masculin/féminin, à la lumière de la constitution septénaire des êtres humains (conception hindoue), il en ressort que chaque plan ou corps a sa propre polarité – positive/active ou négative/réceptive – selon qu’il s’agisse de l’homme ou de la femme.

PLAN HOMME FEMME
ATMA/Volonté + –
BUDDI/Intuition – +
MANAS/Mental Pur + –
KAMA-MANAS/Mental égoïste – +
LINGA/Émotions + –
PRANA/Vitalité – +
STHULA/Corps éthéro-physique + –

 

Au niveau physique, l’homme a plus de force et de capacité active que la femme. Elle, en revanche, sur le plan vital, a plus de résistance que l’homme, plus sensible à l’usure. Dans le plan émotionnel, la femme est plus réceptive que l’homme, et dans le plan mental, l’homme est plus idéaliste que la femme, plus concrète. Dans les plans supérieurs, il est beaucoup plus difficile d’établir des caractéristiques aussi précises, mais l’on peut remarquer un mental pur concret du côté masculin, et le même mental idéaliste du côté féminin ; l’intuition est plus active chez la femme que chez l’homme.

À la lumière des sagesses traditionnelles, il ressort qu’aucun des sexes n’est supérieur à l’autre, mais qu’il existe des polarités complémentaires dans tous les plans qui détermineraient des aptitudes plus ou moins importantes pour certaines fonctions, qui vont du physique au métaphysique. Il existerait également des possibilités équivalentes sur tous les plans à l’homme et à la femme, de développer leurs pouvoirs latents et de les exprimer avec d’autant plus de perfection qu’ils seraient sages.

L’homme et la femme sont également sacrés, tant qu’il y a dualité dans le monde manifesté, et également sacrés quand la dualité reviendra à l’Unité Première.

Quelques éléments d’Histoire

Il est curieux de constater que, bien plus que l’Histoire proprement dite, ce sont les religions exotériques qui ont contribué à reléguer le féminin dans les antres obscurs du «mal». La femme n’est bonne qu’en tant que mère et respectable en tant que grand-mère, veuve et femme sage ; pour le reste, il faut la «sauver» d’elle-même et de sa nature émotionnelle désordonnée.

Il est également curieux de constater que la femme, naturellement dotée du sens du sacré, du mystique et de l’intuitif, ait été éloignée d’activités si nobles, pour être adulée et rabaissée à sa condition animale et sexuelle, ce qui permettait de la récompenser ensuite avec des cadeaux qui n’en sont pas, inadaptés à la réalité féminine. Une fois encore, qui a œuvré ainsi : l’histoire ou le fanatisme religieux ?

La femme dans les différentes civilisations

272-revendications metaphysiques-2

Dans tous les peuples anciens occidentaux, précolombiens, extrême et moyen-orientaux, la femme a rempli un rôle religieux important – l’accomplissement de ses devoirs religieux, sa piété mais également son rôle actif en tant que prêtresse et en tant que vestale ou gardienne du feu et des éléments sacrés – sans pour autant que soit déprécié son côté maternel. Dans certains cas, il n’y avait pas de différence entre l’homme et la femme. Quand les religions étaient vivantes et à leur apogée, le personnage de la Grande Mère, en tant qu’exemple inspirateur pour les femmes, a toujours été là.

En Égypte, la femme, à l’image d’Isis, pouvait être une excellente reine gouvernante, une maîtresse de maison efficace, épouse et mère, ou une prêtresse sacrée de la Grande Déesse Hathor jusqu’au mystérieux Amon. À Sumer, on trouvait des courtisanes sacrées aussi bien que des prêtresses cloîtrées, des sorcières et des devineresses aussi bien que des grandes prêtresses représentant la Déesse Mère ; des chanteuses et danseuses du temple aussi bien qu’un clergé féminin au service des dieux.

En Inde, des récits évoquaient des femmes célèbres pour leur sagesse et leur sainteté, en tous points similaires à ceux ayant trait aux déesses.

En Chine, la femme apparut comme déesse dans le ciel et souveraine sur la terre, pourvue de grands dons magiques et de vaillance et de générosité, avec un grand cœur.

En Grèce, et plus particulièrement en Crête, une place privilégiée était accordée à la Déesse Mère, au point de développer un matriarcat ou une gynécocratie où les prêtresses étaient plus nombreuses que les prêtres. Des cultes extraordinaires en charge de la femme et consacrés à Aphrodite (en tant qu’Amour, Beauté et Maternité) furent initiés dans la Grèce classique. La présence féminine était fondamentale dans la plupart des cérémonies religieuses ainsi que dans les festivités les plus variées, sans parler de celles qui étaient exclusivement féminines et dont les hommes étaient totalement écartés.

Rome a accordé une place privilégiée aux matrones qui, en plus de leurs fonctions familiale et sociale, remplissaient habituellement des tâches sacerdotales individuelles ou collectives. Le Collège des Vestales était chargé de surveiller le Feu Sacré de Rome. Les vestales, chastes et sobres par excellence, étaient dépositaires d’un pouvoir magique qui sauvait les condamnés de la mort et maintenait le secret des mystères.

Chez les Celtes on trouvait des femmes druides, des prêtresses cultivées et mystiques, des «sorcières», vierges mises à l’écart qui pratiquaient des rites destinés à provoquer ou apaiser des tempêtes, guérir des maladies, prédire l’avenir, se métamorphoser en animaux de toutes sortes… et des femmes courageuses qui se sont distinguées à la guerre.

272-revendications metaphysiques-3

Dans le christianisme, la femme dépendait de l’homme dans la mesure où Êve fut créée à partir d’une côte d’Adam. Elle était plus marquée par le pêché originel puisque l’homme avait pêché à cause d’elle ; aussi devait-elle redoubler d’efforts pour obtenir le salut. Elle devait se soumettre à l’enseignement et à l’autorité de l’homme, conserver une humilité intellectuelle absolue, et surtout, se garder d’enseigner ou d’interpréter la parole de Dieu. Elle ne pouvait exercer aucune fonctions de direction, ni participer à des activités judiciaires, ni enseigner à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Église.

La Renaissance fera osciller la femme entre un animal imparfait et un être divin, de la critique de sa fragilité psychologique à l’éloge de sa chasteté. Il ne manqua pas de femmes religieuses réellement pieuses et diligentes, ni de vocations forcées ou de bacchanales dans les couvents. La croyance aux sorcières se transforma en psychose à partir du XVe siècle et des centaines de milliers de femmes furent étranglées, décapitées, brûlées…

En Europe, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles, le rôle de la femme sortit peu à peu des limites du cadre familial pour se revaloriser dans la société. L’époque des revendications civiles et politiques, morales et sentimentales, commença. Elles produiront des changements considérables à partir de la seconde moitié du XXe siècle.

Actuellement, la majorité des pays occidentaux admet une égalité de principe entre l’homme et la femme, et une participation toujours grandissante de la femme à la vie économique, sociale et politique. Ont surgi des concessions comme le droit à l’avortement et la défense contre les agressions sexuelles, les collectifs de lesbiennes et de femmes progressistes … Ainsi la femme a-t-elle perdu au fil du temps ses racines, ses fondements. Elle s’est vue déposséder de sa fonction humaine et divine, et elle réclame aujourd’hui, à tristes cris, des aumônes qui l’enfoncent encore plus dans sa misère. Il manque des femmes accomplies, il y a trop de femelles déconcertées. C’est pourquoi, la revendication que nous proposons est autre : ce n’est pas un acte de protestation, c’est un geste d’évolution, un regard sage vers le passé et une action fervente vers l’avenir, une découverte et un réveil de la magie endormie qui autrefois a fait et fera de nouveau des femmes, de véritables mères, donneuses de vie sur le plan physique, moral, intellectuel et spirituel. L’heure du métaphysique a sonné.

Par Délia STEINBERG GUZMAN
Présidente de l’association internationale Nouvelle Acropole
Article réalisé d’après un article espagnol original, traduit de l’espagnol par Nicole Letellier
N.D.L.R. Le chapeau et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction

  • Le 25 mars 2016
  • Civilisation Philosophie
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