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Tag Archives : Sens de la vie

La qualité de la vie, une préoccupation essentielle ?

Depuis quelques années, tout est fait pour améliorer la qualité de vie de l’homme. Cela passe par son développement personnel sur tous les plans. Est-il heureux pour autant ? L’essentiel n’est-il pas de donner à la vie son vrai sens ?

270 - Qualite de vie LSuite à la conséquence logique des exigences de notre civilisation technologique, basée sur la qualité et le rendement de ses produits, les regards se sont finalement tournés vers l’être humain, facteur principal de tout modèle de civilisation, technologique ou non. Au fil des années, on est arrivé à la conclusion que la qualité objective de la production matérielle est d’autant meilleure que l’homme-producteur se sent mieux. Une fois de plus, les machines seules ne peuvent pas réaliser une œuvre finie ; le simple stimulant d’avoir plus de biens ou de gagner plus d’argent n’est pas suffisant pour rendre l’homme heureux. C’est pour cette raison que l’amélioration de la qualité de vie est à la mode.

La qualité de vie, une préoccupation essentielle

Dans des milliers d’entreprises, grandes, petites et moyennes du monde entier, on a lancé des campagnes pour améliorer l’estime de soi, l’efficacité consciente, le sentiment de participation et de responsabilité, le développement des relations humaines et de la bonne communication des uns avec les autres. Tout cela est très bien et d’ailleurs des avancées positives ont été constatées dans de nombreux cas : des gens plus décontractés, plus attentifs à leur travail et plus en phase avec l’environnement dans lequel ils évoluent.

Mais nous croyons que les choses ne s’arrêtent pas là. Cette qualité de vie a une motivation de départ qui ne couvre pas tout le spectre humain ;  elle recherche une production plus importante et meilleure, mais elle ne prend habituellement pas en considération les autres besoins inhérents à la condition d’être en vie, de faire face à des douzaines et des douzaines de situations qui n’ont pas toujours à voir avec le travail et la productivité. L’être humain requiert, logiquement, des moyens matériels – plus ou moins technicisés – qui lui permettent de subsister dignement. Et surtout qui lui permettent d’entrer en compétition et d’obtenir une place au milieu de sociétés spécifiques, qui mesurent les gens en fonction de ce qu’ils possèdent et par le prestige qu’ils atteignent.

Mais on ne peut pas oublier qu’il existe, à côté de cette subsistance matérielle, des sentiments pas toujours définis qui réjouissent ou torturent – selon les cas – ceux qui en font l’expérience ; des idées pas toujours claires ni résolues qui rendent difficile une avancée sûre, le choix de l’avenir. Et on ajouterait encore ces autres expériences, spirituelles ou métaphysiques, qui surgissent d’un coup dans la conscience, demandant des réponses aux énigmes de toujours.

Le bien-être de l’homme sur tous les plans

Pour parler d’une qualité de vie authentique, nous devons considérer l’homme dans son intégralité, et pas seulement par rapport à ce qu’il peut donner et produire. Il faut envisager une éducation qui, depuis les premières années, s’occupe du développement psychologique, mental, moral et spirituel de ceux qui, plus tard, devront donner le meilleur d’eux-mêmes, en étant arrivé dans un premier temps à être meilleurs.

Au milieu psychologique, il est important que chacun sache distinguer ses émotions quotidiennes et passagères des sentiments profonds qui peuvent et doivent être alimentés pour perdurer et procurer un bonheur stable. Tant qu’on mettra en relation la qualité de vie avec des expériences émotionnelles superficielles et changeantes, en mettant là l’accent et l’intérêt, il n’y aura pas de personnes sûres d’elles-mêmes ni des gens qui les entourent. Ce qui est changeant peut être distrayant pour un temps, mais ne porte pas le sceau de la qualité.

Au niveau mental, il ne faut pas seulement étudier, comme on le comprend aujourd’hui, car la réalité nous démontre la facilité avec laquelle on oublie ce qu’on a mal appris. Il faut apprendre, se souvenir intelligemment, accumuler ses propres expériences et celle d’autres, rendre vital tout apprentissage pour obtenir, également à ce niveau, une qualité de vie.

Au niveau moral, et bien que les exemples quotidiens indiquent le contraire, il est indispensable de développer les vertus latentes chez tous les êtres humains. Peu importe qu’il ne soit pas à la mode d’être bon, honnête, juste, prudent, courtois, courageux, généreux, digne ; sans ces caractéristiques et d’autres similaires, il n’y aura tout simplement pas de qualité de vie. Et les faits le démontrent.

Au niveau spirituel, sans tomber dans des formules fanatiques et intransigeantes, il faut offrir une voie de sortie aux inquiétudes de l’âme, qui veut savoir ce que nous faisons ici, dans le monde, d’où nous venons et où nous allons.  Les enseignements et conseils de grands sages, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, ne manquent pas pour indiquer des perspectives allant dans ce sens. Il faut en profiter et laisser de côté la vanité fondée sur le préjugé que personne ne peut nous transmettre quoi que ce soit de valable et encore moins s’il s’agit de concepts qui ont traversé le temps depuis l’Antiquité.

Nous voulons tous vraiment une qualité de vie. Mais nous voulons donner à la vie sa véritable et large signification et que la qualité nous rende meilleurs à tous égards.

Alors nous serons plus efficaces, plus heureux, plus intelligents, un peu plus sages et nous pourrons  arborer avec fierté le qualificatif d’êtres humains.

Par Délia STEINBERG GUZMAN
Présidente internationale de Nouvelle Acropole
Traduit de l’espagnol par Gaëlle Schaefer
N.D.L.R. Le titre et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction

  • Le 10 janvier 2016
  • Philosophie à vivre
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Se connaître soi-même est-ce bien nécessaire ?

Tout homme se pose des questions sur le sens de sa vie.

Depuis toujours, les hommes s’interrogent sur la nature de leur condition et le sens de leur vie. Les partisans de l’introspection et les mystiques cherchent la vérité par le contact intime avec leur dieu intérieur alors que ceux qui nient toute dimension d’intériorité accessible se cherchent par la confrontation au monde. Mais ces deux pôles ne s’excluent pas si on replace l’homme dans sa globalité : le cheminement intérieur et l’action extérieure se complètent et se reflètent mutuellement.

Le titre «Se connaître soi-même est-ce bien nécessaire ?» qui a fait la une de Philosophie Magazine en décembre 2011 (1) nous interpelle : provocateur ? Désabusé ? Apprendre à se connaître n’est-il qu’un vœu pieux, un exercice de réflexion solitaire ou une voie d’action à la rencontre de l’autre ? Entre le narcissisme égocentrique et la confrontation au monde, existe-t-il une voie de conciliation ?

Depuis toujours, les hommes s'interrogent sur le sens de leur vie

Depuis toujours, les hommes s’interrogent sur le sens de leur vie

 

Le narcissisme dans l’impasse

Pour un certain nombre de penseurs, l’introspection est irréalisable. Selon Clément Rosset (2), on ne peut que «se saisir que comme assemblage de perceptions disparates». Il considère donc l’introspection comme pathogène car on ne peut être à la fois sujet et objet ; il manque la capacité de distanciation et on se résume alors à l’identité sociale : «Le désir d’être vu se travestit en intention de se connaître». La lunette égocentrique n’accorde de ce fait, aucun crédit à la pensée antique. De plus l’introspection lève le voile sur une dimension inexplorée. Ainsi, Antoine Blondin (3) déclare-t-il : «Il fait trop sombre à l’intérieur, je suis habitué à vivre au seuil de moi-même». Réaction tout à fait compréhensible : qu’a donc à offrir le matérialisme sinon un monde de reflets trompeurs, sans profondeur, où l’agitation extérieure camoufle un immobilisme intérieur sans transcendance ?

La connaissance de soi est impossible car notre identité est changeante dans l’espace et le temps : en affirmant que «le moi est une fiction», Luis Borges (4) se réclame d’Héraclite (5) et de sa doctrine du changement permanent : ce dernier disait en effet qu’on ne se baignait jamais deux fois dans le même fleuve ; Parménide (6), lui, affirmait que la nature de l’être est immobile. Et si les deux avaient un peu raison ? Certes, l’eau coule et le fleuve est donc d’une nature changeante mais l’identité et la direction du fleuve restent bien les mêmes. Mais la logique rationnelle dualiste par essence, ne peut intégrer cette troublante dualité: «Si j’existe, je ne suis pas un autre. Je n’admets pas en moi cette équivoque pluralité» (7). Face à l’inconnu, l’homme n’a donc que le choix de s’ouvrir à de nouveaux chemins de pensée ou de réfuter ce qui dérange son conformisme. Enfin, dans la logique du déni de transcendance, la morale ne servant aucun maître, occulterait en somme bien des motifs et pulsions inavouables, creuset d’une morale bien-pensante ou hypocrite.

Le besoin de finitude nous enchaîne alors que l’esprit de l’homme a besoin d’infini.

Le besoin de finitude nous enchaîne alors que l’esprit de l’homme a besoin d’infini.

 La confrontation au monde

La possibilité qu’offre notre conscience de s’appréhender elle-même semble restreinte : selon Alexandre Lacroix (8), «La conscience n’est qu’une intermittente du spectacle, son unité, une illusion superficielle […], se connaître soi-même un vœu pieux. Nous n’épuiserons jamais le mystère. […] On ne peut que s’éprouver en se confrontant […], en dilatant les dimensions de son expérience.» Mais on peut se demander si le but est de cerner le mystère ou de s’en approcher ; le besoin de finitude nous enchaîne alors que l’esprit de l’homme a besoin d’infini.

Michel Onfray (9) affirme pour sa part, que «nous sommes ce que nous faisons de nous», donne la primauté aux actes sur l’introspection et dénonce le bavardage médiatique et la psychanalyse comme exutoire dans ses écrits (10) et simple relookage du «connais-toi toi-même», même s’il reconnait un certain effet thérapeutique à la parole. Il prône donc une éthique de la «sculpture de soi par volonté», à la manière antique, une sorte de morale individuelle nietzschéenne, par la lecture, la «rumination», l’examen de conscience, la pratique : «vivre sa pensée, penser sa vie». Cet aphorisme, qui semble s’apparenter aux vieilles doctrines, n’est qu’un sophisme en l’absence de toute essence, de tout modèle transcendant pour orienter cette construction : l’homme est ainsi réductible à sa seule rationalité perfectible.

 La quête de la connaissance

Cette quête que nous ne ferons qu’effleurer, suggère l’image de deux mouvements, l’un centripète, l’autre centrifuge. Saint Augustin écrit dans Les confessions, que l’âme doit se penser elle-même et se soumettre au dieu en soi : «Dieu est plus intérieur que sa propre intimité». «La proximité de Dieu, c’est mon bonheur parce que si je ne reste pas avec lui, je ne pourrai pas rester avec moi». La connaissance de soi est donc une responsabilité morale qui s’apparente à la recherche du dieu intérieur. Si Montaigne s’est interrogé toute sa vie sur le «Que sais-je ?», prônant le doute métaphysique comme aiguillon de sa recherche, «moi à cette heure et moi tantôt, nous sommes bien deux», Descartes réaffirme l’unique certitude ontologique de l’homme : celle de pouvoir se penser lui-même : «je pense, donc je suis». L’humanisme de Rousseau, «touche en ton cœur à l’universelle humanité», trouverait bien des résonnances dans la philosophie orientale. Soi et l’autre doivent-ils nécessairement être opposés ? À l’inverse, Nietzsche dénonce la «transparence morale» et le danger du repli sur soi : «Il faut éprouver le monde pour se connaître soi-même». Ou encore Sartre : «On ne peut se connaître que dans l’altérité».

La traduction moderne de la voie de l’intériorité, la psychanalyse, s’apparente avec Freud à un cheminement au pays du refoulement et de la compensation. À ce sujet, Jean-Bertrand Pontalis (11) récuse la lucidité possible du sujet avec lui-même, propre à l’introspection, et réfute l’intention de mieux se connaître. Il revendique un cheminement indéterminé vers une terra incognita. Il faut donc assumer sa fragilité car l’identité vacille. Il y a remise en question de l’idée de permanence, d’unicité, «le soi n’étant pas un sujet mais un lieu». Il s’agit donc de mettre à distance son «moi» pour faire advenir son «je», la source de l’enfant enfouie en nous ! Cette approche rejoint quelque part le cheminement traditionnel d’un dévoilement progressif de la vérité, aletheia, mais sans direction dévolue à l’ouverture de la conscience.

 La troisième voie : la dualité réconciliée ?

Le mouvement romantique va amorcer le retour de balancier de l’intuition face à la primauté de la raison. Ainsi pour Arthur Rimbaud : «Le poète doit se faire voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens.» Sa pensée paradoxale «je est un autre» et «on me pense», soulève la question de l’autonomie intérieure. Face à cette constante humaine de trouver un sens à sa vie et d’approcher son propre mystère, Michel Eltchaninoff (12) prône le retour au sens donné à la connaissance par les sages de l’Antiquité ; c’est le fameux adage de Delphes «Connais-toi toi-même et tu connaîtras l’univers et les dieux» dont on ne retient généralement que les premiers termes. Il s’agit d’un processus de connaissance dynamique qui met en mouvement tous les ressorts de l’être. Et en vertu de la loi d’analogie, l’homme étant, pour les anciens comme pour les humanistes de la Renaissance, à l’image de l’univers, le développement du potentiel intérieur s’accompagne en même temps d’une plus vaste compréhension du monde. Connaître «les dieux», c’est appréhender et se reconnaître dans une Intelligence universelle, capable de relier et d’intégrer toutes les oppositions et tous les particularismes.

 Le message de Delphes

On le doit à Chilon le Spartiate, l’un des sept Sages présocratiques, à l’origine du «miracle grec». Dès le VIe siècle avant notre ère, ils préconisaient la connaissance de soi et la «prudence en toutes choses», redoutant par-dessus tout l’hybris, l’excès. Le «connais-toi, toi-même…» repris par Socrate, commence par une injonction à examiner les fondements moraux de son activité et la reconnaissance de son ignorance : aux savoirs relatifs des sophistes, marchands de connaissance, il oppose l’exercice d’une pensée honnête et aiguisée, capable de faire tomber les masques des faux-semblants. Cette haute exigence lui valut l’incompréhension puis l’inimitié de ceux dont il dénonçait justement les agissements, et enfin sa condamnation à mort qui allait le faire entrer dans la longue liste des martyrs de la sagesse. Son disciple majeur, Platon, va le mettre en scène dans ses célèbres dialogues, immortel et insaisissable faune et homme libre entre tous. Pour Platon, la connaissance de soi passe par la vertu qui n’avait pas alors de connotation religieuse ou conformiste : «Sculpte ton âme et cherche-y l’excellence, c’est-à-dire la pensée». La quête de l’homme le conduit nécessairement vers la quête des Biens métaphysiques, le Beau, le Bon, le Vrai, le Juste, archétypes universels issus du  Souverain Bien ou Logos, origine et fin de toutes choses : «L’homme est un dieu mais il l’a oublié». Ce cheminement d’unification intérieure s’apparente à une construction de soi, assez proche de celle que Carl Gustav Jung va formuler, vingt-cinq siècles plus tard, sous le nom de «voie d’individuation» ou voie transpersonnelle. Réapprendre à tisser des liens, à rentrer en relation profonde avec soi-même et ce qui nous entoure, sans s’isoler ni se fuir dans l’action, tel est le défi d’une philosophie vitale, humaniste car comme le disait Saint-Exupéry «on ne connaît que les choses que l’on apprivoise».

Se relier à soi-même pour développer la profondeur du champ de nos perceptions, se relier aux autres pour élargir notre compréhension, se relier à la Nature et à ses lois pour développer une hauteur de vue : dans un monde qui nous aplatit la conscience devant nos écrans intérieurs et extérieurs, nous proposons la vision en 3D, celle d’un Idéal philosophique atemporel.

 (1) Philosophie Magazine n° 55
(2) Philosophe français et auteur d’ouvrages, il a développé la philosophie de l’approbation au réel
(3) Romancier et journaliste français (1922 – 1991), souvent associé au mouvement des Hussards et auteur de nombreux articles sur le Tour de France et les Jeux Olympiques dans le journal L’Équipe
(4) Jorge Francisco Isidoro Luis Borges Acevedo, appelé Joge Luis Borges (1899 – 1986), écrivain et poète argentin. Ses travaux dans les champs de l’essai et de la nouvelle sont considérés comme des classiques de la littérature du XXe siècle
(5) Héraclite d’Éphèse, philosophe grec de la fin du VIe siècle av. J-C. appelé physicien ou philosophe de la Nature. L’être est en éternellement en devenir
(6) Parménide d’Élée (entre 540 et 520-510 av. J.-C. – milieu du Ve siècle av. J.-C.), philosophe grec présocratique, appelé physicien ou philosophe de la nature. Célèbre pour un texte en vers qui eut une influence notable sur la pensée de son époque. Un dialogue de Platon porte également son nom (Le Parménide). L’unité de l’être rend impossible la déduction du devenir et de la multiplicité
(7) Comte de Lautreamont (1846 – 1870), poète français, auteur des chants de Maldoror, d’où est tiré la citation (Chant V)
(8) Rédacteur en chef de Philosophie magazine
(9) Philosophe français auteur d’ouvrages
(10) Freud, le crépuscule d’une idole, Michel ONFRAY, éditions Grasset, 2010
(11) Jean-Bertrand Lefèvre-Pontalis, dit Jean-Bertrand Pontalis, philosophe, psychanalyste et écrivain français
(12) Journaliste à Philosophie Magazine et co-auteur avec Christophe Nick de L’Expérience extrême, éditions Don Quichotte, 2010

 «Le pire état de l’homme, c’est quand il perd la connaissance et gouvernement de soi.» Montaigne

«Au lieu de lutter pour des étiquettes ou des apparences, il faut lutter pour la renaissance intérieure de l’homme.» J.A. Livraga, fondateur de l’association internationale Nouvelle Acropole

  • Le 5 septembre 2015
  • Philosophie
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Triompher dans la vie

De tous temps, les hommes ont recherché le succès sous toutes ses formes. L’auteur propose des clés pour y accéder.

Cool Urban Abstraction

L’histoire est un extraordinaire échantillonnage où apparaissent, comme des cristaux de couleurs qui changent de tonalité selon la lumière, les différentes idées qui ont forgé les styles de vie de l’homme. Chaque période a ses paramètres, et sur le chemin sans fin de leur quête, les humains sont régis par ces modèles, tentant de les suivre et de leur obéir, alors qu’ils ne le feraient pour aucune autre idée qui proviendrait d’une autre source. Ce qui est communément accepté fait loi, et selon le cours des temps, il y a des acceptations qui ont plus de force que les lois.

Ainsi, de tout temps, le succès a été un but, bien qu’il n’ait pas toujours été considéré de la même manière. Ce qui indiquait la réussite d’un siècle ou d’une décennie précédents peut être aujourd’hui une aspiration inenvisageable et passée de mode, tandis que d’autres ambitions ont pris la place des précédentes. Une seule chose demeure : le désir du succès, le besoin de triompher, le fait d’être accepté et pris en considération par les autres, en se soumettant à la loi qui fait de l’ensemble – nous et les autres – une masse homogène dans laquelle on ne peut même pas, pour trouver ce succès, se distinguer par d’autres voies.

Les statistiques occupent des pages et des pages dans des douzaines de publications. Il est très clair que, dans les années actuelles, la consécration est déterminée par le prestige social et le pouvoir économique, dont peuvent dériver d’autres formes de pouvoir qui à leur tour accroissent le prestige. Il est certain que l’investigation, les sciences, les arts, la connaissance en général, occupent une place toujours plus petite. Le savoir est un bel ornement qui, sauf exceptions, accompagne le prestige susdit d’une solide position sociale appuyée par une respectable fortune économique.
Il n’est donc pas étonnant que les jeunes, particulièrement, alignent leurs aspirations sur ces formes de succès s’ils veulent être vus dans le cadre de la société où ils vivent, s’ils ne veulent pas faire partie de la longue liste des marginaux. Aujourd’hui, l’avenir se chargera de cette perspective : une vocation doit être accompagnée d’un questionnement indispensable sur le côté pratique de cette vocation, en ce qui concerne puissance et richesse. Ils visent des carrières en pensant toujours à la possibilité d’un succès rapide et fructueux, d’une position sociale comprise comme solide et durable. Mais tout ce qui brille n’est pas or.

Le succès conduit-il au bonheur ?

S’il s’agissait véritablement de formules pour connaître le succès dans la vie, il devrait y avoir beaucoup plus d’êtres heureux qu’on n’en rencontre. À moins d’accepter que le triomphe est une chose et le bonheur une autre.
Apparemment ces gens ont tout mais, néanmoins, les mêmes statistiques qui mettent le succès entre nos mains nous montrent qu’augmentent progressivement les états de psychose, de dépression, d’angoisse, d’insatisfaction, de solitude, d’agressivité, de lassitude, de corruption et de beaucoup d’autres situations états psychologiques qui s’inscrivent dans le cadre général du stress. Devrons-nous alors penser que ces personnes n’ont pas connu la réussite ? Ou qu’elle n’est pas totale, qu’elle ne remplit pas toute leur vie, qu’elle est une lutte constante pour n’arriver jamais à aucun port ? Devons-nous peut-être envisager d’autres types de succès qui, même s’ils ne se conforment pas aux modalités acceptées, peuvent arriver à être plus effectifs ?
Nous penchons, sans le moindre doute, vers la deuxième hypothèse et les réponses qu’elle entraîne.

Les clés pour un succès durable

Une des questions qui nous préoccupe tous le plus est le peu de durée de ce que nous avons atteint et croyions durable, le peu que dure ce que nous pensions immuable. Avec le succès, voici précisément ce qui se passe : nous avons besoin d’un succès qui, pour être petit, ne s’évanouit pas immédiatement, qui nous laisse au moins une dose de satisfaction et de paix.

Nous proposons donc quelques clés simples pour atteindre, dans les domaines les plus variés, un succès plus humain, plus stable, plus en accord avec nos rêves et nos aspirations.

Il est évident qu’il ne suffit pas de rêver pour connaître le triomphe. Il faut agir, il faut savoir développer une saine activité basée sur la volonté. Ne pas agir pour agir mais en choisissant les actions les meilleures et les plus adéquates.
Le vieux conseil de se connaître soi-même n’a pas perdu son actualité ; on peut difficilement envisager un travail profitable si on ne sait pas qui on est, quels sont ses talents et ses possibilités. Et une fois qu’on les connaît, il faut s’y entraîner de façon à exercer une activité utile à soi-même et aux autres.

Bien faire tous les travaux que nous entreprenons, non seulement pour la récompense que nous pourrions recevoir mais pour la satisfaction de vérifier notre propre efficacité. Savoir nous contenter de ce que nous obtenons et en même temps ne jamais nous contenter, en cherchant toujours un niveau plus élevé de rendement.

 Ne jamais se laisser écraser par les problèmes, pour difficiles qu’ils nous paraissent. Au contraire, faire un effort d’imagination pour chercher des issues et des solutions. Concevoir les difficultés comme des épreuves pour notre intelligence et notre volonté. Et, dans le pire des cas, transformer les échecs en nouvelles opportunités pour recommencer.

 Saisir les opportunités

Savoir tirer parti des opportunités. La vie est pleine d’opportunités mais si nous avançons les yeux fermés, nous n’allons pas les découvrir. Si nous nous enfermons dans nos conflits et les ruminons constamment, nous perdons des énergies et ne sortons pas de ce cercle vicieux, en méconnaissant les mille et une portes qu’est train de nous offrir ce prétendu labyrinthe.

S’efforcer continuellement d’aimer, ce qui est la meilleure façon de comprendre les autres. Aider joyeusement et généreusement les autres, ce qui est la meilleure façon de se sentir bien avec soi-même.

Chercher le sens de la vie et essayer de trouver le sens de notre propre vie. Rien n’arrive de soi-même et les réponses ne s’offrent qu’à celui qui les cherche dans un esprit de sagesse, avec le courage de celui qui tient la conquête pour assurée.

Améliorer quotidiennement tout ce que nous faisons, améliorer sans défaillance tout ce qui nous entoure. Mettre de la beauté dans tous les coins, mettre de la lumière dans tous les lieux – externes et internes – où nous sommes.

Celui qui parvient à appliquer ces quelques clés sera une personne sûre d’elle-même, une personne satisfaite, dans la mesure où la satisfaction est l’aliment des êtres humains. Celui qui peut se construire lui-même à travers ces réussites est réellement un être de victoire. Et même si personne ne l’avoue parce que ce n’est pas la mode, tous aimeraient atteindre ce type de succès.

 Par Délia STEINBERG GUZMAN
Traduit de l’espagnol par M.F. Touret
N.D.L.R. : le chapeau et les intertitres ont été rajoutés par la rédaction

  • Le 10 juin 2015
  • Philosophie à vivre
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